LdC (M)
Paris a affiché ses limites du moment
Le Paris Saint-Germain s’est incliné, en demi-finale du Final Four de la Champions League 2020, face au FC Barcelone (32:37). En affichant les mêmes limites que depuis le début de saison.
Certes, Barcelone était favori, même grand favori depuis l’annonce ces dernières heures des forfaits de Luc Steins et de Henrik Toft Hansen. Mais on ressort de la demi-finale de ce soir en se disant que la formation catalane n’a pas été poussée dans ses retranchements par une équipe de Paris qui aura affiché les mêmes limites que depuis le début de saison. Si Steins avait apporté un vent de fraicheur et du rythme en attaque ces dernières semaines, le lutin néerlandais étant resté à Paris, ses coéquipiers ont fini par retomber dans leurs travers. Pendant vingt minutes, les premières de la rencontre, on a pourtant cru l’exploit possible. Des courses sans ballon, un rythme effréné, un Nédim Rémili impeccable à la distribution, bref, les Parisiens étaient dans leur match. “On a commencé fort, comme on le voulait, mais ils ont fait la différence avec leurs rotations. Nous, on a été forcé de bricoler avec ce qu’on avait, avec des grands joueurs, attention ! Mais eux se sont montrés plus appliqués” notait Rémili en fin de rencontre.
Des rotations balbutiantes
Car c’est effectivement quand Raul Gonzalez a fait appel à ses remplaçants que la machine parisienne s’est mise à cahoter. Mathieu Grébille s’est empalé sur Kevin Møller, Elohim Prandi n’a pas fait mieux, Viran Morros a pris l’eau au coeur de la défense et Paris s’est fait punir dès que les Barcelonais ont pu développer le jeu de transition qu’ils pratiquent à merveille. Et même le jeu à sept contre six, cette arme utilisée par Raul Gonzalez dans les moments compliqués, n’a pas été capable de forcer la décision. “Ce soir, on a été limité par trop de choses. On a perdu deux joueurs dans les dernières heures, en plus de Nikola Karabatic, et ça n’a pas été simple, mais je ne veux pas nous chercher d’excuses” continuait Rémili, faisant écho à son coach, en conférence de presse, qui soulignait la difficulté de jouer sans demi-centre de métier et la somme d'erreurs commises dans les dix dernières minutes du premier acte. Dika Mem, de son côté et au micro de beIN Sports, se félicitait que son équipe “ait très bien préparé le match. On a regardé beaucoup de vidéos sur leur défense 5-1, 6-0. Le rythme qu’on a mis, associé à l’entrée de Kevin, a fait la différence.”
Les limites du moment
Des excuses, il n’y a sans doute pas à en chercher, car Paris surtout affiché ses limites du moment. Celles qui lui ont fait, déjà, perdre trois rencontres en Champions League cette saison et qui avaient sans doute été masquées par l’arrivée de Luc Steins. Si en championnat, avoir une attaque aussi statique et prendre 37 buts, sans que Vincent Gérard ne soit forcément à blâmer, n’est pas rédhibitoire, à ce niveau de compétition, c’est forcément plus compliqué. Et même quand Dylan Nahi réussit une performance XXL avec neuf buts, cela ne suffit pas à masquer le manque d’influence de Mikkel Hansen dans le jeu ou les pertes de balles de Dainis Kristopans en milieu de seconde période, sur des ballons capitaux, comme un symbole du début de saison en dents de scie du géant letton. Tous ces petits défauts, en somme, qui avaient pu être masquées ces derniers temps. Mais la covid est passé par là... “Ce sont les aléas du moment, qui auraient pu arriver à toutes les autres équipes, il ne faut pas se cacher derrière ça. Il ne faut pas s'apitoyer, continuer à travailler dès demain pour revenir plus fort” concluait Dylan Nahi sur beIN Sports. Histoire que, dans six mois, les aléas subis et les limites affichées ne soient plus qu'un mauvais souvenir.
Les statistiques :
Barca - Paris Saint-Germain HB 37:32 (18:14)
Arbitres : B. Milosevic & M. Gubica (CRO)
Barça : Perez de Vargas (1 arrêt / 11 tirs dont 0/2 pén), Møller (14 arrêts / 36 tirs dont 0/3 pén); Entrerrios (0/1), Sorhaindo (1/1), Arino (0/2), Janc (5/7), N’Guessan (4/4), Gomez (2/6 dont 2/4 pén), Goncalves dos Santos, Mem (8/10), Cindric (4/7 dont 1/1 pén), Pascual, Palmarsson (6/9), Makuc, Møller (2/2), Fabregas (5/8), Frade
Paris : Gérard (14 arrêts / 51 tirs dont 2/5 pén), Genty; Keita, Kristopans (4/6), Kounkoud, Sole (3/3), Rémili (5/11), Grébille (0/2), Syprzak (1/3), L. Karabatic (2/3), Morros, Hansen (7/8 dont 5/5 pén), Prandi (1/4), Nahi (9/10)
A Cologne, Kevin Domas