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Dossier

Le championnat danois en pleine évolution (5/5)

, par Dalibor

Crédit photo : Gaëlle Louis
Crédit photo : Gaëlle Louis

Cela fait désormais quelques années que le championnat danois s'est installé comme la troisième meilleure compétition nationale en Europe, derrière la Bundesliga et la LNH. Mais peut-il viser plus haut ? Peut-il espérer, un jour, avoir des résultats sur la scène européenne ? Nous avons enquêté pour vous.

On l'a vu, le championnat danois a désormais les infrastructures pour consolider sa troisième place au niveau européen. Et sa densité joue bien évidemment pour lui. "Ce qui fait la force d'une compétition, c'est sa capacité à proposer des matchs intéressants tous les weekends" explique, en bon professeur qu'il est, Ulrik Wilbek. "La majorité des championnats dont les équipes vont loin en Champions League sont faibles, dans le sens où avant la première journée, je peux savoir qui va être champion. Et c'est un vrai problème au niveau européen, on a de moins en moins de bons championnats. Si on regarde le championnat danois, tout le monde peut battre tout le monde, et c'est un vrai plus pour développer des joueurs que de les faire affronter l'adversité régulièrement." Konstantin Igropoulo, qui a connu l'âge d'or de la Liga Asobal et la Bundesliga, insiste sur le fait que "le produit est très intéressant car tout le monde ici est passionné par le hand. L'engouement est difficilement mesurable quand on ne le vit pas, mais il y a un réel attrait populaire, ce qui va continuer à booster le championnat dans les prochaines années".

Un championnat sous-estimé ?

Mollgaard Skjern 3Et vu de l'extérieur, ce championnat est-il sous-estimé ? "Je me souviens avec Toulouse à l'époque où on jouait la coupe d'Europe, dans les premiers tours, j'espérais toujours éviter les équipes danoises" se souvient Cyril Viudes. "On voit qu'encore maintenant, Skjern, Silkeborg, Holstebro sont des équipes qui ont un vrai potentiel sur la scène internationale. Les noms sont sans doute moins ronflants que ceux de la Bundesliga, mais entre le haut de tableau chez nous et la sixième place en Allemagne, il n'y a pas grande différence". D'ailleurs, Skjern a l'an passé éliminé Melsungen en quart de finale de coupe EHF (avec Henrik Mollgaard dans ses rangs, photo de gauche), une confrontation à propos de laquelle Rasmus Boysen, ancien de la maison, a une anecdote qui en dit long. "Quand le tirage au sort a eu lieu, tout le monde a de suite pensé qu'on allait se faire sortir" se souvient-il. "Le championnat danois n'est pas très côté à l'étranger, en dehors des pays nordiques, et même chez nous, on a tendance à penser qu'on est en dessous des Français et des Allemands. Alors que l'écart ne se joue à rien".

Manque de visibilité au niveau européen

Rasmussen SkjernCette reconnaissance internationale ne viendra que par des résultats réguliers au plus haut niveau. Et si cette réputation de perdant colle quelque peu à la peau de la sélection nationale, il va falloir que les clubs se montrent sur la scène internationale pour peut être espérer gagner en visibilité. Mais selon Ulrik Wilbek, ce n'est pas gagné d'avance : "Je pense que dans les prochaines années, notre championnat va plafonner dans le sens où, sans argent, il est compliqué de se développer rapidement. On a vu le résultat avec Copenhague il y a quelques années, il est possible de faire des choses, mais dur de les pérenniser." Pessimiste ce constat ? Pas forcément, puisque la situation est la même depuis plusieurs années, et que tous les acteurs s'en accommodent : un championnat formateur pour alimenter la sélection, qui a muté ces dernières années sans perdre ses valeurs.

Kevin Domas

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