Mondial 2015 - Qat
Abdulla Al-Karbi vit un rêve éveillé
Il est probablement le joueur le plus qatarien de ces championnats du monde. A 24 ans, Abdula Al-Karbi, né au Qatar, savoure donc chaque seconde de ce mondial disputé en son pays. Doublure d'Eldar Memisevic, Al-Karbi a intégré l'Aspire Academy, l'équivalent de l'INSEP local, dès son adolescence pour gravir par la suite les échelons au sein de l'équipe nationale. Il est l'un des deux seuls rescapés - avec Abdulrazzaq Murad - de l'équipe junior de son pays qui avait terminé quinzième lors du Mondial 2011 en Grèce.
"Nous sommes un tout petit pays qui apparaissons seulement aujourd'hui sur la scène du handball international et nous figurons désormais aux côtés d'équipes telles que l'Espagne ou la France, savoure-t-il lors d'une des très rares entrevues où les joueurs qataris ont pu discuter avec les médias présents à Doha. Ce que nous vivons en ce moment est extraordinaire."
Pour expliquer les raisons du succès qatari, Al-Karbi ne tarit pas d'éloges à l'égard de son coach. "Nous avons l'un des meilleurs entraîneurs du monde, Valero Rivera, indique-t-il. Nous avons joué et évolué ensemble depuis plusieurs mois et cela nous a été très bénéfique. Ce qu'a fait Rivera avec notre équipe est incroyable. Grâce à lui, nous arrivons désormais à tous jouer ensemble et à ne faire qu'un."
Si la joie de se retrouver à un tel stade de la compétition transpire dans ses propos, l'ailier d'Al-Saad se referme et refuse cependant d'aborder les sujets qui fâchent dès qu'un journaliste tente d'évoquer la question des joueurs naturalisés. "Attention, je ne suis là que pour parler du handball", rappelle-t-il. Avant d'embrayer : "nous sommes une équipe très unie, nous jouons comme un seul homme. Je pense que tous les joueurs se sentent qataris aujourd'hui. Nous sommes comme des frères et ça se voit sur le terrain."
Demain, le Qatar affrontera la Pologne pour tenter de décrocher une place en finale de ce mondial. "Nous allons essayer de faire une performance aussi complète que celle que nous avons réalisé face à l'Allemagne, explique Al-Karbi. Nous sommes déjà très heureux d'avoir atteint ce stade de la compétition, car personne n'aurait dit qu'un jour le Qatar pourrait atteindre le carré final d'un championnat du monde."
Avant de conclure, un brin malicieux et avec un grand sourire : "remporter le titre? Bien sûr que j'y pense ! Maintenant que nous sommes arrivés jusqu'ici, je crois que c'est normal d'avoir le trophée dans un coin de sa tête, non?"