Aujourd'hui, Hypo Niederösterreich joue une partie de sa saison. Face au Kuban Krasnodar de Yevgeny Trefilov, Audrey Bruneau et les siennes vont tenter de se mettre dans de bonnes dispositions avant un retour forcément délicat en Russie dans une semaine. Dans un championnat sans grand enjeux sportifs, l'arrière française espère forcément beaucoup de ce troisième tour de Coupe EHF. Entre fête des vins et cours d'allemand, Handnews est allé prendre de ses nouvelles.
Handnews : On a eu les premiers flocons de neige en France cette semaine. Il fait quel temps à Vienne?
Audrey Bruneau : Oh il fait froid ! Il commence même à faire très froid (rires) ! Mais il n'a pas encore neigé. Bon, je mets déjà une polaire et ma doudoune pour sortir mais il paraît que la température actuelle (entre 3 et 6 degrés) n'est rien par rapport à ce qu'on va pouvoir connaître cet hiver...
HN : Plus sérieusement, comment ça se passe actuellement avec ton nouveau club d'Hypo Niederösterreich?
A.B. : Personnellement, tout va très bien. Par rapport à la France, la vie ici change et le handball aussi. Le championnat autrichien est d'un niveau très faible. Même en jouant très très mal, on peut quand même gagner contre nos adversaires. Il n'y a qu'une ou deux équipes, comme Trofaiach et Neudast qui peuvent nous inquiéter, et encore... C'est pour cela que les échéances européennes qui se profilent sont très importantes pour nous.
HN : Justement, vous vous apprêtez à affronter le Kuban Krasnodar au troisième tour de Coupe EHF...
A.B. : Ce n'est vraiment pas le tirage rêvé... On sait que ça va être difficile. Cependant, je suis satisfaite de tomber contre une bonne équipe car cela va nous permettre de nous évaluer. C'est le soucis aujourd'hui, nous n'arrivons pas, nous-mêmes, à connaître notre propre niveau. On a un gros mois car on va jouer nos deux matchs de coupe d'Europe et affronter nos deux plus grands rivaux en championnat sur la même période. C'est un vrai challenge pour nous.
HN : Quels sont vos objectifs en Coupe EHF ?
A.B. : Aller le plus loin possible. On voudrait déjà passer ce troisième tour puis terminer aux deux premières places d'un des groupes en phase de poule. Si on n'y parvient pas, cela serait un échec pour le club mais également d'un point de vue personnel car cela voudrait dire que je n'ai pas assez apporté à mon équipe. Mais on doit déjà éliminer Krasnodar. Si jamais on se fait éliminer, la saison risque d'être très longue...
HN : Vous n'êtes pas passés très loin d'une qualification en Ligue des Champions lors du tournoi de qualification (défaite en finale face à Leipzig 30-32)...
A.B. : Oui c'est vrai. Contre Bera Bera, on savait qu'on pouvait faire quelque chose et on l'a emporté (25-21). Puis contre Leipzig, on s'est vraiment bien battues et on échoue à pas grand chose... Après, c'est peut-être un mal pour un bien de ne pas s'être qualifié car on aurait sûrement pris l'eau tous les week-ends en Ligue des Champions... L'équipe est jeune, on apprend. La Coupe EHF est donc très bien pour nous.
HN : A Hypo, tu as désormais un autre rôle que celui que tu as pu avoir auparavant, à Fleury notamment. Tu es une vraie leader de ton équipe. Comment le vis-tu?
A.B. : Très bien. Je suis consciente d'avoir des responsabilités sur le terrain, au sein d'une équipe jeune, et on me le fait comprendre ! Mais je ne me sens pas plus stressée pour autant. J'ai un entraîneur exigent mais l'équipe comprend que, comme je joue énormément, je peux faire des erreurs à cause d'un manque de lucidité par exemple. J'ai le droit à l'erreur et c'est rassurant. Si je me loupe sur une action, cette confiance m'aide à vite passer à autre chose.
HN : Après une saison compliquée (faillite de l'UBB-MB puis joker à Fleury), partir à l'étranger était-il nécessaire pour toi?
A.B. : Ici, je sens que je vais passer un cap. J'apprends une autre culture, j'apprends un autre handball. Jouer avec Gorica Acimovic m'aide beaucoup aussi. Je suis jalouse de son bras ! Les choses sont différentes ici. Je fais beaucoup d'entraînements spécifiques avec des exercices que je n'avais jamais fait auparavant. Au début, j'ai eu du mal mais je sens que je progresse bien. Après, il faut vraiment se qualifier en phases de poule de Coupe EHF pour continuer à se confronter à d'autres équipes de très bon niveau. C'est très important pour la suite.
HN : Beaucoup de Françaises sont parties à l'étranger mais vous n'êtes pas si loin l'une de l'autre. Cela a-t-il joué dans ta décision?
A.B. : Pas vraiment. Au final, on ne s'est pas vraiment concertées avant de partir. Mais c'est vrai que j'ai beaucoup parlé avec Laura Kamdop avec qui je suis plus proche et qui a signé à Ljubljana. C'est d'ailleurs elle qui m'aurait accompagné si mon copain n'avait pas été là pour mon emménagement à Vienne ! Au final, nous sommes contentes de ne pas être trop loin l'une de l'autre. Nous sommes d'ailleurs aller voir Laura il y a deux semaines pour Krim - Larvik avec Estelle Nze Minko et Chloé Bulleux. Ce n'est jamais facile de partir à l'étranger pour la première fois donc c'est rassurant de savoir que des copines ne sont pas trop loin.
HN : Et l'allemand, ça va?
A.B. : Ich spreche ein bisschen Deutsch (rires) ! J'ai trois heures de cours par jour donc je progresse bien. Bon, parfois, je fais un mélange d'allemand et d'anglais pour me faire comprendre mais si les gens parlent lentement, j'arrive à les comprendre. Je crois que si on me laisse seule quelque part, j'arriverai à me débrouiller !
HN : Et comment trouves-tu la ville?
A.B. : Ici, on n'a vraiment pas le temps de s'ennuyer. Il y a toujours un festival : l'Oktoberfest en début de saison puis la fête du vin qui a duré deux mois... Là, les marchés de Noël vont arriver. Après, il y en aura encore d'autres. Vienne est une ville vraiment agréable, il y a plein de choses à faire. Aujourd'hui, je ne regrette pas d'être partie.
Hypo Niederösterreich - Kuban Krasnodar, le 12 novembre (18h). Retour le 20 novembre (16h).
D'autres joueuses françaises disputeront ce troisième tour de Coupe EHF. Armelle Attingré et Ankara défieront le Tus Metzingen de Wendy Obein. Marie-Paule Gnabouyou et Viborg disputeront l'un des chocs de ce tour face au Lada Togliatti. Claudine Mendy et Fehervar auront un cour déplacement à Michalovce, en Slovaquie. Enfin, Mariama Signaté et Erd disputeront le seul match incluant deux formations du même pays face au Dunaujvaros.
Propos recueillis par Clément Domas