LFH
Retour sur la douzième journée
Fleury accroché à domicile par Nice, Metz qui se relance face à l'UMB-B et Nîmes qui creuse l'écart avec ses poursuivants. Voici les principaux faits marquants de la douzième journée de LFH. Résumés et réactions de ce nouvel acte.
Dans un match de qualité technique très moyenne, Fleury et Nice se sont séparés sur un score nul (19-19). Le premier quart d'heure est un festival de passages en force des deux côtés du terrain (4-4, 14'). A cela s'ajoutent de nombreuses pertes de balles mais c'est finalement Nice qui crée le premier écart de la rencontre après le temps-mort posé par Sébastien Gardillou (7-10, 25')... avant d'encaisser un 6-0 dans les cinq dernières minutes du premier acte à la suite de deux marchers et d'une exclusion temporaire azuréenne (13-10, MT). Marion Callavé et Cléopatre Darleux font le show au retour des vestiaires. Si bien que seuls deux buts - niçois - seront inscrits en douze minutes (13-12, 42'). Et alors que la sortie sur blessure de Karen Knustdottir aurait pu faire l'effet d'un coup de massue pour les visiteurs (18-14, 48'), Alexandra Lacrabère se démena pour continuer à guider la barque niçoise (19-17, 57'). Sans marquer durant les cinq dernières minutes de la rencontre, les Fleuryssoises se feront finalement rejoindre à trente-six secondes de la fin par l'intermédiaire de Dienaba Sy.
Fred Bougeant (entraîneur Fleury) : Plusieurs de nos joueuses cadres ont été loin de leur niveau ce soir, mais je tire un coup de chapeau aux filles. Elles se sont battues, elles étaient fatiguées, parce qu'on a joué cinq matchs depuis la reprise en janvier. Nice, sur la même période, n'en a joué que trois. J'ai volontairement réduit les doses d'entrainement ces dernières semaines, pour garder du jus pour les matchs. Ce soir, on a vu beaucoup d'échec au shoot, beaucoup de pertes de balle. On a eu beaucoup de déchet sur certains postes clés. On n'a jamais réussi à trouver les pivots, on a raté trop de shoots aux ailes aussi. On n'a jamais su convertir les ballons de +4 qu'on a eu, et on s'est fait rattraper sur la fin. On reste quand même invaincus sur la période, et c'est le principal.
Sébastien Gardillou (entraîneur Nice) : Pour moi, le match nul n'est pas inespéré, il est même plutôt logique sur la physionomie du match. On n'a pas cédé malgré un arbitrage qui nous a été défavorable, notre défense a bien tenu et ne prendre que 19 buts ici, c'est une vraie performance. On a eu deux gros soucis ce soir, les pertes de balle et les échecs au jet de 7m. Je n'ai pas forcément de raison, mais avec 10 pertes de balle dans chaque mi-temps c'est compliqué. Ce point nous fait du bien, on était venu pour le prendre afin de rattraper notre échec face au Havre la semaine dernière. La lutte pour les play-off va être compliquée, parce que le championnat est très dense et que tout le monde bat ou peut battre tout le monde. Et comme chaque équipe, à part peut être Fleury a des blessés, les cartes sont encore plus redistribuées...Mais les nôtres devraient revenir bientôt.
Première victoire de l'année 2015 pour le Metz Handball. Dans ses Arènes, la bête lorraine blessée accueillait une UMB-B également dans le doute. Mais, à l'envie et au courage, les filles de Jérémy Roussel ont renoué avec la victoire. Car il reste encore plusieurs erreurs grossières à gommer, mais l'essentiel est là. Dans un match très ouvert, les Messines sont les premières à prendre le contrôle de la rencontre (10-6, 14'). Ekaterina Andryushina, en l'absence d'Yvette Broch, fait du bien à l'attaque lorraine. Mais trop d'imprécisions et une attaque de l'Union plus libérée les empêchent de capitaliser sur leur avance et la bande de Nina Kanto se retrouve même menée à la mi-temps (17-18, MT). Le début de seconde période est plus haché (20-20, 40'). Mais alors que les Messines semblent retomber dans leurs travers, Paule Baudouin illumine le jeu lorrain et redonne un second souffle à son équipe (23-21, 42'). Après ça, les Bordelaises ne reviendront jamais plus et devront s'incliner pour la neuvième fois de la saison.
