EdF (M)
C. Onesta : "Une nouvelle aventure"
Tout sourire en zone mixte, Claude Onesta tentait de prendre conscience de l’exploit historique réalisé par les Bleus, champions du monde pour la cinquième fois.
Claude, que ressentez-vous en rentrant encore un peu plus dans l’histoire ?
Ah l’Histoire … Je ne sais pas où elle commence ni là où elle s’arrête. Il y a quelques années, j’étais content d’avoir gagné un titre. Je savais que c’était difficile. Maintenant, j’arrive à m’en perdre dans l’ordre. Ce n’est pas une de plus, on ne compte pas comme ça. A chaque fois, c’est une nouvelle aventure. C’est une construction particulière, avec des moments de doute, des difficultés et le sentiment qu’on arrive à trouver la solution, une énergie qui permet de valider des demi-solutions.
La finale a été très accrochée, jusqu’au bout …
Aujourd’hui, ce n’était pas le meilleur match de notre carrière. Cette équipe s’est habituée à gagner des matches difficiles. On l’a gagné avec courage, obstination et solidarité. Quand on a commencé il y a un mois, on ne savait pas trop où on allait. Quand on a le sentiment d’avoir bien travaillé et d’avoir vécu des moments très agréables (pensif) … Il y a eu des moments un peu long, même si la température était bonne. Les journées étaient toujours un peu les mêmes. On est restés très concentrés sur la compétition.
La France ne laisse aucune place à ses concurrents depuis plusieurs années …
Quand ça se termine comme ça, on a l’impression d’être pénibles pour les autres. Quand on voit que certaines équipes n’ont quasiment rien gagné lors des dix dernières années, on se dit qu’il n’y a pas une différence telle au point qu’on gagne huit titres et eux zéro. Je me dis que ça risque d’être encore la même histoire dans les dix ans qui viennent (rire). Il va falloir qu’ils s’habituent à perdre !
Quel est désormais le prochain challenge ?
L’équipe est bien en place, avec des jeunes joueurs qui l’intègrent et qui commencent à avoir des rôles importants. Il faut encore qu’on travaille sur le renouvellement de ceux qui sont encore présents aujourd’hui mais qui ne le seront peutêtre pas à moyen terme.
"Un an et demi pour travailler avec sérénité"
Vous pensez déjà aux JO ?
La qualification pour Rio était pour moi l’élément déterminant de ce match. On a un an et demi pour travailler dans la sérénité, avec l’opportunité de le faire sans pression. On va pouvoir faire des essais, c’est un avantage important. On va essayer d’en profiter. Enfin, on déjà commencer par profiter de la soirée !
L’année prochaine, vous avez l’occasion d’être trois fois champions olympiques …
C’est toujours trois fois quelque chose ! Il ne nous manque plus qu’un troisième titre olympique pour avoir le triplé total. On va d’abord réfléchir à ce qui arrive dans les heures qui viennent, puis dans les semaines qui viennent. L’Euro devra nous servir de tremplin pour les JO.
Quel est le programme désormais pour célébrer ce titre ? On va essayer d’aller boire un coup ce soir, mais ce n’est pas facile de boire des coups ici ! On va surtout se reposer ensuite. C’est là que je sens que je suis vieux, lorsqu’il y a des matches accrochés en fin de compétition. On y laisse beaucoup d’énergie. On s’est beaucoup occupés des enfants des autres, ce serait bien d’aller s’occuper des siens maintenant.