LNH - MAHB
A. Siffert : "Le match aller était un accident"
Arnaud Siffert commence à avoir l'habitude des finales européennes. Deux sur les deux dernières saisons, avec Nantes et Montpellier. Si la réception du PSG demain n'est pas une finale au sens propre du terme pour le MAHB, elle pourrait permettre aux Héraultais de faire un pas de géant vers le titre de champion. Son gardien revient pour Handnews sur ce match qui pourrait s'avérer décisif.
- Cela fait bientôt quinze jours que vous n'avez pas joué de match officiel. Comment abordez-vous le match de demain ?
- On s'est tous retrouvé en début de semaine, après les matchs internationaux où tout le monde est parti de son côté. Pas de blessures, pas de soucis physiques à rajouter à ceux qu'on connait déjà, ce qui est déjà un bon point. On a fait des bonnes séances depuis la reprise, ça se voit que le groupe a hâte de jouer le match de demain soir.
- Il y a beaucoup de bruit autour du match de demain soir depuis un long moment maintenant. Est-ce que ca a été compliqué de prendre les matchs les uns après les autres, sans trop mettre la charrue avant les bœufs ?
- Très honnêtement, on en a quasiment pas parlé entre nous, le but sur les matchs de championnat précédents était d'arriver avec trois d'avance avant d'affronter le PSG. On a commencé à évoquer l'échéance de demain qu'après la victoire à Nîmes. On savait que le match contre le PSG arriverait après la coupure internationale, qu'on aurait quinze jours pour le préparer, pour y penser...
- Le PSG a eu la Ligue des Champions, la coupe de France pour garder le rythme, et pas vous. Un inconvénient ?
- On le saura demain ! C'est sûr que notre dernier match de championnat remonte au 16 avril, ce qui commence à faire long. Mais on a pu récupérer, recharger les batteries et vraiment penser au PSG. Mais d'un autre côté, c'est toujours bien d'enchainer, de ne pas cogiter...Si on perd on dira que c'était un inconvénient, si on gagne on dira que c'était un bien, c'est comme ça...
- Qu'est-ce que vous avez retenu du match aller, où vous aviez largement perdu (20-36) ?
- On a retenu que c'est une très très belle équipe et que si on lui laisse développer son jeu, en plus à domicile, n'importe qui peut prendre quinze buts. Après, c'était il y a cinq mois, c'était la vérité d'un jour et le classement montre que, si ce soir là il y avait quinze buts entre les deux équipes, en réalité il y a beaucoup moins, voire rien. Comme disait encore Patrice hier, "si on regarde le match aller, on pense qu'il faudrait changer les seize joueurs, le coach et le conducteur du bus", alors que non. On les a mis dans des les conditions idéales, on sait qu'ils sont capables de faire ce genre de gros match, mais nous aussi.
- Est-ce qu'il y a une volonté de prouver que vous valez mieux que ce résultat ?
- Non, on sait que l'on vaut mieux que ça et on n'a pas besoin de le prouver à qui que ce soit. On a montré cette saison dans les matchs à enjeux qu'on avait répondu présent, qu'on était capable de mieux jouer que cela et que le match aller était un accident.
"Ne pas balancer le travail d'une saison"
- Tu parles des matchs à enjeux, penses-tu que les rencontres de Champions League de cette saison, notamment face à Kielce, ont fait mûrir le groupe dans son approche ?
- C'est clair, mais je pense que c'est même depuis deux ans que le groupe a progressé là dedans. On sait comment les aborder, on a montré face à Kielce qu'on n'avait pas perdu notre handball malgré l'enjeu, mais on ne se sent pas spécialement confortable pour autant. Veszprem nous en a mis quatorze chez nous, même si le match n'était pas capital et avec une équipe amoindrie, ce qui montre qu'on est encore loin d'y être arrivé. Mais l'équipe a traversé pas mal de galères cette saison, on n'a pas du jouer un match sans blessés, et certains ont du prendre des responsabilités qu'ils ne pensaient peut être pas avoir en début de saison.
- Le fait que, même en cas de défaite, Montpellier compte encore un point d'avance peut-il être un danger ?
- Quand tu regardes le calendrier compliqué qui vient derrière, jouer à Chambéry et à Dunkerque, tu comprends vite qu'on ne va pas calculer et se dire que c'est bon même si on perd demain...C'est sûr que même si on gagne face au PSG, on ne sera pas champions, mais on n'aura plus le droit de ne pas l'être. Une victoire demain nous mettrait quand même bien à l'abri, et le plus tôt on l'est, mieux c'est. On a l'avantage d'avoir notre destin entre nos mains, et on ne va pas balancer le travail d'une saison en commençant à calculer.
- Dernière question personnelle, est-ce que le fait que Venio Losert soit absent depuis janvier change quoi que ce soit dans ta manière d'aborder le match ?
- Je ne me pose pas de questions là dessus. C'est vrai que ça fait des responsabilités en plus, même si on a vu que Kevin Mesnard pouvait parfaitement prendre le relais si besoin. Quelque part, c'est bénéfique, on sait qu'en cas de petit passage à vide on ne va pas être sanctionné immédiatement, et ça force à réagir. On garde la confiance du coach, et mentalement cela permet de jouer sans arrière pensée.
Propos recueillis par Kevin Domas