Sélestat s’enfonce, Besançon et Pontault confirment

Sélestat s’est à nouveau pris les pieds dans le tapis en s’inclinant sur le parquet de Billère (28-26). Les joueurs de Christian Gaudin se retrouvent dans le ventre mou du championnat. Tout va bien en revanche pour Besançon, toujours invaincu après son succès contre Mulhouse (26-24), et pour Pontault qui a dominé Angers (28-21). Istres et Dijon ont empoché les trois points de la victoire.

L’affiche du week-end

Ce sont deux anciens pensionnaires de la LNH qui se retrouvaient vendredi soir pour le match au sommet de la 5^ème journée. Entre Sélestat, tout juste redescendu de l’Elite mais contraint à un début de championnat en mode diesel, et Billère, qui a bien digéré son changement d’entraîneur à la trêve, le duel s’annonçait enflammé. Il l’a été, et ce sont les billérois qui en sont sortis vainqueurs (28-26).

Billère a construit son quatrième succès de rang de la saison grâce à une seconde période très appliquée, après avoir subi la loi des alsaciens lors du premier acte. Les joueurs d’Aitor Etxaburu ont en effet eu du mal à contenir les tirs de Martin en tout début de rencontre. L’arrière alsacien est en réussite et lance parfaitement sa formation (2-4, 7’). Sans s’affoler, Billère revient progressivement dans le match grâce notamment à Mourrioux (6-6, 11’). Le combat semble alors équilibré, mais c’est le moment que choisissent Jung et Gaudin à deux reprises pour infliger un 3-0 (6-9, 15’). La jeunesse sélestadienne, peu en réussite depuis un mois, est bien en place et impose son tempo (10-13, 24’). L’équilibre s’avère néanmoins précaire, et les billérois saisissent alors parfaitement leur chance pour recoller juste avant la pause (14-14).

Sélestat continue à faire la course en tête pendant les dix premières minutes de la seconde période. Cependant, Billère reste en embuscade, prêt à bondir pour exploiter la moindre faille adverse (14-16, 34’). Moins incisifs en défense, les alsaciens vont alors baisser pavillon, laissant Billère déployer son jeu et prendre le match à son compte. Vergely, auteur de huit buts, est un véritable poison pour la défense adverse (18-16, 40’). Sélestat ne s’avoue pas vaincu pour autant et reste dans la roue de son adversaire. Commence alors un véritable mano à mano. Les deux formations se rendent coup pour coup (23-23, 51’). Le money-time est explosif. Il faudra attendre un but d’Allias à trente secondes de la fin pour délivrer les supporters billérois. Sélestat repart avec une courte défaite (28-26) qui le laisse en plein doute et englué dans le ventre mou de Pro D2.

Le joueur du week-end

Le début de championnat a été compliqué pour Istres, qui se cherchait encore et n’avait pas complètement réussi à intégrer ses nombreuses recrues. Si tout n’a pas été parfait vendredi, les hommes de Gilles Derot ont préservé l’essentiel en s’imposant d’un but (30-29) contre Valence. Décisif du début à la fin, Benjamin Massot-Pellet a porté son équipe vers ce succès. Avec 12 buts à son actif, il est le meilleur joueur de cette 5^ème journée de Pro D2.

Malgré Kader Rahim présent pour son premier match sous ses nouvelles couleurs (4/5), Istres rencontre des difficultés à rentrer dans la rencontre. En face, Valence ne se pose pas de questions. En manque de points, le collectif de Milorad Davidovic peut compter sur Radovic, Obradovic ou encore Edgar pour faire la course en tête (3-5, 6’). Istres est en mode diesel et s’appuie sur Massot-Pellet pour rester dans le rythme (7-7, 12’). Mieux, l’ancien billérois est à l’origine d’un 5-0 qui modifie complètement la physionomie de la rencontre (12-9, 22’). Istres rentre aux vestiaires avec quatre buts d’avance (15-11). Massot-Pellet est intenable et l’addition est salée pour Valence.

