Ldc (M)
Un voyage mouvementé pour Mannheim
Les saisons se suivent et les problèmes se ressemblent pour les lions de Mannheim. La saison dernière, les joueurs des Rhein-Neckar Löwen avaient du composer avec un calendrier surréaliste. Deux matchs en deux jours entre Leipzig et Barcelone, avant qu'ils ne soient obligés de faire l'impasse sur la Champions League, le huitième de finale aller à Kielce devant se jouer le même jour qu'un match de Bundesliga à Kiel. Le tout pour des raisons de diffusions télévisées incompatibles. Et, de toute évidence, la situation ne s'est pas beaucoup améliorée. Hier soir, Rhein-Neckar se déplaçait à Gummersbach pour le compte de la 26ème journée de Bundesliga, un match que les hommes de Nikolaj Jakobssen ont d'ailleurs perdu (23-28). Exactement 48 heures après, les lions vont devoir affronter le HBC Nantes, ce samedi en huitième de finale retour de ligue des champions. Les Allemands ont une vraie chance de qualification, après s'être imposés de deux buts au match aller (34-32).
Alors qu'ils auraient pu prendre l'avion pour se rendre à Nantes, aucun vol direct n'était disponible au lendemain match contre Gummersbach, ce qui aurait privé les adversaires du H d'un dernier entraînement le vendredi soir, dans la désormais H Arena. Mais Nikolaj Jacobsen tenait particulièrement à ce que ces joueurs prennent leurs marques dans une salle qu'ils ne connaissaient pas. Pour rallier la Loire-Atlantique, l'équipe a donc pris le bus, parcouru 900 kilomètres dans la nuit et dormi sur le chemin. Le bus en question contient des lits et est semblable à ceux que les artistes louent lorsqu'ils sont en tournées. Le but : se reposer et pouvoir préparer le match dans les moins mauvaises conditions. Autant dire qu'à moins de 48 heures d'un match décisif pour la suite de l'aventure européenne des Allemands, c'est le genre de péripéties dont ils se seraient bien passé. "On s'attend à un voyage de merde" n'a pas hésité à tonner l'entraineur danois des Löwen hier.
Un problème de flexibilité du diffuseur ?
Comme la saison passée, ce sont toujours les mêmes problèmes qui surviennent. Les matchs du championnat d'Allemagne se jouent le jeudi et le dimanche. Pas de soucis si les matchs de Champions League se jouent le dimanche, mais quand il faut que les équipes allemandes se déplacent le samedi à l'autre bout de l'Europe, cela coince. "Cela continue à se répéter. Nous sommes des marionnettes et nous nous déplaçons comme on nous demande de le faire. Nous ne sommes pas ceux qui tirent les ficelles" râlait Andy Schmid. La PDG du club de Mannheim, Jennifer Kettemann, demande plus de flexibilité de la part du groupe Sky, qui diffuse les deux compétitions. En effet, elle propose que les clubs qui disputent la Champions League jouent leur match de championnat le mercredi, pour permettre aux clubs qui jouent l'Europe d'avoir plus de repos, une meilleure préparation, en d'autres mots, de meilleurs chances de victoires et de trophées. "Si on ne change pas, les équipes des autres pays vont en profiter. Elles seraient stupides de ne pas programmer les matchs contre nous le samedi" prévient Jakobssen. On a pu voir, les saisons précédentes, Flensburg ne pas hésiter à laisser ses cadres au repos dans des situations similaires. Si les clubs allemands privilégient la Bundesliga, force est de constater que le diffuseur ne les aide pas non plus.
Julien Baudry (avec K. Domas)