Mondial 2015 - 1/2
B. Roiné : « Rien à faire des critiques »
Bertrand Roiné vit un rêve éveillé. L’ancien joueur de Dunkerque et Angers est aux portes d’un deuxième titre mondial, avec le Qatar cette fois-ci. Très attendu par les médias français, il s’est confié sur cette nouvelle journée historique pour le handball qatari.
Bertrand, le Qatar est en finale de son Mondial. Que ressens-tu ?
Plein d’émotion ! C’est incroyable. Si on m’avait dit il y a six mois que je jouerais la finale avec le Qatar, je n’y aurais jamais cru. C’est énorme, je ne sais pas quoi dire. J’ai du mal à réaliser, c’est extraordinaire.
Le public avait également répondu présent en nombre …
Lors du quart de finale contre l’Allemagne, la salle était déjà pleine. On avait eu une super ambiance. Ce soir, c’est encore génial. On se régale.
Personnellement, tu es donc à 60 minutes d’un nouveau titre mondial ?
C’est extraordinaire. C’est une nouvelle aventure que je vis pleinement, avec un groupe génial. On a travaillé très dur pendant six mois. Demandez à ma famille, elle vous dira qu’on ne s’est pas vus beaucoup. Pourquoi ne pas créer la surprise désormais en finale. C’est dur, on est fatigués et on a des joueurs blessés. On va tout donner pendant soixante minutes.
Une préférence sur l’adversaire en finale (l’interview a été réalisée avant la qualification de la France) ?
Plutôt l’Espagne, non pas parce que je suis français mais parce que la France n’a jamais perdu en finale. Les Bleus savent jouer ces grands moments. Ce sont des grands joueurs, avec un banc qu’on n’a pas. C’est la meilleure équipe du monde. Affronter la France avait été difficile lors de la Golden League. Quand j’entends la Marseillaise, ça fait quelque chose à l’intérieur. Avec le Qatar, je prends beaucoup de plaisir. Contrairement à ce que j’entends, nous ne sommes pas des mercenaires. On joue avec le cœur, on donne tout ce qu’on a. On est une vraie équipe. On l’a encore prouvé contre la Pologne. Ce n’est pas un hasard si on est en finale.
"Certains joueurs pleuraient dans le vestiaire"
Avez-vous reçu les félicitations de l’émir dans les vestiaires après le match ?
Je suis arrivé en retard, donc je ne l’ai pas vu (rires).
Que vous êtes-vous dit dans le vestiaire après le match ?
On ne s’est rien dits. On s’est juste enlacés. On est juste contents. On veut profiter de ce moment à fond. Certains joueurs pleuraient dans le vestiaire.
La qualification en finale va faire resurgir certaines critiques autour du Qatar…
Je pense qu’on ne fera jamais taire les critiques. Quand je regarde les réseaux sociaux ou des sites comme L’Equipe ou Handnews, les gens parlent beaucoup, et souvent mal. Que veux-tu dire ? Je n’en ai rien à faire. J’ai ma vie, j’ai mes amis. Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent. Pour moi, cela ne change rien. Cela ne m’empêche pas de vivre ce moment à fond.
Tu pourrais être champion du monde avec deux nationalités différentes, après ton titre avec les Bleus…
On m’en a parlé jeudi lors de la conférence de presse, je n’y avais pas pensé avant. Je men fiche. Ce n’est pas ça qui me plaît. C’est gagner en équipe qui me motive. On sait que la finale sera très dure. Mais sur un match, tout est possible.