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LNH - Cesson

Y. Sylla : "On commence à parler la même langue"

, par Dalibor

Sylla

Avec quinze points après quatorze matchs, l’équipe de Cesson-Rennes a battu le record de points du club à la moitié d'un championnat. Bien entendu heureux de la tournure des événements pour sa première saison en Bretagne, le coach Yérime Sylla veut voir plus loin et finir le plus haut possible en fin de saison.

- Yérime, êtes vous satisfait de la première partie de saison de votre équipe ?

- On ne peut pas être insatisfait de cette première moitié de saison et ce, pour plusieurs raisons. La première est que je suis arrivé cet été et la seconde c'est que nous avons compté beaucoup de départs à l'intersaison, et non des moindres. On nous pronostiquait treizièmes en début de saison, donc dans la charrette, et on aurait très bien pu y être. Mais on est sixièmes, et on aurait pu être au dessus si on n'avait pas fait les idiots contre Sélestat, donc forcément je suis très satisfait. Je sais aussi que cela va être compliqué de rééditer la performance de prendre quinze points sur la phase retour, car ces points nous les avons pris face à des gros : Montpellier, la victoire à Dunkerque, Toulouse, Chambéry... Si on finissait avec trente points ce serait extraordinaire ! Mais nous avons encore une marge de progression importante, et nous verrons bien ce que la suite nous réserve.

"Responsabiliser les gens qui vont compter dans l'avenir du club"

- Vous parliez des départs de Yann Genty, Benjamin Briffe et Igor Anic et de votre arrivée. Pensiez-vous que la mayonnaise allait reprendre aussi vite avec les nouveaux ?

- Déjà quand on récupère Mickaël Robin, le gardien qui a fait le plus d'arrêts en LNH, ça facilite la mise en place d'une base défensive. Dans ce domaine, je n'ai pas forcément repris les mêmes systèmes que ceux utilisés par mon prédécesseur la saison dernière. Nous avons la meilleure défense du championnat, mais pour la mettre en place, je me suis appuyé sur le travail que j'avais déjà fait à l'époque où j'étais à Dunkerque. J'ai repris ma marque de fabrique en la perfectionnant encore avec ce groupe qui était déjà bien en place la saison dernière. Maintenant, dans cette seconde partie de saison, le chantier va surtout être en attaque et sur les phases de transition. Mais pour revenir à la question, il est forcément plus facile de s'intégrer en tant que coach que le groupe vous aide, quand vous arrivez plébiscité que ce soit par David Christmann, par les joueurs, par les dirigeants.

- Quelle est la part de Ragnar Oskarsson dans la réussite actuelle de Cesson ?

- Ragnar s'est beaucoup investi sur la préparation physique, et même si la défense n'était pas son point fort comme joueur (rires), sa précision et ses réglages nous sont très précieux. Ragnar est quelqu'un qui travaille beaucoup, qui est très rigoureux et qui a une très grande connaissance du handball. Mais tout ça, beaucoup de gens le possèdent. Le fait que nous soyons très proches facilite les choses, je lui fais une confiance aveugle et cela libère beaucoup tout le monde. Je lui lâche complétement l'équipe à certains moments et tout le monde s'y retrouve, nous comme les joueurs.

- Mickael Robin disait que le départ de Dusko Celica avait certainement de l'influence sur les deux défaites du mois de décembre, à Saint Raphaël et face à Sélestat. Êtes-vous d'accord ?

- Oui, je pense qu'il a raison. Quand on a passé du temps à construire quelque chose avec quelqu'un, c'est compliqué de tout reconstruire aussi vite, et on n'a pas eu le temps de reprendre des automatismes après son départ. Romaric Guillo, notre autre défenseur numéro 3, a dû prendre un autre rôle après le départ de Dusko. Mais j'ai envie de dire que dans la construction de l'effectif, le fait qu'il parte est un mal pour un bien. Dusko défendait bien, mais avait beaucoup plus de mal en attaque, et nous avions besoin de quelqu'un qui possède les deux choses dans son jeu. Nous voulions aussi davantage responsabiliser les gens qui vont compter dans l'avenir du club, comme Romaric, que nous aimerions voir prendre plus de place dans le futur. Dusko avait l'opportunité de retourner jouer à Zagreb, et nous de le laisser partir dans des circonstances où nous étions bien en termes de points. On a vu à la vidéo que cette défaite face à Sélestat était plus due à un manque de lucidité que j'impute à notre façon de faire depuis le début de la saison. Nous utilisons beaucoup la vidéo, nous obligeons les joueurs à travailler sur eux-mêmes et cela leur pompe de l'énergie en changeant leurs habitudes. Mais je sens qu'on progresse et qu'on commence à parler la même langue.

"Donner à cette équipe une culture de haut de tableau"

Mladenovic- Pour le remplacer, Nemanja Mladenovic est arrivé. Qu'attendez-vous de lui ?

- Nemanja est un jeune joueur serbe, qui a la spécificité d'être encore junior mais d'évoluer avec les A en sélection, il est d'ailleurs en Norvège à l'heure actuelle. Il a été signé par Veszprem à 14 ans avant que Gummersbach ne rachète son contrat quand il avait 16 ans. Mais les Allemands ont changé de politique, comme vous avez pu le voir ces dernières années, et il a choisi d'aller à Rostock la saison dernière.

- Son aventure avec Gummersbach s'est d'ailleurs plutôt mal terminée si on a bien compris...

- C'est plus compliqué que ça. Gummersbach a dû changer de vitesse financièrement ces dernières saisons, avec de nombreux départs de joueurs, mais aussi du coach Hasanefendic, par exemple. Ils ont donc demandé à Mladenovic de partir tout en prétextant des problèmes de comportement de sa part. Je sais de source sûre qu'il n'a jamais posé de souci là bas. Toujours est-il qu'il a atterri à Rostock en janvier dernier et que ce club, qui connait aussi des soucis financiers, a choisi de s'en libérer. Nous sommes arrivés au bon moment au bon endroit, alors que d'autres clubs étaient sur le coup, mais le joueur voulait surtout du temps de jeu.

- Il va donc avoir son mot à dire sur le terrain...

- Nous allons utiliser Nemanja dans un rôle de rotation, car nous avons eu un déficit dans ce secteur en première partie de saison. Il aura la charge de faire souffler sur les postes d'arrière gauche et de demi-centre. Il évolue dans un autre registre que les joueurs que nous possédons déjà, puisque c'est un vrai shooteur capable de tirer de loin, alors que nous possédions plutôt des joueurs organisateurs, notamment sur le poste de demi-centre.

- Vous avez une échéance forte, fin mars, avec le Final Four de la Coupe de la Ligue. N'avez-vous pas peur qu'elle accapare trop vos joueurs psychologiquement ?

- Non, je ne pense pas, cela va nous permettre au contraire d'être à un bon niveau de performance jusqu'à cette échéance. Il nous manque quatre points pour aller assurer définitivement le maintien, et on devrait jouer plus libéré après. Elle va nous garder sous pression aussi, car les équipes qui jouent le maintien décompressent souvent après l'avoir assuré. Avec cette coupe de la Ligue, on va être obligés de rester concentrés jusqu'au bout. Je veux donner à mon équipe une culture du haut de tableau, différente de celle de "sprinter" d'habitude utilisée par les équipes qui jouent le maintien. Elles cherchent à prendre le maximum de points en début de saison pour être à l'abri, mais je veux que mon équipe joue 26 matchs dans la saison.

Propos recueillis par Kevin Domas

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