EdF (M)
Claude Onesta pique ses remplaçants
Premier point-presse de l'équipe de France ce matin et, déjà, Claude Onesta commence à recadrer ses troupes.
Lendemain de victoire pour l'équipe de France, après avoir réussi son entrée dans la compétition hier face à la Macédoine (30-23). "Si on regarde uniquement le score, on peut penser qu'on s'est baladé" résume Claude Onesta. "On s'en sort bien, mais parler de satisfaction serait prétentieux. Nous n'avons pas été satisfaisants, mais nous avons été suffisamment performants pour l'emporter". Manque de rythme, manque de percussion, un adversaire frais et motivé, tels sont finalement les écueils que rencontrent fréquemment les grandes équipes en début de compétition. "On ne peut pas débuter avec aussi peu de rythme et mettre les adversaires en position de croire à l'exploit" rouspétait le sélectionneur ce matin. "Notre capacité à dominer les débats en début de match doit porter à réflexion. Il faut qu'on mette plus de qualité, plus de rythme d'entrée".
Sur le terrain, les cadres ont répondu présent. Thierry Omeyer, Cédric Sorhaindo ou Luc Abalo ont assuré les affaires courantes, mais c'était finalement espéré. Ce qui a forcément été plus scruté, c'est la performance des jeunes joueurs qui découvraient l'environnement d'une compétition. L'entrée de Benoit Kounkoud au relais de Luc Abalo en fin de première mi-temps a été appréciée par Claude Onesta ("Il a été parfaitement dans le rôle que j’attends d'un remplaçant"), Nédim Rémili a connu plus de difficultés : "C'est le cas typique de la révélation qui se prend les pieds dans le tapis, mais pour nous c'est normal et on ne va pas l'engueuler pour ça. Il faut qu'on fasse en sorte qu'hier ne le traumatise pas".
Premier entraînement des Bleus à Cracovie (Euro... par Handnews Crédit vidéo : FFHB / Herrero ProductionsMise au point sur le rôle de remplaçant
En revanche, l'attitude de certains a été tancée par le sélectionneur, soucieux de ne pas laisser ses troupes s'éparpiller. "Il y a un rôle pour ceux qui ne sont pas sur le terrain, et nous allons rapidement remettre quelques pendules à l'heure" a-t-il tonné. "Quand tu vois que certains, avant même de passer en zone mixte, se font prendre en photo, je ne veux pas qu'ils deviennent spectateurs, sinon il vaut mieux payer trente euros pour les mettre en tribunes. Il y a un risque que le joueur qui prend des gnons pendant soixante minutes, voir le petit jeune avec qui il va partager la prime en fin de compétition, ça l'agace. Pour éviter l'agacement, je vais me charger de les agacer moi même".
Forcément, pour les cinq néophytes, la tentation est grande d'ouvrir grand les yeux et de se laisser emporter par le tourbillon de la compétition. D'autant plus que pour certains, le temps de jeu risque d'être réduit à la portion congrue pendant encore quelques jours, au moins. "Il ne faut pas penser qu'il y a dix joueurs qui jouent et six qui ne servent à rien. Mais le type qui comprend qu'il ne va pas jouer, il commence à profiter du reste" explique Claude Onesta. "Il y a une capacité à être remplaçant, à aider l'équipe". Un statut qu'avait Kentin Mahé il y a quelques années, avant d'évoluer et devenir une vraie figure de l'équipe dans cet Euro, même si lui-même s'en défend : "Mon rôle n'a pas trop changé, même si j'ai un peu plus de temps de jeu" dit-il, avant que Claude Onesta ne le reprenne. "Kentin fait ce qu'on attend de lui, il était déjà là avant les Jo de Londres et à l'époque, il ne servait pas à grand-chose sur le terrain. Désormais il est notre première solution, et pas que de complément." Un exemple à suivre, donc, pour ceux qui ne fouleront pas beaucoup le terrain encore demain face à la Serbie.
A Cracovie, Kevin Domas