La bonne affaire de Sélestat

Le nouveau leader Saran a creusé l’écart ce week-end malgré son match nul contre Limoges (31-31). Le promu profite de la défaite de Billère à Sélestat (27-23) pour prendre deux points d’avance en tête du championnat. Belle opération réalisée par Istres, vainqueur à Valence (24-26), et Mulhouse qui retrouve le chemin du succès face à Besançon (32-22).

L’affiche du week-end

Sanctionné d’un retrait de trois points cette semaine, comment Billère allait-il réagir vendredi soir sur le parquet de Sélestat, en embuscade au classement ? Les palois ont été méconnaissables, bien loin du niveau de jeu affiché depuis plusieurs mois. Après leur défaite contre Massy il y a une semaine (24-25), ils ont enregistré leur second revers de suite (27-23). La bonne affaire est à mettre au crédit du SAHB qui revient à un point de son adversaire du jour au classement.

La défense alsacienne aura été déterminante pour faire chuter les billérois. La première mi-temps a été un modèle du genre pour les hommes de Christian Gaudin, qui n’ont encaissé que huit buts en trente minutes. Le manque de réussite de Billère s’est payé au prix fort, avec une première salve de buts après dix minutes de jeu (6-3, 9’), qui en annonçait une seconde quelques minutes plus tard. Dépassé, Billère ne peut que constater l’étendue des dégâts en rentrant aux vestiaires (14-8). Les Savic, Sari et Gaudin s’en sont donnés à cœur joie dans une défense billéroise en grande difficulté.

La deuxième période est plus équilibrée entre les deux équipes, mais jamais le BHB ne sera en mesure de combler son retard. Malgré le 3-0 de Querin, Donoso et Verdier au retour des vestiaires, le rapport de force reste en faveur des locaux (16-11, 37’). La défense sélestadienne continue de tenir le choc même si Billère trouve davantage de solutions (19-14, 46’). Beauregard est en réussite à la finition, avant que le BHB ne jette ses dernières forces dans la bataille. Crépain initie un 5-0, mais la messe est dite depuis longtemps (23-19, 53’). Sélestat se montre solide devant son public et remporte la rencontre avec maîtrise (27-23). L’objectif de qualification pour les play-offs est plus que jamais d’actualité pour l’ancien pensionnaire de LNH.

Le joueur du week-end

Après Valence (30-24), Pontault a accroché un deuxième succès de rang en venant à bout d’Angers (28-33) et a ainsi quasiment assuré son maintien en Pro D2. Les pontellois ont profité de la forme étincelante de Greg Ioannou, auteur d’un impeccable 12/12 aux tirs. Avec une telle réussite, il a véritablement porté son équipe vers la victoire. Le jeune grec est le meilleur joueur de cette 18^ème journée de championnat.

Pontault savait pertinemment que son déplacement à Angers constituait un tournant pour la suite de sa saison. Une défaite l’aurait condamné à rester englué dans la deuxième partie du classement, sans véritable espoir de faire mieux. Au contraire, ce nouveau succès replace les franciliens dans la course aux play-offs même s’ils comptent pour l’instant deux points de retard sur la cinquième place. Il aura fallu attendre un peu plus de dix minutes pour que Pontault commence à avoir une emprise sur la rencontre. Angers faisait jusqu’alors jeu égal avec son adversaire du soir, grâce à Sacko ou encore Ganaraul (6-7, 11’). C’est alors le moment choisi par Ioannou, Vranic et Tchitombi pour passer la vitesse supérieure et infliger un 3-0 (6-10, 14’). L’équation devient d’un coup plus compliquée à résoudre pour les angevins. Ces derniers n’arrivent pas à contenir les attaques pontelloises, et courent après le score (10-14, 21’). Avec un Ioannou appliqué sur penalty, Pontault rentre aux vestiaires avec quatre longueurs d’avance (14-18).

Avec Sacko et Van Cauwenberghe remontés comme des coucous suisses, Angers revient sur le parquet avec de meilleures intentions. Cela se traduit par un rapproché à deux buts seulement des pontellois (19-21, 38’). Mais très vite, l’attaque des locaux est au point mort. Pontault ne se fait pas prier pour inscrire un 6-1 qui met fin aux espoirs de victoire du groupe de Laurent Sorin (20-27, 46’). Les seine et marnais peuvent alors gérer leur dernier quart d’heure pour finalement s’imposer de cinq buts (28-33).

