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Vers un retour du championnat sans spectateurs ?
Les nouvelles mesures fédérales décidées hier soir perturbent les plans des décideurs du handball professionnel allemand, qui espéraient reprendre avec des spectateurs. Ce ne sera pas possible avant début novembre en Allemagne. Le Final4 de Ligue des champions est également menacé.
Alors que nous rapportions la semaine dernière les débats sur la date de reprise du championnat en Allemagne, un nouvel élément risque de changer la donne pour les dirigeants de la Fédération allemande. Hier, lors d'une réunion avec tous les présidents des Länder, la chancelière Angela Merkel a décidé de maintenir ou renforcer les mesures pour lutter contre la propagation de la Covid-19 dans la République fédérale. Parmi elles, l'interdiction des rassemblements de personnes est maintenue, ce qui signifie que les salles de handball notamment ne devraient pas pouvoir accueillir de spectateurs, et ce au moins jusqu'au 31 octobre. Cette décision réduit les espoirs de Frank Bohmann, le directeur de la Ligue masculine allemande (HBL), de débuter la saison début octobre avec des spectateurs. Le calendrier de la saison avait d'ailleurs été pensé avec l'espoir de pouvoir accueillir les supporters dès la reprise, le huis clos étant considéré comme inimaginable pour la plupart des acteurs, étant donné la prépondérance de la billetterie et de l'accueil des partenaires dans le budget des clubs.
Le Final4 de la Ligue des champions en question
La règle générale est l'interdiction des grands événements jusqu'à fin décembre, mais un groupe de travail se réunira fin octobre pour adapter le protocole sanitaire à la situation, ce qui pourrait conduire à des modifications. De même, il est encore possible que le sport professionnel puisse faire l'objet d'une exception à cette règle, du fait du protocole sanitaire renforcé possible pour accueillir des spectateurs. Mais si cela se produit, les salles ne pourront accueillir plus de 1000 spectateurs, la jauge étant plus basse en Allemagne qu'en France pour distinguer les réunions des "grands événements". Dernièrement, le club de Leipzig avait ainsi élaboré un concept pour l'accueil de 1000 spectateurs sous la supervision des autorités sanitaires du Land de Saxe. Une solution devra en tout cas être trouvée pour maintenir les clubs à flot. "Si aucun spectateur ne peut être autorisé jusqu'à la fin de l'année, l'existence de notre sport pourrait être menacée", avait notamment déclaré Jennifer Kettemann, la directrice générale des Rhein-Neckar Löwen.
De fait, la prolongation de l'interdiction des grands événements jusqu'à fin décembre, certes sous réserve de modification fin octobre, menace l'organisation du Final4 de la Ligue des champions masculine, qui doit se tenir à Cologne les 28 et 29 décembre prochains. Paris, Kiel, Veszprém et Barcelone doivent y disputer le titre continental d'une saison réduite. Les organisateurs avaient choisi cette date en espérant pouvoir accueillir un nombre de spectateurs important, y compris venant de France, d'Espagne ou de Hongrie, ce qui dépasserait largement la jauge des 1000 spectateurs dans une Lanxess Arena qui pourrait sonner bien creux, en cas de maintien malgré tout de la fin de la compétition. L'EHF n'a pour l'instant pas réagi à l'annonce du gouvernement allemand.
La quarantaine, l'autre casse-tête
L'autre décision prise par les instances fédérales porte sur l'obligation à partir du 1er octobre de suivre une quarantaine pour toute personne venant d'une zone à risque, où le coronavirus sévit particulièrement. Les personnes venant de ces territoires devront être testées, puis être placées à l'isolement pendant cinq jours avant qu'un résultat négatif leur permette de reprendre leur vie normale. Là encore, c'est par rapport aux compétitions européennes que le bât blesse : quid d'une équipe venant d'une de ces zones à risque pour jouer un match contre une équipe allemande ? Pour la Ligue des champions masculine, alors que l'Île-de-France fait partie des zones à risque, Paris et Nantes devraient être épargnés par la quarantaine, les Parisiens devant se déplacer à Flensburg en février 2021, tandis que les Nantais se rendront à Kiel le 24 septembre prochain, soit avant la mise en place de la quarantaine obligatoire, ce qui rend a priori un transit par Paris possible pour rejoindre le nord de l'Allemagne. Idem pour Brest chez les féminines, qui doit se rendre à Dortmund le 20 septembre.
Mickaël Georgeault