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Euro (M)

Les Hispanos, quel caractère !

, par Lanfillo

Crédits : Bertrand Delhomme / Handnews

Dans un environnement qui lui était hostile, l'Espagne a fait preuve de sang-froid pour conserver son titre européen au bout du suspense face à la Croatie (22-20). Les Espagnols accrochent du même coup leur qualification directe pour les Jeux olympiques.

Igor Karacic tergiverse, fait bien trop de pas. Sur l'action suivante, dans la dernière minute, Alex Dujshebaev trouve la faille. Clutch, comme contre la Slovénie en demi-finale. Lino Cervar pose son temps-mort, et juste après, Luka Stepancic tente l'impossible. Rate. Et d'un coup, le silence. Il reste vingt secondes, les Espagnols ont le ballon, et les 17.769 spectateurs de la Tele2 Arena de Stockholm, majoritairement derrière la Croatie, comprennent : l'écart de deux buts ne sera pas comblé. Ils accusent le coup, pendant que le groupe de supporters espagnols exulte, comme ses joueurs sur le terrain. En zone mixte, Ferran Solé n'en revient toujours pas : "Je pensais pas qu’on arriverait à gagner deux fois de suite. C’est incroyable." Juste avant, on avait vu à l'inverse Marin Sego traverser la zone mixte sans un mot, avec les yeux rouges...

La force défensive espagnole, la clé du succès

Jorge Maqueda (Espagne). Crédits : Bertrand Delhomme

Le début de rencontre n'est pourtant pas à l'avantage des Espagnols. Après un premier quart d'heure équilibré, les Croates creusent l'écart à un moment où la Roja ne trouve plus de solutions. Le but de Marino Maric, esseulé dans l'axe à six mètres, donne trois buts d'avance à la Croatie (7-10, 19') et précipite les changements tactiques pour Jordi Ribera : exit la 5-1 avec Alex Dujshebaev en poste avancé, retour à la bonne vieille 6-0 avec l'entrée du solide Gedeon Guardiola dans l'axe. L'efficacité défensive revient : avec en plus la bonne entrée de Gonzalo Pérez de Vargas, qui repousse notamment un penalty de Domagoj Duvnjak (6/8 en 11 minutes !), les Croates ne marquent pas pendant plus de dix minutes. L'entrée de Jorge Maqueda amène aussi du tranchant à l'attaque espagnole, le meilleur arrière droit de la compétition scorant trois fois de suite pour ramener les Espagnols à hauteur de leurs adversaires. Les Croates stoppent leur traversée du désert avant la pause, mais sont désormais menés (12-11, 30').

Domagoj Duvnjak (Croatie). Crédits : Bertrand Delhomme

L'Espagne parvient à faire de nouveau l'écart en début de seconde période (16-12, 36'), mais la réponse défensive de Lino Cervar porte enfin ses fruits : Ilja Brozovic et Marko Mamic, dans l'axe, apportent un nouveau souffle aux Croates qui reviennent dans le match (18-18, 49'). A deux minutes de la fin, le score est toujours de parité (20-20, 58'). Avant le dénouement de la dernière minute... "On a réussi à revenir après quatre buts d'avance, on a perdu cette avance, regrette le capitaine Domagoj Duvnjak. C'est le sport, des détails décident du scénario du match." Les Espagnols ont surtout réussi à se reconcentrer sur leur point fort : la défense, très solide dans une fin de rencontre où très peu de buts sont marqués. "Quand ils sont revenus, on savait qu’ils allaient jouer jusqu’au bout. Ils ne lâchent jamais rien, on s’y était préparé, on en avait discuté avant. Le mental, ça a été la force de l’équipe ce soir. Il fallait aider Gonzalo à faire des arrêts alors qu’on était bloqué en attaque. C’est ça qui nous a fait gagner", rapporte le défenseur Viran Morros. "On a marqué que 20 buts, c'est trop peu", lâchait de son côté Duvnjak.

