EdF (M)
Le message aux jeunes a été entendu
En difficulté vendredi face à l'Egypte, certains des plus jeunes éléments de l'équipe de France, à l'image des arrières gauches Timothey N'Guessan et Mathieu Grébille, se sont remis dans le droit chemin hier face au Danemark. De bonne augure avant les Jeux.
Il s'agissait de ne pas les brusquer, de ne pas trop les secouer en arrivant toutefois à leur faire reproduire sur le terrain ce qu'ils montraient depuis quelques semaines à l'entrainement. Mathieu Grébille et Timothey N'Guessan, les deux arrières gauches de Bleus, ont réglé la mire hier face au Danemark. Trois buts chacun, dans un style virevoltant pour le premier, plus en puissance dans le second, et un bilan final bien plus satisfaisant. "Personnellement le premier match a été difficile mais tout le monde m'a mis en confiance hier, tout le monde m'a dit des choses positives. Il fallait se lâcher, ça marchait bien à l'entrainement donc il fallait que ça marche aussi en match donc je suis content" souriait le néo-Barcelonais hier, après ne pas avoir tremblé face à Niklas Landin. Mathieu Grébille, titulaire hier soir, lui avait montré le chemin en dépoussiérant la lucarne de Jannick Green dès les premiers instants du match. Bien aidé, selon lui, par la défense danois : "On était un peu en difficulté sur le premier match, face à une défense assez particulière, agressive, qui empêche pas mal les enclenchements et qui arrête un peu le jeu. Aujourd'hui, face à une défense un peu plus classique, on a pu retrouver des situations de jeu qu'on retrouve plus fréquemment à l'entrainement." Face à la 6-0 danoise, le Montpelliérain a parfaitement alterné entre des duels déroutants et des shoots de loin lumineux, à l'image de sa production habituelle : "J'étais lâché à l'entrainement et j'étais plutôt bien, donc il n'y a pas de raison que ça ne passe pas en match."
Des jeunes bien encadrés
Le sélectionneur Claude Onesta, évidemment, n'avait pas lancé la petite pique pour rien vendredi soir, après la victoire face à l'Egypte. Notant la faible production sur le poste d'arrière gauche et le décalage entre les productions à l'entrainement et en match, il se doutait bien que sa remarque allait faire son effet. Et n'a pas caché sa satisfaction hier : "J'ai plutôt apprécié la réussite des arrières gauches. Je n'étais pas très inquiet vendredi, on essayait juste de faire tomber cette pression qui par moments est capable de les paralyser. On savait que sur ce qu'on voyait à l'entrainement, leur niveau d'efficacité n'était pas loin. Dès qu'ils se mettent un peu mieux dans le bain et qu'ils se libèrent un peu plus, très vite ils deviennent opérationnels. C'est une force de frappe qui est plus qu'intéressante." Forcément, avec neuf joueurs qui n'ont jamais connu le barnum olympique, il s'agit d'arriver à Rio avec le moins de questions possible dans la tête. Les Jeux Olympiques ont une saveur différente de toutes les autres compétitions, et le fait de posséder une ossature déjà sacrée à Londres, voire à Pékin, va faciliter le travail des néophytes. "On a des joueurs cadres qui sont au rendez-vous, Narcisse, Sorhaindo, Abalo, tous ceux-là sont opérationnels et stables et cela permet aux jeunes de venir s'associer à leur travail. C'est plus facile de venir en complément que de devoir faire le travail tout seul" note le sélectionneur, avant de mettre en garde tout le monde contre un éventuel excès de confiance découlant des deux victoires de ce weekend : "On a réussi le bac blanc. Maintenant, cela n'empêche en rien le fait d'arriver devant la copie et de se planter".
Kevin Domas