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LFH - NLAH

Nantes, le challenge réussi de Pauline Coatanea

, par Dalibor

Coatanea

Élue meilleure ailière droite du championnat du monde junior 2012, l'ailière droite Pauline Coatanea était promise à un destin brillant. Mais alors qu'elle perfectionnait ses gammes à l'Arvor 29, Coatanea a du faire face, à 19 ans, la faillite d'un club qui lui avait pourtant beaucoup donné. Triste mais pas résignée, la Bretonne a parfaitement rebondi à Nantes, gagnant la confiance de Stéphane Moualek puis Jan Basny. Au final, la spécialiste des contre-attaques n'a aujourd'hui aucun regret. Portrait.

Arrivée au handball grâce à sa sœur, Pauline Coatanea s’est tout de suite trouvée à l’aise sur le 40x20. "J’allais voir ma sœur jouer mais j’ai commencé par le multisport parce que je ne savais pas trop ce que je voulais faire, j’aimais bien le rugby d'ailleurs, se souvient-elle. Je savais que voulais faire un sport collectif mais je ne savais pas trop vers quoi m’orienter. Avec des copines on s’est mises au hand et ça m’a plu. C’est pour ça que j’ai continué ce sport."

Prise au jeu, elle va vite progresser et partir du Locmaria Plouzané pour le pôle Espoir de Brest. C'est son ticket d'entrée dans le monde des grandes.  "Je suis partie quand j’étais en seconde, au sport étude à Brest, explique-t-elle. J’ai intégré le club de Brest quand j’avais 17 ans. Au départ j’ai joué avec l’équipe réserve, j’étais en terminale on était un peu entre copines et c’est à partir de l’année d’après que j’ai intégré le centre de formation. L’équipe de Brest c’était le haut niveau avec des internationales comme Lacrabère, Darleux. C’est là où j’ai découvert le sport de haut niveau et les exigences qui allaient avec."

Son travail et sa détermination sont récompensés en 2011 lorsqu’elle est appelée en Equipe de France jeune. "En 2011 je participe aux championnats d’Europe et en 2012 on fait le mondial où on finit vice-championnes du monde, raconte Coatanea. Je pense que pour toutes les filles de cette génération cette performance doit être un de nos meilleurs souvenirs. On avait eu une belle cohésion d’équipe et on ne s’attendait pas à arriver à ce niveau-là de la compétition. C’était une belle aventure et je pense que c’est quelque chose qui va rester gravé en nous pour longtemps encore."

En club, la Bretonne était dans le groupe qui a glané un titre de champion de France en 2012 et faisait donc partieCoatanea Nantes des joueuses qui ont dû quitter le club au cours de l'été à la suite de problèmes financiers dont tout le monde se souvient. "Au départ c’était très compliqué, explique l'intéressée. Je l’ai appris en juin et on ne s’attendait pas du tout à ça. On ne savait pas grand-chose, en fait. On savait qu’il y avait des soucis mais on ne s’attendait pas à ce qu’il y ait un dépôt de bilan ! J’avais à peine 19 ans et, dans une telle situation, c’est compliqué lorsque tu as tout ton environnement familial et tes amis de devoir partir sans le vouloir vraiment. Ça a été compliqué mais au final ils nous ont aidé pour la recherche de club et surtout pour les filles du centre de formation. C’est comme ça que j’ai réussi à partir sur Nantes. Maintenant je ne regrette pas, je suis très bien ici où j'ai vécu la montée en LFH. Je ne regrette pas mais ça a quand même été un moment douloureux. Ne pas s’attendre à partir et devoir le faire sans vraiment le vouloir, c’est vraiment compliqué au début."

Un départ forcé qui se fera non loin de sa Bretagne natale, en Loire Atlantique, du côté de Nantes. Un proximité qui a influé le choix de la jeune ailière droite. "J'ai aussi décidé de venir ici car c’est à côté de la Bretagne (rires), se souvient Coatanea. Il y a un peu de ça, voire même beaucoup, c'est sûr. A l'époque, j’avais été contactée par Toulon mais je ne me voyais pas partir aussi loin sachant que je n’étais pas du tout préparée pour ça. C’était un peu moi qui avait fait la demande auprès de Nantes pour savoir s’ils pouvaient m’accueillir. J’avais aussi eu des échos avec Paul Landuré qui est originaire de la région et qui était aussi à l’époque mon entraineur en équipe de France junior. C’est lui qui m’a orienté vers ce club. Dès la première année où je suis arrivée on est montée en première division. Je ne pense pas avoir fait un mauvais choix."