L'Espagne qualifiée pour les JO

Pour la Croatie, qui a livré un deuxième gros combat après l'épique rencontre de vendredi contre la Norvège, le coup est rude. "Ça fait très mal. Mais d'un autre côté, nous sommes fiers d'avoir obtenu la médaille d'argent", affirme Domagoj Duvnjak, qui passe encore à côté d'un titre en sélection, dix ans après sa dernière finale en 2010. Le titre de MVP de la compétition et du match n'a dès lors que peu d'importance... "Je les échangerais immédiatement contre une médaille d'or, certifie-t-il. Ça signifie bien sûr beaucoup pour moi, mais une médaille d'or est une médaille d'or."

Viran Morros (Espagne). Crédits : Bertrand Delhomme

"Ce soir, on a eu des moments très difficiles, où on avait beaucoup de mal à marquer des buts, se félicitait de son côté Ferran Solé. On a su garder le niveau en défense, avec des gardiens qui nous ont sauvé beaucoup de ballons. Quand on ne marquait pas beaucoup de buts, on a réussi à tenir le match en défense." 18 ans après la performance de la Suède de remporter un troisième titre européen consécutif, c’est à Stockholm, sous les yeux des Bengan Boys que l’Espagne est la deuxième équipe à conserver son titre de champion d’Europe. Mais aussi de se qualifier pour les Jeux olympiques, quatre ans après avoir manqué l’olympiade de Rio. "A la fin du match j’étais un peu ému à cause de ça", sourit Morros. Après un tel combat, même quand on a montré un tel caractère pour remporter une finale, on peut bien aussi lâcher quelques larmes...

A Stockholm, Mickaël Georgeault avec Kevin Domas

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Sam. 23 Nov.

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Bolek
Bolek
4 années il y a

Quelle belle équipe!les dirigeants espagnols sont à l’origine de la mutation du handball mondial depuis leur dernier titre de champion d’Europe,les précurseurs et il est donc logique que l’équipe d’Espagne en soit là aujourd’hui. Mais c’est une équipe vieillissante et on ne voit pas trop de jeunes pousser derrière. C’est là,ce n’est que mon avis,que l’équipe de France va revenir au galop. Alors laissons leurs un peu de temps à nos petits français

Vardarian
Vardarian
4 années il y a

Eh oui, mais c’est plus facile quand le meilleur joueur adversaire est blessé.

Ils vont sans doute célébrer la victoire avec leurs 5 supporters

oeil52
oeil52
4 années il y a
Répondre à  Vardarian

Les Français présent malheureusement ne pourront pas le faire eux et ce qui on annulé Idem !!!!

rkj4
rkj4
4 années il y a

Si notre EdF avait joué cet aprèm’, j’aurais pas cherché la petite bête, mais puisque qu'on n'y était pas, je peux dire que j’ai vu une finale très inférieure en qualité et en intensité à pas mal d’autres matchs de la quinzaine.

J’étais plutôt favorable aux Croates : il y a longtemps qu’ils n’ont rien gagné, la roue doit tourner et ça pouvait être leur tour. Mais épuisés, peu inspirés et obnubilés par Duvjnak quand il jouait, paumés quand il n'était pas là, ils ont montré bien peu d’idées, incapables de profiter du gros temps faible Espagnol de la seconde mi-temps.

Le jeu au pas et le festival de maladresses qu'on a vu des 2 côtés interroge sur la formule d’une compétition tellement épuisante, en plein cœur d’une saison toute aussi épuisante… Et finalement, l’EHF récolte ce qu’elle mérite : un handball à l’énergie, une finale émouvante, mais techniquement exsangue.

Au passage, j’avais lu ici et là (mais en particulier ici), que l’Espagne était vieillissante. C’est assez vrai, mais ça n’enlève pas grand chose à sa capacité de victoire. Une équipe vieillissante, on en a vu une autre, beaucoup plus perdue, au premier tour.

WalterD88
WalterD88
4 années il y a

La Croatie sans Cindric, c'est tout de suite moins inspiré. Et Perez de Vargas dans les cages espagnoles a été monstrueux. Si l'Espagne avait joué avec les gardiens croates et si PdV avait joué tout le match pour la Croatie avec son coefficient d'arrêts (calcul un peu débile mais révélateur), le score aurait été de 23-13 pour la Croatie ! Bref, c'est lui qui gagne le match.

jpf_hb
jpf_hb
4 années il y a

La meilleure façon pour eux de se qualifier aux JO et oublier 2016, bravo !

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