En seconde période, Boschi et Renaud-David poursuivent le temps fort provençal (17-13, 33’). Valence paraît alors dépassé par le rythme de son adversaire. Mais les joueurs de Milorad Davidovic n’ont pas dit leur dernier mot. Avec Laurent, Edgar et Marroux à la finition, ils grappillent leur retard et maintiennent la pression sur Istres (22-20, 45’). Il faut la détermination de Rahim et Massot-Pellet pour qu’Istres reste en tête, bousculé par une équipe valentinoise retrouvée (25-24, 50’). Le suspense est à son comble dans les dix dernières minutes. Istres assure l’essentiel malgré un dernier but de Marroux qui aura fait douter les provençaux jusqu’au bout (30-29).

Les autres rencontres

Et de cinq pour Besançon ! Personne ne sait qui parviendra à arrêter le rythme effréné des bisontins, qui ont accroché Mulhouse à leur tableau de chasse (26-24). Solide leader, le GBDH a cependant dû s’employer pour prendre le meilleur du MHSA. Le combat a été engagé, tendu parfois, mais avec un Komnenovic toujours aussi précieux dans les cages, les alsaciens se sont souvent heurtés à un mur. En première période, c’est Mulhouse qui débute pied au plancher et montre la voie à suivre (3-5, 11’). Les défenses l’emportent souvent sur les tireurs. Il faut attendre le cœur de la première période pour constater un sursaut des bisontins. Un doublé de Bedel donne l’avantage au GBDH, mais Ighirri réplique aussitôt (8-9, 23’). C’est donc fort logiquement que les deux formations se quittent dos à dos à la pause (10-10). La seconde période est elle aussi très accrochée. Besançon perturbe Mulhouse avec ses deux pivots Rognon et Portet. Le MHSA ne trouve pas de réponse à ce changement tactique et se retrouve mené (18-16, 42’). Mulhouse s’accroche, profite de quelques pertes de balle adverse, mais Besançon est en pleine confiance et parvient à conserver son avance jusqu’au bout (26-24). Quel début de saison des bisontins !

Le duel des promus a tourné à l’avantage de Saran, une nouvelle fois remarquable, qui a dominé Limoges (32-29). Les dynamiques étaient bien différentes entre une formation qui abordait le match gonflée à bloc et une autre toujours sans succès depuis le début du championnat. Pourtant, Saran a souffert en première période. Limoges enfile le bleu de chauffe et s’appuie sur Benali ou encore Ercavanin pour rester à hauteur de son adversaire (8-8, 15’). Les sarannais sont moins en jambe que lors de leurs dernières sorties, et trouvent moins de solutions en attaque. Limoges joue crânement sa chance et prend les commandes (11-13, 22’). Les joueurs de Nenad Stanic rentrent logiquement aux vestiaires avec deux buts d’avance (15-17). Malheureusement pour eux, la seconde mi-temps sera bien différente. Saran retrouve son jeu et sa vivacité, en comptant notamment sur un grand Muyembo (11 buts) et sur l’efficacité de Drouhin (11 buts lui aussi). Limoges se retrouve désormais à chasser son adversaire (24-22, 43’). Le vent a tourné et Saran est bien installé aux commandes de la rencontre. Un 4-0 achève le suspense bien avant la fin (30-25, 52’). La sanction est sévère pour Limoges, qui n’a pourtant pas démérité et comptait capitaliser sur sa bonne première période pour remporter son premier succès de la saison. C’est bien Saran qui poursuit son début de saison presque parfait, restant bien accroché dans la première moitié du classement.

