Pro D2 - J15
Saran épate, Cherbourg cale
La 15ème journée a une nouvelle fois offert du spectacle et des résultats qui ont déjoué les pronostics. Si Billère n’a pas tremblé contre Valence (32-25), Cherbourg a en revanche lâché de précieux points à Dijon (30-28). Saran fait la bonne affaire en dominant Sélestat sur ses terres (21-26). En bas de tableau, Angers et Limoges surfent sur leur bonne dynamique actuelle.
Le match du week-end
Quand Sélestat, l’ancien pensionnaire de LNH, reçoit Saran, le promu auteur d’une saison remarquable, le duel attise forcément la curiosité des observateurs de la Pro D2. Le SAHB restait sur un succès séduisant à Massy (18-20). Face aux sarannais, les joueurs de Christian Gaudin sont retombés dans leurs travers et se sont inclinés de cinq buts (21-26). Un nouveau coup de frein pour le jeune groupe alsacien qui démontre une nouvelle fois qu’il est encore un peu tendre pour se montrer régulier et s’installer durablement aux toutes premières places.
C’est surtout sur le plan offensif que Sélestat s’est montré le plus emprunté. Incapable de contourner la défense de Saran, le SAHB a vendangé bon nombre d’occasions. Face à un promu à la réussite insolente et totalement décomplexé, l’addition s’est payée cher. Le premier acte était pourtant équilibré. Les deux formations se jaugent et se répondent du tac au tac. Martin et Savic d’un côté trouvent des failles dans la défense adverse, tandis que Vozab et Muyembo ne se font pas priver pour les imiter (6-6, 13’). Grâce à Joli et Gaudin, Sélestat crée même un premier écart au tableau d’affichage (9-7, 17’), aussitôt comblé par l’équipe de Fabien Courtial. Grâce à Drouhin et Acquevillo, ce sont même les visiteurs qui prennent les commandes à la pause (10-13).
Sélestat n’est pas en confiance et va à nouveau le prouver lors de la seconde période. L’attaque doit soulever des montagnes pour être au diapason de son adversaire, qui ne se pose pas de questions et repart pied au plancher. Le SAHB compte déjà dix buts de retard (11-17, 39’). L’écart grandit dangereusement sans que les alsaciens soient réellement en mesure d’inverser la tendance. Un triplé de Seri laisse néanmoins quelques espoirs aux supporters, qui y voient là le début d’un réveil (16-19, 48’). Ce ne sera en fait qu’un simple sursaut. Saran maîtrise le match sans s’affoler, Muyembo et Acquevillo se chargeant de faire tourner le compteur buts. Malgré un retour de Sélestat à seulement trois buts dans le money time, c’est bien Saran qui s’impose en toute logique au vue du match (21-26). Sélestat va vite devoir trouver des solutions pour rester dans le top 5 synonyme de play-offs en mai prochain.
Le joueur du week-end
Revenu à Dijon en début de saison, Pierrick Naudin est régulièrement parmi les meilleurs buteurs de son équipe lors des différentes rencontres. Samedi soir, devant son public, l’ancien aixois a tout simplement évolué sur une autre planète, permettant au DBHB de s’offrir le dauphin de Billère, Cherbourg (30-28). Avec un incroyable 13/14 à son actif, il est le meilleur joueur de cette 15ème journée de championnat.
S’il continue à évoluer à un tel niveau, Pierrick Naudin pourrait bien grandement contribuer à la remontée de Dijon au classement. Les résultats en dent de scie du groupe de Jackson Richardson l’éloignent pour le moment des premières places, en septième position à deux points de Cherbourg. Rien de catastrophique donc, d’autant plus que cette victoire à domicile contre les cherbourgeois pourrait définitivement lancer la machine pour la fin de saison. La rencontre a offert de multiples rebondissements, même si les locaux ont souvent eu le match en main. Avec Calandre et Redei à la finition, l’équipe de Sébastien Leriche rentre bien dans sa rencontre. Elle prend même les commandes sans pour autant s’envoler au tableau d’affichage (4-5, 12’). Le show de Pierrick Naudin peut alors commencer. L’attaque bourguignonne est ainsi entre de bonnes mains lors des nombreux jets de sept mètres sifflés par les arbitres. Un duel à distance entre Naudin et Calandre se met alors en place (9-10, 22’). Grâce à une fin de première période menée tambours battants par Dijon, le DBHB rentre aux vestiaires avec deux buts d’avance (16-14).
