Mondial 2015 - 1/2
Les Bleus avec les tripes
Au terme d’un match d’une grande intensité, la France a éliminé l’Espagne (22-26) et s’est qualifiée pour la finale du championnat du monde. Elle affrontera dimanche le Qatar pour un nouveau sacre mondial.
Les joueurs des deux équipes n’avaient cessé de le marteler jeudi lors du « media day » : entre la France et l’Espagne, ce serait du 50-50 et le match se jouerait sur des détails. Personne n’avait oublié les deux dernières confrontations qui avaient mené les Bleus au titre olympique en 2012 (victoire 23-22 en quarts de finale) et au sacre européen l’année dernière (victoire 30-27 en demi-finale). C’était donc avec gourmandise que cette nouvelle confrontation était attendue.
Un début à 100 à l’heure
Il valait mieux ne pas arriver en retard d’ailleurs. Les supporters français coincés à l’extérieur de la salle pour laisser les qataris sortir et leur permettre d’avoir leur place en tribune ne sont rentrés qu’à quelques minutes du coup d’envoi. Les dix premières minutes ont proposé un duel physique, sur un rythme soutenu digne d’une demi-finale mondiale. Cañellas, le héros du quart de finale, ainsi que Victor Tomas, soutiennent la comparaison face à un Narcisse déchaîné (2-3, 3’). Les Bleus coupent toutes les relations avec le pivot espagnol, obligeant ainsi les ibères à forcer leurs tirs depuis la base arrière. Rivera veille pourtant sur penalty, quelques secondes seulement avant que Nikola Karabatic ne rentre un peu plus dans l’Histoire en marquant son 1.000ème but en Bleu (5-6, 7’).
La défense des Bleus éteint l’Espagne
La France va alors passer la surmultiplié en attaque, grâce à un Karabatic de feu et un Guigou plus inspiré que jamais. L’Espagne vient s’empaler sur la défense tricolore et reste cinq minutes sans marquer. Pendant ce temps-là, les joueurs de Claude Onesta ont fait le trou (6-10, 12’). Les espagnols vont traîner ce temps faible comme un boulet par la suite. En confiance, les Bleus profitent de plusieurs arrêts d’Omeyer pour tuer dans l’œuf la moindre envie adverse de recoller au score (11-13, 19’). Même lorsqu’ils se montrent plus hésitants en attaque, les français parviennent toujours à se sortir de situations inextricables. Guigou mais aussi Grébille, tout juste rentré sur le terrain, se jouent de Perez de Vargas (14-18, 27’). Les champions du monde en titre font briller Thierry Omeyer, qui n’en demandait pas tant. A la pause, le plus dur semble fait pour la France (14-18).
Le trou noir français
La seconde période commence par un coup dur pour les Bleus. Mathieu Grebille se blesse à l’épaule et doit laisser ses coéquipiers, en pleur. Les français tardent d’ailleurs à retrouver le rythme, au contraire d’espagnols bien plus mordants. La France doit ainsi attendre cinq minutes pour marquer sur un penalty de Joli (16-19, 35’). Mais le temps fort reste ibérique. Aguinagalde puis Cañellas remettent les Hispanos à un but (18-19, 40’). La France est méconnaissable en attaque, malgré plusieurs supériorités numériques. Tirs au-dessus, arrêts de Perez de Vargas et tirs contrés : les Bleus sont à la recherche d’un seconde souffle. L’Espagne peut même s’en vouloir de ne pas avoir exploité davantage les failles hexagonales.
En route pour une nouvelle finale !
Les joueurs d’Onesta gardent leur sang froid, alors que les espagnols tentent de les faire rentrer dans un petit jeu toujours à double tranchant pour ceux qui le pratiquent (18-20, 46’). Le jeu devient haché, comme si le ballon était de plus en plus lourd de part et d’autre. Les deux équipes livrent un combat épique. L’expérience s’avère prépondérante, avec les Guigou, Narcisse et Fernandez en tauliers. Sorahindo n’est pas en reste non plus (21-23, 53’). La France fait preuve de combativité et se dirige progressivement vers une nouvelle finale (21-24, 54'). Omeyer est présent aux moments clés, comme il en a l'habitude dans les grandes compétitions et les matches à enjeu. Le public français, venu en nombre à Doha, retient son souffle dans un money-time irrespirable. La France s'impose de quatre buts (22-26) et n'est plus qu'à soixante minutes d'une cinquième étoile. Vivement dimanche !
Les statistiques :
France : Omeyer (20/42 - 48%) - Narcisse (4/9), Nikola Karabatic (3/7), Guigou (5/5), Sorhaindo (4/6), Barachet (2/5), Joli (3/3), Porte (4/5), Grébille (1/3), Fernandez (0/1)
Espagne : Perez de Vargas (12/37 - 32%) - Tomas (2/7), Ugalde (5/6), Cañellas (5/12), Rocas (2/3), Aguinagalde (1/3), Maqueda (2/4), Rivera (3/5), Dujshebaev (2/4), Garcia (0/1), Entrerrios (0/2)