EHFCL - J7
Le PSG en terre connue
Pendant que ses petits copains ont repris avec la LNH hier soir, le PSG se rend à Kiel ce soir pour la dernière journée de la phase aller de Champions League. Un club que pas mal de ses éléments ont côtoyé.
Sept saisons pour Thierry Omeyer, quatre pour Nikola Karabatic, quatre également pour Daniel Narcisse, voilà pour les joueurs de champ qui ont porté le maillot du THW Kiel par le passé. Ce n'est rien à côté des quinze années, de 1993 à 2008, où Noka Serdarusic s'est assis sur le banc de la Sparkassen Arena, tandis que son nouvel adjoint Staffan Olsson a porté le maillot zebra pendant sept saisons, de 1996 à 2003. C'est pour décrire la portée émotionnelle de ce match, même si tout cela appartient désormais au passé. Tout ce petit monde, à l'exception des coachs, est revenu sur les bords de la Baltique depuis, tous y ont gagné (Omeyer et Narcisse avec le PSG l'été dernier, Karabatic avec Montpellier il y a quelques années) et le match de ce soir sera avant tout un duel entre une institution du handball européen et un club qui voudrait en devenir une.
"Le nec plus ultra du handball"
Le THW Kiel, c'est ce maillot zébré, cette Sparkassen Arena remplie à l'année par des abonnés passionnés (et un peu endormis le dimanche après midi) et c'est surtout, sur le terrain, une force monumentale. Depuis 2004, le club allemand ne s'est plus arrêté avant les quarts de finale de Champions League et depuis la création du Final Four de Cologne en 2011, il n'en a raté qu'un épisode, en 2011. Et même si, d'année en année, le THW ne semble plus aussi souverain, on le met encore dans les favoris de la compétition, évidemment. Mais le PSG, avec son équipe, en fait partie aussi, ce qui fait dire à Martin Schwalb, ancien vainqueur en 2013 avec Hambourg : "Ce match est le nec plus ultra du handball".
A Kiel, le banc est limité
Le THW Kiel est en tout cas en plein renouvellement de son effectif. Christian Dissinger est arrivé cet été, tandis qu'Ole Rahmel (aile droite, HC Erlangen) et Raul Santos (aile gauche, Vfl Gummersbach) ne devraient pas tarder à s'engager pour les prochaines saisons. Des changements qui se font même aux dépens des résultats à court terme, pourrait-on penser. Quel club peut se permettre de perdre Filip Jicha, Aron Palmarsson et Rasmus Lauge Schmidt le même été sans en pâtir ? Aucun, et les Kielers piochent en ce début de saison, et ce n'est pas l'arrivée précipitée d'Erlend Mamelund qui va changer la donne. Joan Canellas et Marko Vujin toujours sur courant alternatif, Kiel ne peut pas se permettre de voir Niklas Landin, Domagoj Duvnjak et Steffen Weinhold passer à travers. Car c'est de cela dont il s'agit : avec son banc limité, Kiel va avoir du mal à tenir la distance cette saison. Déjà cinq défaites depuis août, deux en Champions League et trois en Bundesliga, c'est beaucoup trop et surtout, c'est la preuve des limites du THW cette saison.
Le PSG arrive diminué
Le PSG peut-il en profiter ce soir ? Sans doute, mais la partie risque d'être compliquée. Sans Xavier Barachet, touché à une cheville, avec Luka Karabatic qui devrait être cantonné au banc (la faute à un pouce touché face à Veszprem), avec un Luc Abalo qui revient d'une petite alerte au dos, les bobos sont légion. Côté allemand, Christian Dissinger fait son retour et Igor Anic disputera son premier match de Champions League avec son nouveau club. La forme éblouissante de Daniel Narcisse, la constance de Thierry Omeyer et la rage de Nikola Karabatic seront-elles assez ? Il serait bon, trois semaines après avoir battu Veszprem, de marquer un nouveau gros coup dans la Mecque du handball pour donner, pour une fois raison à Alfred Gislason : "Avec un tel effectif, Paris est le favori pour remporter la Champions League".
Kevin Domas