EHFCL - J6
PSG - Veszprem, comme on se retrouve !
C'est l'affiche de ce weekend, le PSG retrouve les Hongrois de Veszprem à Carpentier dimanche après-midi. Le déplacement de Montpellier à Szeged, face au deuxième club hongrois, devrait également tenir toutes ses promesses.
Ils les ont affrontés six fois en un an et ne se sont imposés qu'une fois. Mais cette fois là, en finale de l'Eurotournoi 2013, ne comptait pas. Depuis, les Hongrois l'ont emporté quatre fois et surtout, à trois reprises dans les matchs qui comptaient vraiment, en quart de finale des deux dernières éditions de la Champions League. Avec, comme bilan, deux éliminations pour le PSG et deux voyages à Cologne pour Veszprem. De l'eau a coulé sous les ponts depuis avril dernier, quand Paris avait sombré en Hongrie (34-28). Et d'ailleurs Andreas Nilsson, le pivot suédois de l'équipe hongroise, en est bien conscient : "L'équipe que nous étions à l'époque a évolué, et le PSG a beaucoup gagné en qualité avec l'arrivée de Nikola Karabatic. Le match de dimanche va être bien différent". Et si Veszprem a été chamboulé par l'éviction d'Antonio Carlos Ortega du banc de touche, il ne l'a pas montré sur le terrain, preuve en est la victoire face à Kiel la semaine dernière (29-27). Si l'ancien ailier de Barcelone n'est là, les ingrédients sur le terrain, eux, n'ont pas changé. "Veszprém est une équipe très agressive en défense, qui aime le contact. On devra mettre de l'engagement pour jouer dans le même registre. Ils disposent de beaucoup de qualité individuelle en attaque. Le danger peut venir de partout. On devra se mettre à leur niveau" expliquait Nikola Karabatic après la victoire face à Dunkerque hier soir.
Un grand absent de la fête, Laszlo Nagy
Une des chances du PSG ? Un côté droit hongrois décimé. Laszlo Nagy, l'emblématique arrière droit et capitaine, s'est cassé un doigt face à Flensburg, tandis que Christian Zeitz ne devrait pas apparaitre à Carpentier, la faute à une blessure à l'épaule contractée à Zagreb. Alors qui pour tenir le poste d'arrière droit ? Peter Gulyas, habituel ailier droit, et sans doute le maillon faible de l'équipe, et sans doute le seul, puisque Veszprem n'a pas perdu un match depuis le début de la saison. "On arrive avec le plein de confiance, mais eux aussi ! C'est un gros match en perspective" sait déjà Nikola Karabatic, qui retrouvera face à lui deux autres ex-Kielers. Momir Ilic, le Serbe meilleur buteur de la dernière Champions League, et Aron Palmarsson, l'Islandais débarqué cet été du THW. Autour d'eux, c'est peut être vieillissant, ça joue peut être sur un faux rythme, mais c'est surtout diablement efficace. Ce match pourrait être l'affiche de la finale de la Champions League en mai prochain à Cologne, comme en témoigne Andreas Nilsson, le pivot suédois qui a pris une nouvelle dimension cette saison : "Les deux équipes ont les mêmes ambitions, et il est important de marquer notre territoire. Mais ce match, aussi important qu'il soit, reste un match de poule". Pas sûr que tout le monde soit du même avis, et surtout pas Mikkel Hansen. Le Danois avait passé quinze buts aux Hongrois au retour la saison passée, et adorerait réussir une prestation semblable dimanche. Le PSG, alors, ne serait pas très loin du but.
Szeged dur à bouger à la maison
Si Veszprem ne réussit pas au PSG, on ne peut pas dire que son dauphin en Hongrie, le Pick Szeged, réussisse beaucoup plus à Montpellier. Pour être honnête, le déplacement à la Varosi Sportcsarnok ne réussit pas à grand monde. Jugez plutôt : Kielce s'y est incliné il y a un mois (30-31), Kiel et Rhein-Neckar Löwen n'ont pas fait mieux la saison passée. Montpellier avait dû s'incliner à Berlin en finale de coupe EHF il y a deux saisons, et Dragan Gajic sait que le voyage à Szeged est loin d'être de tout repos : "Je me souviens que quand on y allait avec Celje il y a quelques années, en trois matchs on n'avait pas eu plus qu'un nul. A la maison, c'est très très difficile de les bouger et la dernière fois qu'on y a été avec Montpellier, on n'avait pas été loin d'en prendre quarante (défaite 35-38 en 2011, ndlr)". Année après année, Szeged se renforce, mais cette saison, Juan Carlos Pastor repart quasiment le même effectif que celui qui a échoué en quart de finale de la Champions League face au THW Kiel en avril dernier. Seul Thiagus Petrus, le Brésilien chevelu en provenance de La Rioja, est arrivé cet été, tandis qu'Attila Vadkerti, l'ailier gauche historique a lui pris sa retraite. "Tous les matchs seront des finales cette saison, avec pour but finale d'arriver en huitièmes de finale avec un adversaire abordable" explique le technicien espagnol, arrivé en 2013. "Cela signifie gagner un maximum de matchs à domicile". Avec le génie Dean Bombac à la mène, un finisseur aussi précieux que Jonas Källman, un joueur aussi imprévisible que Zsolt Balogh et une défense regroupée autour d'Alen Blazevic et Vladimir Vranjes, Szeged a les arguments pour en ennuyer plus d'un.
Retrouver du rythme en défense
Le petit souci, c'est que Montpellier a chuté à Nîmes ce mercredi, et assez lourdement qui plus est (29-33). "On était sur le bon chemin, individuellement, collectivement et mercredi c'est comme si on était retombés dans nos travers" analyse Dragan Gajic. "Le coach nous a dit que les performances individuelles n'étaient pas au niveau, surtout défensivement. Et c'est vrai, jamais nous n'avons imposé notre rythme dans ce match". Un manque de tempo peut être imputable à la méforme de Diego Simonet, si utile pour dynamiter le jeu montpelliérain. Esteban Esteki et Baptiste Bonnefond n'arrivent pas à faire oublier l'Argentin, toujours en délicatesse avec son épaule. "Cette absence n'explique pas tout, on manque d'expérience en défense, on est défaillants dans les duels, on prend des buts donc on n'arrive pas à mettre en place notre jeu rapide" explique l'ailier slovène du MHB. Pas de jeu rapide, manque de rythme, Patrice Canayer avait déjà pointé ces failles après la lourde défaite à Barcelone il y a deux semaines (27-37). Un match aux antipodes de ce que les Montpelliérains sont capables de produire, comme ils l'ont montré à Kielce en début de saison par exemple. "On a tout pour embêter tout le monde, mais il faut le prouver sur le long terme, pas une fois de temps en temps" conclut Gajic, avant d'anticiper le scénario parfait pour Montpellier à Szeged. "Il faut les tenir pendant quarante-cinq, cinquante minutes, et surtout ne pas prendre d'éclat dès le début. Kielce a perdu là bas parce qu'ils les ont laissé s'enflammer, prendre le large. Il faut à tout prix éviter ça".
Kevin Domas