Pro D2
Cherbourg joue la carte de l'apaisement
Alors que la fédération a décidé de reporter la demi-finale des playoff à dimanche en attendant la décision du CNOSF, la JS Cherbourg prend son mal en patience.
Si Brahim Ighirri (photo ci-contre), le coach de Mulhouse parlait ce matin de "situation désastreuse" pour son club dans les colonnes de l'Alsace, le présidence cherbourgeois André Baude n'est pas aussi vindicatif, malgré un agacement réel. Son club, qui devait recevoir les Alsaciens demain soir, ne pourrait peut être pas les accueillir du tout, si le CNOSF donnait finalement raison à Billère et lui rendait ses trois points acquis sur le terrain. "Notre position est très claire" affirme Baude, joint ce matin par nos soins. "Billère fait valoir son bon droit, et si la procédure prend autant de temps, c'est sans doute que les instances fédérales n'avaient pas toutes les pièces pour juger plus tôt. Je leur fais confiance pour prendre la bonne décision, et si nous devions ne pas prendre part aux play-off, nous respecterions la décision". Mais quand même, annuler un match deux jours avant et courir le risque de devoir rembourser les places déjà vendues, Cherbourg ne courrait-il pas le risque de se retrouver dindon de la farce ? "Mais pas du tout !" répond le président, "on parle de Cherbourg, nous avons fait une saison exceptionnelle et j'aurais signé des deux mains pour finir sixième en début de saison. Billère est dans son droit, malheureusement toutes les procédures prennent du temps, et dans cette affaire Mulhouse et nous sommes victimes collatérales. Encore que nous, nous savons contre qui nous allons jouer, alors que les Mulhousiens, eux, ne le savent pas et ne peuvent rien organiser ou préparer".
Plus de récupération pour un des deux finalistes
La vindicte populaire s'est pourtant abattue sur les Béarnais ces derniers jours. Accusés de tricherie ou de jusqu'au boutisme un peu partout, les dirigeants billérois n'ont juste fait qu'appliquer la règle. Malheureusement, les choses ont pris du retard, et les play-off commencent dès ce soir, avec le match aller entre Chartres et Massy. Si les dirigeants mulhousiens auraient aimé que tout le monde soit sur un pied d'égalité et que tous les matchs soient décalés d'une semaine, la fédération en a décidé autrement. Brahim Ighirri se plaignait ce matin dans la presse locale de la fatigue de ses troupes et de la difficulté de les préparer à une échéance aussi importante dans de telles conditions. Le coach cherbourgeois Sébastien Leriche n'a pas autant de soucis, selon son président : "Le mot d'ordre pour l'instant est : on joue. Mais il ne faut pas penser que c'est facile pour nos joueurs pour autant, toute cette attente, cet énervement autour de cette affaire leur rend la tâche compliquée."
"Au delà de la sixième place la saison prochaine"
Ce qui est sûr, c'est qu'après une saison à 13 équipes au lieu de 14, la Pro D2 ne sort une nouvelle fois pas grandie par cet imbroglio. "C'est bien tout le problème, mais ce n'est pas à nous de prendre part" conclut André Baude. "Ce n'est pas en discréditant Billère et ses dirigeants, avec qui j'entretiens d'excellentes relations, qu'on va faire avancer la chose. Nous laissons les instances faire leur boulot et nous voulons rester sereins. Nous avons déjà eu une superbe saison, et participer aux play-offs serait la cerise sur le gâteau. Mais quoi qu'il arrive, nous aurons une très belle équipe la saison prochaine pour viser au delà de la sixième place, que nos adversaires aient des points en moins ou non !".
Kevin Domas