Mondial 2015 - 1/2
Le Qatar en finale de son Mondial
Le Qatar devient la première équipe non-européenne à se qualifier pour la finale d'un championnat du monde après son succès historique contre la Pologne (29-31). Saric a une nouvelle fois été stratosphérique dans les cages.
Bien avant que la demi-finale historique entre le Qatar et la Pologne ne démarre, le ton était donné. De nombreux supporters en habit traditionnel avaient garni les tribunes plus de deux heures et demie avant la rencontre. Ces « supporters » n’étaient autres que des militaires, qui avaient reçu l’ordre de venir. Le Cheikh Joan Bin Hamad Al Thani s’était également déplacé en personne sur le parquet avant la rencontre pour saluer Saric ou encore Markovic. Il flottait donc un parfum particulier à Lusail en cette fin d’après-midi.
La Pologne démarre bien
Les qataris, sans doute impressionnés par l’enjeu et une salle presque pleine, ont d’abord paru un ton en-dessous, observant les polonais comme pour mieux les surprendre par la suite. Stojanovic, transparent pendant dix minutes, sera d’ailleurs vite remplacé par Saric. Le gardien du Barça est la vraie star de cette équipe qatarie. Acclamé lors de son entrée sur le terrain, il a fortement contribué à renverser une situation mal embarquée (6-4, 8’) mais loin d’être inextricable.
La Pologne, qui reste sur une sixième place lors du dernier Euro et une neuvième place au Mondial 2013, laisse pourtant des espaces en défense, non exploités par les qataris dans un premier temps. Daszek et surtout Michal Jurecki (6 buts en première période), font preuve d’une grande activité offensive. Est-ce l’effet Saric ? L’entrée du gardien bosnien coïncide en tout cas avec le début d’une défense retrouvée pour le pays hôte. Les polonais se font sanctionner à deux reprises par les arbitres, mais gardent tout de même le leadership au tableau d’affichage (10-8, 18’).
Rivera, maître tacticien
Il faudra un temps mort de Valero Rivera, maître tacticien s’il en est, pour initier un vrai temps fort qatari. Capote fait un festival, Roiné propose un tir surpuissant et Hassab Alla se montre appliqué. La Pologne encaisse un 4-1 (12-14, 25’). Les polonais se font punir à cause d’une défense bien trop tendre. Alors qu’une ola fait lever Lusail, le Qatar compte trois buts d’avance à la pause (13-16). Les supporters y croient plus que jamais.
Le mur Saric
Comme s’il n’avait pas eu assez sa part de gloire depuis le début de l’aventure qatari au Mondial, Danijel Saric revient survolté des vestiaires, détournant tir sur tir polonais. Les joueurs de Michael Biegler doutent et se montrent moins précis à la finition. L’écart se creuse petit à petit (14-19, 35’). La défense polonaise est aux abois devant un Szmal qui ne peut que constater les dégâts. Poussé par un public déchaîné sur chaque action, le Qatar sait que le scénario du match joue totalement en sa faveur. La Pologne tente différents système offensifs, mais elle continue à courir après le score (18-22, 44’).
Les qataris font preuve d’une combativité impressionnante, donnant du rythme à leurs actions offensives. Rien ne semble pourvoir leur barrer la route. La Pologne bute à chaque fois sur un phénoménal Saric lorsqu’elle a la possibilité de revenir à deux longueurs. Dans ces conditions, la mission devient presque impossible, même si les joueurs de Valero Rivera subissent un coup de mou en attaque (21-23, 51'). Le money-time se joue à la vie, à la mort. Le Qatar peut écrire l'histoire, et ne rate pas l'occasion de déjouer tous les pronostics. Valero Rivera distille ses conseils, et Memisevic ou encore Mallash font le travail en attaque. La Pologne n'a que ses yeux pour pleurer : elle ne jouera pas la finale (29-31). Les qataris ne sont plus qu'à soixante minutes d'un premier sacre mondial aussi surprenant qu'improbable.
Les statistiques :
Pologne : Jurkiewicz (5), Bielecki (1), Bartosz Jurecki (3), Michal Jurecki (9), Rojewski (1), Syprzak (2), Wisniewski (2), Daszek (3), Szyba (3)
Qatar : Fernandez (1), Capote (6), Roiné (3), Markovic (5), Memisevic (2), Benali (1), Hamdoon (2), Mallash (6), Hassab Alla (5).