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IHF

Phillipe Bana votera Hassan Moustafa le 19 décembre prochain !

, par Isakovic

BANA Philippe

À l’approche de l’élection présidentielle de l’IHF le 19 décembre prochain, Philippe Bana a fait un choix rare : afficher publiquement la position de la France. Le patron de la FFHB, qui brigue le poste stratégique de premier vice-président de l’IHF, soutient sans ambiguïté la réélection d’Hassan Moustafa. Un alignement logique… mais qui soulève de nombreuses interrogations dans un contexte où le handball mondial cherche un nouveau souffle et où la France traverse l’une des périodes les plus délicates de son histoire fédérale.

Dans un entretien au site GoHandball, Philippe Bana n’a pas hésité : « La France va voter pour Hassan Moustafa car il est le meilleur candidat » Un soutien assumé, présenté comme une évidence. Mais derrière l’argumentaire officiel — continuité, stabilité, expérience — se cache une mécanique politique bien plus complexe. Car Bana n’est pas un observateur neutre : il est candidat au poste de premier vice-président de l’IHF, position centrale dans la future gouvernance, poste occupé à ce jour par un autre français, Joël Delplanque, ancien président de la FFHB. Le sort de Bana et Moustafa est donc étroitement lié à l'approche du congrès extraordinaire de l'IHF qui se déroulera au Caire en Egypte chez Hassan Moustafa.

L'opacite du système Moustafa

Dès lors, un doute s’installe : Moustafa est-il réellement, à 82 ans, le visage dont l’IHF a besoin pour construire l’avenir du handball ? Ou son maintien est-il, en réalité, la condition sine qua non pour permettre à Bana d’accéder à l’un des plus hauts postes internationaux — voire, à terme, de se placer dans la succession ?

Car soutenir un dirigeant aussi contesté n’est pas anodin. Depuis plusieurs années, le président égyptien est régulièrement accusé d’exercer un pouvoir quasi-despotique, opaque, marqué par des controverses et un système verrouillé. Certes, Moustafa a été un artisan historique du développement mondial, mais il incarne aujourd’hui davantage la continuité que la transformation à l'inverse des autres candidats déclarés.

Une prise de position dans un contexte agité à la FFHB

À l’heure où de nombreuses voix appellent à renouveler la gouvernance internationale, voire à moderniser une institution jugée trop centralisée, le choix français surprend. D’autant plus que trois candidats européens se présentent en ordre dispersé, illustrant un continent fracturé — et que Bana n’hésite pas à qualifier cette configuration de « moment faible pour l’Europe ».

Ce soutien inconditionnel intervient alors que la FFHB elle-même traverse une zone de fortes turbulences des dernières semaines. Depuis la rentrée, la fédération doit gérer une crise de gouvernance inédite, marquée par la fronde des arbitres, un malaise interne croissant et une situation financière contestée qui suscite inquiétudes et critiques. Dans ce climat, la posture internationale de Bana ressemble aussi à une manière de redonner du poids à son leadership, fragilisé sur le plan national.

L'après 2028 dans le viseur ?

À cela s’ajoute une perspective que beaucoup dans le milieu voient désormais se dessiner : l’après-2028. Le mandat de Bana à la tête de la FFHB prendra fin à cette échéance, et plusieurs signaux laissent penser qu’il prépare activement sa porte de sortie. Une présence forte au sein de l’IHF, dans un environnement qu’il contribue à consolider, pourrait en devenir l’atterrissage idéal.

En affichant avec autant de détermination son soutien à Moustafa, Philippe Bana envoie donc un double message : une fidélité totale à un président qu’il juge irremplaçable… et une volonté claire de s’inscrire au cœur du pouvoir mondial.

Reste une question centrale : ce choix sert-il davantage l’avenir du handball ou celui de Philippe Bana lui-même ? Réponse le 19 décembre prochain.

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