Entre Nancy et Cherbourg, le match a été tendu et musclé. A ce petit jeu, ce sont les nancéens qui se sont imposés devant leur public pour la première fois de la saison (30-25). Les joueurs de Stéphane Plantin ont bel et bien lancé leur saison. Ils ont notamment pu compter sur Soltane, qui a donné de sa personne en inscrivant 12 buts. Si Cherbourg vire un temps en tête en début de match grâce à Redei (2-4, 5’), la suite sera bien plus difficile pour les joueurs de Sébastien Leriche. Les débats se sont équilibrés, les deux formations se jaugeant tout en se rendant coup pour coup (8-7, 13’). Irréprochable aux penalties, Soltane est une vraie bouffée d’oxygène pour Nancy. Ducreux et Mayayo ne sont pas en reste et permettent à leur formation de terminer la première période à égalité avec une valeureuse équipe cherbourgeoise (15-15). La seconde période est en revanche bien différente. Nancy appose sa patte sur la rencontre, se détachant progressivement au tableau d’affichage (22-19, 46’). Manebard tente le tout pour le tout pour ramener son équipe à égalité, mais Nancy est cette fois-ci solidement accroché à son avantage. Les nancéens se dirigent vers leur première victoire de la saison à domicile. Le score final est sans appel (30-25) mais masque pourtant une rencontre bien plus équilibrée.

Le début de championnat est difficile pour Massy. Habituée aux premières places de Pro D2 depuis plusieurs saisons, l’équipe de Benjamin Braux n’a pas encore trouvé son rythme. Vendredi, face à l’un des favoris pour la montée en LNH, Dijon, elle n’a pas démérité mais a de nouveau dû s’incliner (27-25). Massy pointe à la onzième place du classement, bien loin de ses ambitions initiales. Il faut dire qu’affronter Dijon n’est pas une partie de plaisir. L’équipe de Jackson Richardson monte en puissance au fil des semaines. A l’image de Naudin, auteur de huit buts, les bourguignons engrangent de la confiance tandis que certains de leurs adversaires directs pour la montée restent englués en milieu de tableau. La première période est indécise, chaque équipe répondant aux buts de son adversaire. Poletti est en jambes, imité dans le camp adverse par Sarr et Lamy (4-5, 10’). Gutfreund donne de l’air au DBHB sur la base arrière, mais Dijon tombe sur un excellent Perisic. Le gardien massicois, auteur de 24 arrêts, annihile bon nombre de tentatives dijonnaises. Massy en profite pour prendre les devants (8-10, 20’) mais Dijon fait le nécessaire pour reprendre les devants à la pause (12-11). Le début de seconde période est cauchemardesque pour Massy, qui encaisse un terrible 6-1 (18-12, 39’). Loin de se laisser abattre, Laplace, Réault et Caron repartent au charbon et instillent le doute dans l’esprit des dijonnais (21-19, 52’). Si Dijon n’est pas encore la machine qui écrase tout sur son passage en Pro D2, l’équipe de Jackson Richardson parvient à préserver l’essentiel et à freiner la remontée francilienne. Avec ce succès (27-25), le DBHB reste sur le podium du championnat.

Le duel des extrêmes opposait samedi soir Pontault, leader invaincu, à Angers, toujours en attente d’une première victoire cette saison. Malgré une belle résistance en première période (10-10 à la pause), les angevins ont subi la loi des pontellois dans une seconde mi-temps à sens unique (28-21). Plaza-Lara et Hammadi lancent parfaitement leur équipe (1-3, 10') tandis que les seine et marnais rencontrent des difficultés à ajuster leurs tirs. Mais très vite, le leader revient dans son match et profite de quelques arrêts de Candeias pour se donner un peu d'air (6-4, 19'). Moreno répond du tac au tac à Plaza-Lara. Les deux formations rentrent aux vestiaires sur un score de 10-10. En deuxième période, dès les premières minutes, Angers s'écroule complètement et subit l'ouragan pontellois. Un premier 3-0 avec Diallo et Tchitombi fait mal aux joueurs de Laurent Sorin (13-10, 32'). Puis c'est au tour de Vincent Moreno, en pleine réussite, d'accentuer l'écart avec Diallo et Aman. Le 4-0 pontellois s'avère décisif (20-13, 45'). Angers a laissé passer sa chance et revient de Pontault avec une nouvelle défaite dans ses valises (28-21). Pour les pontellois, le début de saison parfait se poursuit. Le leader reste invaincu, à égalité de points avec Besançon.

Olivier Poignard