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Dossier

LNH, Bundesliga, les nouveaux Eldorados des joueurs russes ? (2)

, par Dalibor

CHIPURIN Mikhaël-Ivry-071015-7027

De nombreux joueurs russes sont arrivés dans les grands championnats cet été. Après avoir étudié leurs profils dans la première partie de notre dossier, essayons d'expliquer maintenant les raisons de leur adaptation jamais gagnée d'avance.

Ces joueurs russes sont-ils tous destinés à être des paris ? "Les clubs font clairement des paris concernant ces joueurs, mais c'est valable aussi pour les autres nationalités un peu exotiques, les Kazakhs, les Ukrainiens..." nous explique François-Xavier Houlet, incluant dans sa réflexion Sergyi Onufrienko (PSG) ou Ruslan Junisbekov (Tremblay). "Ces gars-là ont des rapports qualité-prix sur le papier intéressants, encore faut-il qu'ils le confirment sur le terrain". Pascal Léandri, lui, admet que "pour un joueur de niveau moyen, nous essayons de privilégier la piste française. Nous avons eu quelques soucis par le passé et désormais, nous préférons nous tourner vers des joueurs de notre centre de formation ou, à défaut, vers des gens qui connaissent déjà le championnat français". Pourtant, on peut trouver des exemples de joueurs russes arrivés cet été et qui se sont très rapidement adaptés. Azat Valliulin, notamment, fait un carton avec son club d'Eisenach en Bundesliga, avec déjà plus de 80 buts marqués en dix matchs, tandis que Sergey Kudinov avait fait un début de saison tonitruant avec Chartres la saison passée en Pro D2, avant de s'éteindre progressivement.

Une adaptation culturelle loin d'être gagnée d'avance

Oleg SapronovEn tête de liste des soucis rencontrés, une adaptation à la culture occidentale assez aléatoire. Oleg Sapronov, le gardien russe arrivé en 2000 en France avant de jouer pendant plus de dix saisons du côté de Pontault-Combault, connait la problématique mieux que personne. "Quand on choisit de quitter la Russie pour partir en France, c'est un peu la grande aventure" se rappelle-t-il désormais. "Personnellement, je ne parlais pas un mot de français, un peu anglais mais j'ai eu la chance d'être bien accueilli et de jouer un an en pré-nationale pour m'habituer avant d'arriver à Pontault". Le temps, un luxe que n'ont généralement pas les recrues qui débarquent en LNH. "On peut effectivement dire que ce genre de recrutement est un peu en opposition avec la LNH d'aujourd'hui, où on veut tout tout de suite" concède Thierry Anti, chez qui Komogorov commence enfin à pointer son nez, six mois après son arrivée. "Ils ont besoin de temps pour tout intégrer, car le choc culturel est important, que ce soit sur le terrain et dans la vie." Un problème dont souffraient beaucoup moins les Russes ivryens, comme en témoigne Pascal Léandri : "J'ai d'excellents souvenirs avec eux, que ce soit Vassily Koudinov ou Andreï Lavrov. Pourtant, Andreï, c'était déjà une star à l'époque ! Mais ils ont très vite été capables de parler français et forcément, quand dans la vie de tous les jours on est chez les uns ou les autres et qu'on s'entend bien, c'est plus facile sur le terrain. Et quand tu signes pour trois ou quatre ans, tu es forcé de t'investir et de t'adapter".

La stabilité, un facteur de réussite essentiel

Crédit photo : Romain Polge
Crédit photo : Romain Polge

Et effectivement, Oleg Sapronov confirme que la stabilité est un facteur de réussite essentiel chez les joueurs russes. "Beaucoup de joueurs passent toute leur carrière dans le même club en Russie, ce qui montre qu'on est d'une culture où l'adaptation est compliquée. On a du mal à changer, si je regarde mon exemple, j'ai joué pendant vingt ans dans le même club à Moscou avant de jouer douze ans à Pontault" explique-t-il. Les joueurs russes ont effectivement tendance à rester longtemps dans les clubs dont ils portent les maillots. Igor Levshin, Alexay Ratsvorsev, Timur Dibirov, Oleg Grams ou plus près de nous Edouard Moskalenko, resté six saisons à Chambéry, les exemples sont légion pour prouver que le joueur russe rechigne à demander un transfert, d'autant plus que les clubs locaux, et notamment Chekhov à l'époque, offraient des salaires mirobolants. Et le fait d'avoir deux joueurs russes dans son effectif, comme Chartres cette saison, n'est pas forcément un gage de réussite pour le nouveau venu, comme le confirme Thierry Anti : "Chez nous, Gorazd Skof joue le rôle de traducteur sur le terrain, mais ça ne fait pas tout. Au jour le jour, quand tu ne peux pas communiquer, ça peut devenir compliqué à vivre".

Les problèmes de langue ou culturels ne sont évidemment pas les seuls obstacles que les handballeurs russes doivent surmonter pour s'adapter en France ou en Allemagne. Suite de notre dossier demain, avec le versant handball.

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chavi92
chavi92
8 années il y a

Très intéressants ces articles.

Haart35
Haart35
8 années il y a

Mikaïl Chipurin, Alexander Pyshkin, Komogorov, kudinov, et c'est qui le 5ème????

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