LdC (M)
Sacrée soirée à Szeged !
Si les yeux étaient logiquement focalisés sur le match du Paris Saint-Germain hier soir, l'autre quart de finale qui se jouait un peu plus tard, entre le Pick Szeged et le Vardar Skopje, valait aussi le détour. Menés de huit buts à la pause, les Macédoniens sont revenus dans le match pour ne s'incliner que de quatre, s'ouvrant ainsi les portes du FINAL4 de la Champions League. Mais ce qui aura marqué les esprits, ce sont certainement les trente dernières secondes de la partie. Une grosse faute de Rogerio Moraes sur Bence Banhidi met le feu aux poudres, provoquant un attroupement général avec les joueurs des deux équipes. Les deux entraineurs, Roberto Garcia Parrondo (Vardar) et Juan Carlos Pastor (Szeged), échangent des invectives pendant de longues secondes tandis que l'adjoint de l'entraineur de Szeged, Marko Krivokapic, éructe, lançant par la même son accréditation. Pastor, en conférence de presse, a tenu à minimiser les faits, dans un premier temps : "On doit être élégant dans la victoire comme dans la défaite. J'ai demandé un temps-mort pour mettre fin à ce chaos. Je viens d'un endroit où le comportement est important, où les valeurs sont placées au dessus du résultat." Comme une attaque discrète à Parrondo, son ancien joueur, qu'il a eu sous ses ordres pendant trois ans à Szeged.
Mais, en fin de conférence de presse, Pastor semble bien moins enclin à répondre aux questions sur l'incident. Il quitte la salle, non sans avoir invectivé la terre entière. Et alors que Stas Skube, lui aussi ancien de Szeged, lui lance que cette sortie prématurée montre bien "quelle genre de personne il est", son homologue espagnol Parrondo revient sur sa version des faits. "Je n'ai rien dit pendant la bagarre, pas un mot. Et Pastor vient me voir et me dit quelque chose de mauvais en espagnol. J'ai joué ici pendant trois ans et j'en suis très fier. Pastor a été mon coach pendant douze ans, et je n'ai jamais eu un mauvais mot à son égard. Je peux comprendre qu'il y ait du stress, que ce soit un match important, mais jamais je n'ai utilisé des insultes comme il l'a fait. Ce qu'on a vu sur le terrain n'est pas bon pour l'image du handball" explique-t-il.
Le tout avant de féliciter ses joueurs qui, selon lui, ont atteint les demi-finales de la Champions League dans des conditions pour le moins compliquées. Il faut dire que les problèmes financiers du Vardar Skopje ont obligé le club à perdre une bonne partie de son effectif l'été passé ainsi que Raul Gonzalez, son entraineur. Et que cela ne s'est pas arrêté là... "Cela fait neuf mois qu'ils jouent sans salaire. Quand on a commencé la saison, on n'avait pas de joueurs, on ne savait pas qui serait là. On n'avait pas de gardien parce qu'il n'était pas en forme. Après, on a eu des blessures. Il y a un mois, on perd un des meilleurs joueurs du monde [Vuko Borozan] à cause des problèmes financiers. Je ne peux qu'être fier d'eux" lance-t-il, laissant transparaitre une certaine émotion. Atteindre Cologne dans ces conditions est déjà un exploit colossal.
Kevin Domas