Les cartes sont alors rebattues dès la reprise. Cherbourg est remonté comme un coucou suisse et profite de quelques flottements dans la défense adverse pour infliger un 4-0 avec un triplé de Soudani (16-18). Lemal, Loupadière et Poletti répliquent aussitôt. Le duel entre les deux équipes tient toutes ses promesses. Naudin continue d’être aussi appliqué à la finition et remet les siens sur le chemin de la victoire (27-26, 54’). La fin de match offre un beau suspense. Cherbourg est encore dans la course pour réaliser un exploit mais malgré l’égalisation de Soudani à 3 minutes 30 de la fin, Dijon s’en sort avec un doublé de l’inévitable Naudin (30-28). Un succès ô combien important pour l’équipe de Jackson Richardson dans l’optique des play-offs.
Les autres matches
Istres, encore sonné par sa claque reçue une semaine plus tôt à Saran (35-23), a relevé la tête à domicile en s’imposant contre Nancy (22-19). Gilles Derot pouvait ainsi pousser un grand ouf de soulagement. « On a toujours besoin d’une victoire, confie-t-il après la rencontre. Ce qui m’a plu ce soir, c’est qu’on a pris le match par le bon bout. On a mené tout le long de la rencontre et on n’a pas craqué dans les dernières minutes ». En tête à la pause (11-7) grâce à une défense de choc et un Mesnard en forme dans les cages, Istres a eu le match bien en main et n’a jamais offert le moindre espoir de retour aux nancéens (20-14, 37’). « Tant qu’on prend 19 buts, on ne perdra pas de match » conclut Gilles Derot. Son homologue nancéen, Stéphane Plantin, déplorait de son côté le manque de réussite offensif de son équipe. « On termine à trois buts d’écart alors qu’on doit être à 35% de réussite, regrette-t-il. Il y avait une équipe dans le combat, et nous qui y étions moins. » Grâce à cette victoire collective, Istres espère avoir éloigné pour de bons ses démons qui l’entourent depuis septembre.
Le début d’année 2016 est rude pour Pontault-Combault. Les pontellois ont enregistré leur troisième revers de rang à domicile contre Limoges (25-27). Les limougeauds sont quant à eux dans la dynamique inverse, revigorés par leurs bonnes performances depuis la reprise. L’absence de Vincent Moreno a encore pesé lourd côté pontellois, à tel point qu’un joker médical pourrait être recruté prochainement. La première période avait pourtant laissé augurer une issue favorable pour les locaux. Si Gaillard et Benali avaient bien commencé le match pour Limoges (3-6, 10’), Pontault a ensuite su trouver les ressources nécessaires pour inverser la tendance. Poussés par leur public, les pontellois inscrivent un 4-0 grâce à un doublé de Dupoux et de Ioannou. La tendance n’est alors plus la même (8-7, 15’). Le trou d’air du promu se poursuit encore, puisqu’un nouveau 3-0 vient à nouveau refroidir les ardeurs des limougeauds (11-8, 22’). Pontault vire logiquement en tête à la pause (13-12). Le second acte est plus compliqué pour les pontellois, qui doivent faire face à une formation adverse décomplexée (16-17, 38’). Les locaux sont moins en réussite en attaque tandis que Limoges garde les commandes de la rencontre (19-21, 46’). Ioannou, excellent à la finition avec 8 buts à son actif, tente pourtant de remettre son équipe sur de bons rails mais cela ne suffit pas. Limoges s’accroche avec Yahia, Mandic et Roby qui scelle sur le succès de son équipe (25-27). L’équipe de Nénad Stanic glane ainsi un succès très important dans l’optique du maintien.