Jérémy Roussel (entraîneur Metz dans Le Républicain Lorrain) : C’était quasi obligatoire de retrouver le goût de la victoire, on y est parvenu. Ça a été parfois un peu poussif car au moindre accroc on s’est remis à douter mais on a affiché du courage et de la combativité. J’ai aimé la réaction d’orgueil du groupe en deuxième période et notre performance générale en défense. Tout n’est pas parfait mais on s’est remis d’aplomb
Emmanuel Mayonnade (entraîneur UMB-B) : Entre les 10' et 17' minutes, on prend un premier trou d'air avec un 4-0 sur la séquence. Derrière, on est quand même capables de recoller à un petit but. Ensuite, il y a ces dix dernières minutes pendant lesquelles on prend deux fois 3-0 et qui nous coûtent cher. Dommage, parce qu'avant la pause, on est à + 2 avec une balle de +3 en main... On la manque et on prend un coup franc direct protégé... A minima, on aurait pu repartir avec un +2 sur cette dernière demi-heure mais on n'y est pas parvenu. De nouveau, il y avait la place pour passer. C'était un match plein de qualité et de courage. Aujourd'hui, comptablement, on est dans la même situation que celle dans laquelle on était à l'issue de la phase aller. Mais en terme de contenu, on est bien mieux...
Après deux victoires de rang, le Havre recevait Nantes qui restait sur une victoire face à Dijon. Après un début de match bien maîtrisé par les Havraises (9-6, 17'), les Nantaises ont réussi à faire leur retard au retour des vestiaires. En effet, malgré une entame brouillonne, les Roses ont su élever leur niveau de jeu après la mi-temps et surtout exploiter toutes les erreurs normandes. Le score était pourtant large, à vingt-sept minutes de la fin du match (17-11, 33') mais, soudainement, les joueuses de Sandor Rac ont multiplié les fautes techniques en dépit d'une Linda Pradel (18 arrêts) une nouvelle fois performante dans son but et d'une Jessica Alonso aura été irréprochable face au but (10/10). Les Nantaises, elles n'auront jamais rien lâché grappillant but par but jusqu'à revenir à égalité (24-24, 56') et finalement décrocher le point du nul (25-25, FT).
Les joueuses d'Issy-Paris ont, quant à elles, dominé leurs adversaires toulonnaises. Celles-ci ont tenu le choc vingt minutes, avant de lâcher prise, et de pointer à cinq longueurs à la pause (14-9). Privées de Marie-Paule Gnabouyou et Dounia Abdourahim, les filles de Thierry Vincent ont buté sur une Armelle Attingré une nouvelle fois décisive en fin de première mi-temps et ne marquant que deux buts entre la 15ème et la 30ème, ont grillé leurs chances de faire un résultat. Issy-Paris, sans être brillant, a su être efficace et réaliste pour mettre les ballons au fond, à l'image d'Hanna Oftedal, auteur de sept buts dans une de ses meilleures performances sous le maillot isséen. Profitant de l'absence de rotations chez les Varoises et de leur manque de lucidité dans le dernier quart d'heure, Issy-Paris s'impose 23-19 et consolide sa deuxième place.
Pablo Morel (entraîneur d'Issy-Paris) : C'était une opposition entre deux équipes avec des blessés, Toulon venait ici sans Dounia, sans Marie-Paule, sans Astrid N'Gouan...Nous, on manque de rythme depuis l'Euro, on n'arrive pas à jouer des matchs pleins, on joue par à coup. J'ai vu ce soir une équipe qui s'est reposée sur sa défense, avec beaucoup d'investissement, et Armelle a une nouvelle fois fait une grosse prestation derrière. On sort d'une période où on jouait tous les trois jours, on aborde désormais un cycle avec deux matchs en 17 jours, avant un mois de février chargé. La coupe d'Europe, la coupe de la Ligue, ça va faire beaucoup de matchs regroupés dans des périodes très denses. Maintenant, on va essayer d'aller chercher une des deux premières places, pour s'alléger un peu ce calendrier. Mais finir premières ou deuxièmes n'est une garantie de rien. La saison dernière, Fleury a fini champion avant de ne pas jouer pendant un mois et qu'on les élimine parce qu'elles manquaient de rythme...On va se regarder, ne pas faire attention à tout ce qu'il se passe autour et continuer à bien bosser
Thierry Vincent (entraîneur de Toulon) : On est tombé sur une grosse défense d'Issy-Paris, avec une très bonne gardienne derrière. C'est dommage, parce qu'on a les moyens de les pousser un peu plus, mais on a trop d'échecs au shoot. Malgré les absentes, malgré les blessés, on a su se procurer les occasions, mais on ne les a pas concrétisées. En défense, on limite la casse, on ne prend que 23 buts, c'est qui est plutôt bien. Il va falloir désormais préparer le match à Mios, qui pour nous risque d'être le match charnière de notre fin de saison. Si on gagne, on se donne les moyens d'aller chercher les play-off, si on perd ça risque d'être très chaud. On prend un point sur les matchs face aux trois grosses écuries, c'est pas mal mais on aurait sans doute pu faire mieux. Désormais, il y a des matchs face à des équipes à priori plus abordables, mais nos adversaires pensent aussi cela quand elles nous voient arriver alors...