Cazal : "Regarder droit devant"

Les champions en titre dunkerquois connaissent une saison 2014-2015 chaotique et jonchée de pépins en tout genre. Des difficultés sur lesquelles leur coach Patrick Cazal revient avec réalisme et philosophie, espérant les voir se dissiper dès la reprise.

Une actuelle 8e place en LNH, autant de défaites que de victoires. On doit vous le dire et le redire depuis des mois : le statut de champion sortant est décidément difficile à digérer?

On le savait... et c'est l'histoire qui parle. La saison suivante d'un champion est bien souvent difficile, surtout lorsqu'il s'agit d'un premier titre. Je m'attendais à rencontrer pas mal de soucis et je l'ai senti dès la préparation estivale. Oui, le groupe a eu du mal à digérer la performance, à intégrer que l'on serait plus que jamais attendu au tournant. Preuve en est, que cela soit lorsque l'on chute ou dans nos succès, cela se déroule très souvent sur des scenarii improbables! On n'arrive pas à gérer le score.

Et cela a commencé dès le premier match, à domicile contre Cesson...

Mener de six buts et perdre d'un! Ce n'est pas le visage d'un patron, qui plus est chez lui. Comme si tous les efforts effectués avaient laissé beaucoup de traces, surtout psychologiquement, à croire que les vacances n'étaient pas suffisantes. C'est  dommage, sur notre bilan LNH, je pense que l'on avait de quoi détenir deux victoires de plus. Si bien qu'avec quatre points de plus, cela me permettrait aujourd'hui de dire que notre bilan est plus que correct. Quatrièmes, en embuscade derrière Saint-Raphaël, nous offrirait de bons espoirs.

Il faut avouer que vous n'avez pas été épargnés par des blessures lourdes sur vos cadres.

C'est aussi pour cette raison que lorsque je me retourne sur notre parcours, je ne peux le qualifier de désastreux. On joue sans gaucher depuis... trop longtemps. Benjamin Afgour se blesse lourdement. Et clairement, je n'ai pas un banc de qualité suffisante pour pallier des absences aussi importante que celle d'un Pierre Soudry. Cette saison, on a voulu se battre sur tous les fronts, contrairement à l'année passée où la priorité annoncée était le championnat. On s'y est un peu perdu, d'autant que mon équipe est moins forte que celle championne.

La Champions League était un baptême, l'occasion de découvrir et prendra la température d'une compétition ultra exigeante. Cette-fois on la rejoue dans la peau du champion national, l'objectif était d'y aller à fond et bien y figurer.

D'ailleurs vous semblez, malgré un effectif réduit, puiser de nouvelles ressources lors de vos sorties européennes!

On s'est fixé ce huitième de finale au fil des matchs. On voyait que l'on était pas loin, qu'il y avait la possibilité d'accrocher quelque chose. On était mal embarqués et au plus faible mais on est allé chercher les points. Alors gagner Schaffhausen fin février est un challenge qui a de quoi booster tout le monde, d'autant que je devrais retrouver, normalement mes joueurs blessés. On a préservé l'espoir

Et puis il y a ce Final 4 de de Coupe de la Ligue, un trophée qui vous réussit plutôt bien!

Derrière chaque match de Champions League, nous sommes parvenus à réaliser des performances inattendues. La qualification en Coupe de la Ligue au terme d'un match fou à Montpellier, battre Paris en championnat... On est perpétuellement sur courant alternatif mais on se prouve régulièrement que l'on est capables de belles choses.

Une force de groupe qui ne semble pas vous quitter... Comme l'optimisme?

Malgré les embûches, tout le monde a compris que pour être performant, il fallait travailler correctement partout. On regarde droit devant, on a vraiment de beaux challenges qui se dressent devant nous et il faudra aller chercher des victoires. Finalement, cette longue coupure de trêve internationale que je n'affectionne guère a été plutôt la bienvenue pour nous!

On a rechargé les batteries, à tous les niveaux, pour se lancer au mieux en 2015. On va les prendre un par un : l'Europe, la Coupe de Ligue qui peut offrir une place en EHF en restant concentré sur le championnat. Deux victoires d'affilée et tu te rapproches du podium...