Gnabouyou : "A la recherche du match référence"

Quelques heures avant le départ de son équipe pour Metz hier soir, l'ancienne varoise et actuelle arrière droite de Viborg, Marie-Paule Gnabouyou, s'est confiée à Handnews sur sa nouvelle aventure danoise et le choc à venir face aux Dragonnes demain soir aux Arènes.

HN : Marie-Paule, comment se déroule ces premiers mois au Danemark?

M-P : Tout se passe très bien ! Je m'étais préparée au pire en arrivant ici : ne pas jouer, déprimer le soir, ne pas bien m'intégrer... mais finalement rien de tout ça ne s'est passé ! Bon, j'admets que le soleil m'a un peu manqué cet été (rires) mais, vraiment, ça va très bien.

HN : Justement, comment s'est passée votre intégration à Viborg?

M-P : Le plus simplement possible. Après sept années passées à Toulon, j'avais envie de me lancer un défi, de me mettre en danger. Comme je vous l'ai dit, j'avais envisagé toutes les possibilités en arrivant ici mais j'ai été très bien accueillie. L'unique petit bémol est que je suis la seule étrangère dans l'équipe, donc les consignes dictées en anglais me sont uniquement destinées (rires). Il y a eu sept nouvelles joueuses arrivées à l'inter-saison donc il a fallu que tout se mette en place mais on avance bien.

HN : Toutes les joueuses françaises passées au Danemark louent le professionnalisme du handball là-bas. C'est quelque chose que vous confirmez?

M-P : Ah oui totalement ! Viborg est un club qui a remporté énormément de titres donc la bonne méthode, les Danois l'ont ! Ici, tout est fait pour ne penser uniquement qu'au handball. Les joueuses n'ont que ça en tête. Et puis, les joueuses danoises sont toujours très rigoureuses, même à l'entraînement, par exemple. Rien n'est laissé au hasard.

HN : Et au niveau de la ferveur populaire?

M-P : C'est énorme ! Ici, c'est tout simplement énorme. Les salles sont toujours pleines, on nous interpelle dans la rue... C'est un grand plaisir d'évoluer dans des ambiances pareilles. Mais, au fond de moi, je garde aussi les très belles ambiances de Toulon. J'ai de magnifiques souvenirs avec ce club : le titre, la Ligue des Champions... C'était fantastique !

HN : Comment se déroule votre début de saison?

M-P : D'un point de vue personnel, j'ai bien débuté avant d'avoir un coup de mou, comme l'ensemble de l'équipe. J'ai du digérer la grosse préparation physique qu'on a eu avant le début du championnat. On doit aussi apprendre à gérer le rythme des matchs : une rencontre tous les deux ou trois jours, ça n'est pas toujours évident. Les résultats ne venaient pas encore forcément en début de saison donc nous étions toutes un peu frustrées. Mais c'est normal, l'équipe est nouvelle et on doit encore travailler. Je crois vraiment que notre groupe est très talentueux mais c'est logique d'avoir un temps d'adaptation. En fait, on est encore à la recherche de notre match référence.

HN : Pourtant, vous venez de vous qualifier pour la finale de la Coupe du Danemark (victoire 27-24 face à Holstebro). N'est-il pas là, votre match référence?

M-P : C'est un de nos matchs les plus aboutis, c'est sûr ! Mais on fait encore trop de petites erreurs, on a encore des creux en cours de matchs... On est heureuses de cette qualification mais on peut encore faire mieux.

HN : D'autre part, vous êtes capables de gagner contre Randers (29-23) puis de perdre contre Copenhague (19-25). Pourquoi?

M-P : Parce que le championnat est très homogène ! Nous devons gagner en régularité, c'est sûr, mais, au Danemark, se déplacer chez un concurrent moins bien classé que vous ne signifie pas que le match sera facile. Même les équipes du bas de tableau ont un gros niveau.

HN : Venons-en à votre double confrontation face à Metz. Comment voyez-vous cette opposition qui se profile en Coupe des Coupes ?

M-P : Ça sera dur ! On a tiré le gros lot dès notre premier tour (rires) ! Personnellement, je suis évidemment très contente de revenir en France. J'ai beaucoup perdu contre Metz mais toutes mes victoires contre ce club m'ont amené vers de très beaux souvenirs alors... Ce match sera très disputé. Je crois que c'est une chance de recevoir au retour mais il faudra jouer à fond dès le match aller.

HN : Quelles sont les qualités que vous avez ciblé dans collectif messin ?

M-P : Metz s'appuie sur une très grosse défense, monte vite les ballons... Il va falloir être très attentives sur les replis défensifs. Ils ont des bras pour shooter de loin. C'est difficile de sortir un paramètre à propos de cette équipe car il y a vraiment de la qualité à tous les postes !

HN : Le club a-t-il fixé des objectifs dans cette compétition?

M-P : (Elle réfléchit). Ici, à Viborg, l'objectif est de gagner tous nos matchs ! La culture de la victoire est telle que chaque rencontre doit être remportée. On a encore des choses à prouver en championnat mais cette coupe est très importante.

HN : On vous sent épanouie à Viborg. Après trois mois au Danemark, il n'y a donc aucun regret d'avoir tenté l'aventure ?

M-P : Aucun ! Vraiment aucun. Jouer ici est une grande chance pour moi. J'apprends énormément, je progresse. Même si mes amis et ma famille me manquent, je reste heureuse à Viborg et tout va de mieux en mieux.

3ème tour de Coupe des Coupes : Metz - Viborg aux Arènes, ce samedi à 20h15 Viborg - Metz au Viborg Stadionhal, le 21 novembre à 16h30

Propos recueillis par Clément Domas