LdC (M)
Paris, déjà le regard au loin
Paris l'a emporté sans trop trembler face au Motor Zaporozhye pour son dernier match de la phase de groupes de Champions League (31-25). Et peut désormais se concentrer sur les quarts de finale, dans un mois et demi.
C'est l'équipe de tous les superlatifs et, pourtant, elle n'est toujours pas rassasiée. Ce soir, en l'emportant face aux Ukrainiens de Zaporozhye, le Paris Saint-Germain a ajouté un 36ème match consécutif à sa série d'invincibilité à domicile en Champions League, un record. Personne, ni le grand FC Barcelone, ni Kiel, ni Zagreb, n'avait jamais fait mieux dans l'histoire de la compétition. Cette saison, le PSG s'est sorti du groupe B avec treize victoires en quatorze rencontres, mieux que le FC Barcelone dans l'autre poule. Deuxième meilleure attaque, troisième meilleure défense, les chiffres sont éloquents. "Tout ça, c'est anecdotique. On ne peut pas se contenter de ça. En avril, les choses seront peut-être bien différentes, gagner tous ces matchs, c'est bien, mais cela ne garantit rien" appuie l'entraineur Raul Gonzalez, tandis que son compatriote et gardien Rodrigo Corrales, auteur de seize arrêts ce soir, poursuit : "Les quarts de finale, c'est une autre histoire, c'est une autre compétition. On n'a pas toujours bien joué en phases de poules, mais qu'on arrive à ne perdre qu'une fois, à Szeged, c'est bien sûr positif." Le regard est clairement déjà tourné vers la fin et les quarts de finale. Ce soir, même le coaching de Gonzalez le montrait, lui qui a choisi de laisser Uwe Gensheimer et Mikkel Hansen au repos tandis que Nédim Rémili, touché à l'épaule mercredi en championnat, était préservé. Luka Stepancic en a profité pour se montrer et inscrire neuf buts, Kim Ekdahl du Rietz, lui, est resté bien discret pendant les vingt minutes auxquelles il a eu le droit.
Sur la route de Cologne, au mois d'avril, Paris pourrait bien retrouver Zaporozhye, qui a terminé cinquième de sa poule, "une équipe qui a bien progressé depuis le début de la saison" comme le note Rodrigo Corrales. Il pourrait également croiser, à nouveau, la route des Polonais de Kielce, comme la saison passée à la même époque. La bande à Talant Dujshebaev n'est peut-être plus le mastodonte qu'elle a pu être, mais elle reste un sacré morceau. "On a l'expérience positive de la saison passée face à eux, mais on ne vit pas avec le passé. Quoi qu'il en soit, ce sera très compliqué, parce que les quarts, c'est à une marche de Cologne" continue Corrales. Son coach ne voulait même pas en entendre parler, ne jurant que par les joutes nationales qui occuperont ses joueurs pendant un mois et demi. Une semaine en haute altitude les attend, avec Nantes en championnat jeudi avant d'aller à Montpellier en coupe de France dimanche prochain. Puis un Final Four de la coupe de la ligue, pour un premier trophée de la saison. Mais avant tout ça, les Parisiens se sont décarcassés pour avoir deux weekends de repos à la fin mars. Et ça, ce n'est pas du luxe. "C'était une motivation énorme. On a rempli le premier objectif, mais il était petit par rapport à ceux qui arrivent" terminait Luka Stepancic. Lui aussi, le regard tourné vers le futur.
Kevin Domas