EdF (M)
La Serbie, plus dangereuse que la Macédoine ?
La Macédoine hier (30-23), la Serbie demain, l'équipe de France enchaîne les rencontres contre les équipes des Balkans. Avec, une nouvelle fois, une victoire impérative à la clé.
"A partir du moment où on ne sait pas qui, de la Macédoine ou de la Serbie, va passer au deuxième tour, on est obligé de tout gagner. Si on gagne la Macédoine, on perd contre la Serbie et la Pologne et la Serbie bat la Macédoine, on passe au deuxième tour avec zéro point. Donc il n'y a pas de petit match". L'avertissement, sous forme d'apparté, est signé Claude Onesta, qui tient à maintenir ses troupes en éveil avant d'affronter une équipe qui, bien que privée de Momir Ilic, Marko Vujin et Nemanja Ilic, est venue chahuter la Pologne hier, avant de mourir à un petit but (28-29). Sans un arrêt de Slawomir Szmal sur pénalty dans la dernière minute, la troupe de Dejan Peric aurait sans doute fait sensation. "Ils n'ont pas été payés à la fin, ils auraient sans doute mérité mieux" analysait le sélectionneur. "Je pense beaucoup de bien de cette équipe, beaucoup plus que ce qu'il ne paraissait au premier abord. On avait l'impression, de loin, que la Serbie serait l'équipe la plus faible du groupe, mais quand on joue contre des Serbes, on sait que ce n'est pas facile".
Darko Stanic est de retour
Pas facile, non, car en matière de fighting spirit, on ne fait guère mieux que ces joueurs à l'ego surdimensionné, sûrs de leurs qualités et capables de coups de génie, comme Darko Stanic hier soir. L'éternel gardien de la sélection a, à 37 ans, décidé de sortir de son exil qatari pour venir aider son ami Peric et hier, il a failli être, déjà, décisif. Ses arrêts, en milieu de deuxième mi-temps, l'ont fait petit à petit prendre l'ascendant psychologique sur ses adversaires, au point de manger le cerveau du petit ailier droit Michal Daszek. Un double visage qui résume finalement bien le prochain adversaire des Bleus, comme le confirme Claude Onesta : "La Serbie est le prototype d'équipe qui peut ou se transcender, ou s'auto-détruire. Ses joueurs sont encore dans la période où ses joueurs commencent à se montrer sans pour autant être des stars. Cette compétition va leur permettre d'exister, de se montrer, de gravir des échelons dans la hiérarchie".
Des joueurs habitués à la Champions League
Autour de Darko Stanic et de Slavisa Djukanovic, le gardien raphaëllois, les Serbes n'ont quand même rien de perdreaux de l'année. Tous les joueurs de leur sept majeur jouent la Champions League tous les weekends, et même sur le banc, il existe de belles solutions, sans doute plus fortes que celles que les Macédoniens possédaient hier. "Nemanja Zelenovic, Momir Rnic, Petar Nenadic sont des joueurs qui sont capables de franchir un palier dans ce genre de compétitions" confirme Claude Onesta. Le dernier, en particulier, est un véritable poison, meilleur buteur de Bundesliga et machine à tout faire de cette sélection serbe. A sans doute même trop en faire, puisqu'hier, cuit jusqu'à l'os en fin de match, il aurait mieux fait de lâcher les ballons plutôt que de continuer à pilonner le but polonais. Nemanja Zelenovic, à seulement 25 ans, démontre lui aussi de belles choses depuis de nombreuses années sur le poste d'arrière droit, tandis que Zarko Sesum et Momir Rnic, deux arrières gauches aux profils différents, ont également de l'expérience à revendre. Ivan Nikcevic (photo de gauche), l'ailier gauche de Plock, Mijajlo Marsenic, le pivot du Vardar Skopje et Darko Dukic, l'ailier droit du Besiktas Istanbul complètent cette équipe pour lui donner belle allure.
"Même si il leur manque du monde, les Serbes ont joué sans pression et ont réussi à faire déjouer la Pologne" notait Cédric Sorhaindo ce matin. "Ils ont su en profiter et ont presque créé la surprise". Dejan Peric, en conférence de presse, se disait "optimiste" avant d'affronter les Bleus. Prévenus, les Bleus devront montrer autant de sérieux que face à Kiril Lazarov et consorts si ils veulent prendre une option sur la qualification avant d'affronter la Pologne mardi, dans la fournaise de la TAURON Arena.
Les compos probables :
A Cracovie, Kevin Domas