CoataneaPour elle, ce départ intervenait comme un « vrai challenge ». Un challenge qui, pour celle qui termine sa troisième saison au club, s’avère être aujourd'hui réussi. "Quand je suis arrivée, c'était un peu compliqué car nous étions trois ailières droites. Mais l’entraineur de l'époque, Stéphane Moualek, m’a fait complètement confiance dès le début. J’ai donc eu beaucoup de temps de jeu, c’était vraiment génial. En fait, lorsque j'étais en centre de formation à Brest, je ne jouais pas donc c’était un peu compliqué. Rétrospectivement, le fait d’être partie en D2 m’a donné du temps de jeu et de la confiance pour la suite. Ces ingrédients sont très importants pour une jeune joueuse. Intégrer un groupe pour monter en LFH a peut-être été plus facile pour moi. En tout cas, je ne regrette pas du tout. Si j’étais restée à Brest même après les soucis financiers je ne serais peut-être pas en LFH aujourd’hui."

Pour la numéro 55 des Roses, le handball est avant tout fait de "moments humains". C’est pourquoi le mondial en 2012 reste pour elle un des moments les plus marquants de sa carrière. "Le championnat du monde en 2012 reste le meilleur moment de notre génération où on a vraiment pris plaisir. On a vu notre évolution au fil des matchs et je crois que puisqu'on avait réussi à créer un collectif sur les deux semaines de compétition, nous avons réussi à atteindre la finale. La saison de la montée en LFH avec Nantes était également vraiment forte en émotions. Tout s’était joué sur le dernier match avec beaucoup de pression. Un sentiment extraordinaire. Plus récemment, je dirais aussi que notre qualification en play-off cette année m'a également apporté son lot de sensations fortes ! Là aussi, tout s'était joué sur le dernier match." Pour une qualification historique en quart de finale de LFH.

Du tac au tac !

Un geste technique ? Le lob parce que la roucoulette je ne sais pas trop la faire (rires).

Un film ? Le dernier que j’ai vu, American Sniper

Une musique ? Cheerleader d’OMI, c’est celle qui me donne la pêche tous les jours en ce moment.

Un plat ? C’est typiquement breton, le Kig ha farz, un plat que mon père cuisine de temps en temps avec lequel je me régale à chaque fois.

Un rêve ? Atteindre l’équipe de France un jour.

Un livre ? Juste avant le bonheur d’Agnès Ledig

Un animal ? Un buldog anglais.

Un match qui vous a marqué ? Le dernier match contre Nice après lequel il y a eu beaucoup de soulagement à la fin.

Un coach ? Laurent Bezeau pour son exigence à l’entrainement.

Un joueur ou une joueuse qui vous a fait rêver ? Uwe Gensheimer parce qu’il est incroyable !

Une journée typique pour Pauline Coatanea ? Maintenant que je n’ai plus d’études j’aime bien me lever assez tard, vers 10 heures. Ensuite je mange. J’aime bien lire donc après je dirais que je me mettrais le nez dans un bon livre. Après, il y a l'entrainement du soir et puis enfin un repas avec mon copain.

Une journée sans hand ça ressemble à quoi ? C’est souvent le week-end, lorsqu'on n’a pas de match. Je reçois, soit la famille, soit les amis. Se faire un restaurant, aller se balader au bord de la mer. Si c’est sur Nantes c’est recevoir des amis et quand je rentre sur Brest c’est pour aller voir la mer.

Son 7 de potes

Gardienne : Justine Robert Aile gauche : Maud-Eva Copy Arrière gauche : Marine Hellin Demi-centre : Nolwenn Phelepp Arrière droite Moi Aile droite : Maëlle Pivot : Maria Peuziat

De Maxime Cohen / Photos : Gaëlle Louis et Kevin Domas

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