Angers poursuit sur sa lancée après avoir fait chuter Mulhouse la semaine passée. C’est désormais au tour de Besançon de devoir partager les points avec les angevins (24-24). La reprise est difficile pour le GBDHB, contraint à nouveau de partager les points pour son deuxième match de l’année. Les bisontins ont manqué de solidité en défense pour espérer mieux face à une formation à la confiance retrouvée. Portés par le jeune Gautier-de-Charnace, les angevins impriment le rythme dès le départ (3-5, 7’). Le temps que les locaux retrouvent leurs repères, et voilà Angers rejoint au tableau d’affichage (7-7, 16’). Eymann fait du bien à l’attaque, mais l’heure n’est cependant pas à l’euphorie dans le camp bisontin. La défense n’arrive pas à contenir les attaques angevines. La formation de Laurent Sorin poursuit sur sa lancée, avec notamment Damiens à la finition (6 buts à son actif). A la pause, les visiteurs sont en tête (16-13). Les dix premières minutes de la seconde période ressemblent à un calvaire pour les bisontins. Empruntés en attaque et dépassés en défense, ils voient Angers imposer son rythme au fil des minutes (17-19, 39’). Mais il était écrit que la rencontre serait totalement décousue. Un 5-0 inscrit par les francs-comtois relance le suspense, mais Angers inverse également la vapeur par la suite (22-23, 50’). Le money time est chaud bouillant. A ce petit jeu, Lardeux sauve les siens sur le buzzer et permet à Angers de repartir avec les deux points du match nul (24-24).
Mais qu’arrive-t-il à Mulhouse depuis la reprise ? Battus à Angers il y a une semaine (29-27), les mulhousiens sont à nouveau tombés vendredi soir contre Massy (28-33). Un scénario surprenant tant le MHSA avait fait preuve de solidité lors des matches allers. « On s’est vus trop beaux » regrette Mehdi Ighirri dans les colonnes de « L’Alsace ». Son équipe va en tout cas vite devoir analyser ses problèmes actuels si elle veut rester candidate aux play-offs. La lutte fait rage en haut de tableau, et le moindre faux pas rebat complètement les cartes. La performance de Massy est à souligner, car aucune équipe ne s’était imposée à Mulhouse depuis un an et demi ! Emmenés par Herbulot et Dumoulin, les franciliens se sont bien reprise après leur défaite contre Sélestat une semaine plus tôt. Dès le début de la rencontre, Conta, Dumoulin et Carnier mettent la pression sur le MHSA (3-6, 8’). Reig-Guillen et Petricevic réagissent, tandis que Serrano fait une nouvelle fois admirer son sens du but et sa réussite en pivot. Tout est à refaire pour Massy (9-9, 19’). Les joueurs de Benjamin Braux s’appuient alors sur un excellent Conta et Alaimo pour virer en tête à la pause (14-15). La suite ne permettra jamais à Mulhouse de reprendre la tête. Massy sert la vis en défense et continue à trouver des solutions offensives (21-25, 45’). Progressivement, le MHSA grappille du terrain mais reste toujours à deux buts d’écart de son adversaire, impeccable dans la maîtrise (27-29, 56’). Massy repart donc d’Alsace avec un beau succès (29-33).
Les semaines passent et Billère continue de régner en patron sur le championnat de Pro D2. Les billérois ont su éviter le piège tendu par Valence vendredi soir et se sont imposés de sept buts (32-25). Même si le score final est large, les joueurs d’Aitor Etxaburu ont dû s’employer pour vaincre une lanterne rouge qui a joué crânement sa chance. Avec Yann Roby à la finition, auteur de huit buts sur 12 tirs, Valence est toujours resté dans le sillage des béarnais en première période (7-7, 18’). Billère peut compter sur un excellent Tabarand dans les cages, auteur de 20 arrêts en une heure. Crépain, Donoso et Querin accélèrent le rythme en fin de première période : Billère compte ainsi deux longueurs d’avance à la pause (15-13). Les espoirs valentinois vont s’évanouir en seconde période. La belle résistance proposée lors des trente premières minutes va se poursuivre pendant les dix premières minutes du second acte (20-19, 40’). L’accélération billéroise, conjuguée au manque de réussite sur le plan offensif de son adversaire, sonne comme la fin des illusions pour les joueurs de Davidovic (26-21, 48’). L’écart est alors trop conséquent pour espérer inverser la tendance, même si Valence continue de jouer avec générosité. Verdier, Crépain et Zerbib scellent le sort de la lanterne rouge (32-25) qui peut cependant espérer des jours meilleurs si elle parvient à reproduire une telle performance dans la durée.
Olivier Poignard (avec Maxime Cohen à Istres)