Les autres matches

Saran a inauguré son costume de leader par un match nul contre Limoges (31-31). Si cette performance est à première vue une mauvaise nouvelle pour le promu, elle lui permet néanmoins de creuser l’écart en tête du championnat après la défaite de Billère. Saran peut voir le verre à moitié plein ou à moitié vide, mais après avoir compté jusqu’à six longueurs de retard en seconde période (23-17, 38’), le nul est finalement plutôt bienvenu. Après un mano à mano lors des premières minutes (7-7, 11’) où les deux équipes se tiennent dans un mouchoir de poche, Limoges passe la vitesse supérieure. Martin Gaillard (8 buts) est en réussite face à son ancien club et contribue à donner trois buts d’avance à la pause à son équipe (17-14). Saran est dans le dur au retour des vestiaires, mais Mathieu Drouhin et Arnaud Lamazaa-Pary vont ensuite remettre leur équipe sur de bons rails. Progressivement, les saranais reviennent dans le match (24-24, 44’). Tout est à refaire pour Limoges. La défense limougeaude montre des signes de faiblesse et ne parvient pas à contenir la dernière attaque. Le nul n’arrange pas l’équipe de Nenad Stanic, qui aurait pu espérer mieux au vue de la physionomie de la rencontre.

Le soulagement est de mise pour Mulhouse. Battu lors de ses quatre premières sorties de l’année 2016, le MHSA a mis fin à sa série noire en s’imposant largement face à Besançon (32-22). La défense a retrouvé sa solidité de la première moitié de saison, face à une attaque bisontine en manque d’inspiration et de réussite. Le succès alsacien a pourtant mis du temps à se dessiner. La première période est très équilibrée. Aucune des deux formations ne prend l’ascendant sur l’autre. A ce jeu de ping pong, Laguillaumie répond au futur chartrain Reig-Guillen (5-6, 13’). Komnenovic et Ciobanu ne sont pas les derniers à se mettre en avant dans leurs cages. C’est donc logiquement que les deux équipes sont dos à dos à la pause (12-12). En seconde période, Besançon soutient la comparaison pendant les sept premières minutes, sur le même modèle que la première mi-temps. La suite est plus compliquée pour les hommes de Christophe Viennet. L’attaque s’enraye et la défense laisse passer les tirs de Reig-Guillen et Becirovic. Résultat : un 8-1 encaissé au plus mauvais moment qui met fin à tous leurs espoirs de succès (26-19, 51’). Le MHSA n’a plus qu’à gérer la suite pour s’imposer dans les grandes largeurs (32-22).

Avec deux points en plus récoltés cette semaine suite à la défaite de Billère sur tapis vert, Istres a poursuivi sur sa lancée en dominant Valence (24-26). Les istréens, qui n’ont pas toujours été flamboyants, s’installent ainsi à la cinquième place au classement, à trois points du leader saranais. L’équipe de Gilles Derot a toujours eu la mainmise sur la rencontre, mais n’a jamais pris un écart véritablement décisif face à la lanterne rouge. Boschi, l’homme en forme côté provençal, ainsi que Claire, lancent les hostilités. Mais en face, Valence ne compte pas se laisser marcher sur les pieds. Kankaras est inspiré à la finition (9 buts au total). Personne ne prend les devants (9-9, 22’). Les provençaux profitent de trois buts successifs du suédois Jonsson pour regagner les vestiaires avec deux buts d’avance (12-14). Ce premier écart fait mal aux valentinois, qui vont ensuite courir après le score pendant les trente dernières minutes. Istres a fait le plus dur (15-20, 42’). Les joueurs de Milorad Davidovic jettent leurs dernières forces dans la bataille, mais ne peuvent rien faire face à la supériorité de leur adversaire (22-25, 55’). Istres peut savourer ce nouveau succès, important dans la lutte un peu folle pour les play-offs.

Incroyables massicois ! Massy s’est offert le scalp de Dijon samedi soir devant son public (32-29). Les joueurs de Benjamin Braux, qui ont enregistré cette semaine les prolongations de contrat de Perisic et Herbulot, ont livré une performance haut niveau face à des dijonnais qui sont retombés dans leurs travers. La première mi-temps a été un modèle du genre, avec 18 buts inscrits en 30 minutes par une attaque francilienne survoltée. Tout le monde a participé à la fête en attaque, laissant la défense bourguignonne sans réaction. Conta, Carnier ou encore Cramoisy ont été les plus en vue, infligeant un terrible 18-11 au DBHB à la pause. Il a alors fallu le discours mobilisateur de Jackson Richardson pour remettre son équipe sur de bons rails. Un 6-1 dès le retour des vestiaires rabat toutes les cates face à une équipe essonnienne subitement muette en attaque (19-17, 38’). Si les débats sont plus équilibrés qu’en première mi-temps, la domination reste massicoise (24-20, 47’). Poletti tente comme à son habitude d’inverser la tendance, mais Dijon n’est pas dans un grand soir. Le DBHB n’a pas les moyens de réaliser le hold-up (30-26, 55’). Massy peut savourer de beau succès qui le replace à la huitième place au classement, à deux points de son adversaire du jour.

Après sa défaite à Istres la semaine passée (31-29), Cherbourg a parfaitement rebondi en infligeant une lourde défaite à son hôte du week-end, Nancy (36-26). Le groupe de Stéphane Plantin a vécu une soirée bien difficile face à une équipe survoltée et bien décidée à rester dans le peloton de tête dans la course aux play-offs. Il faut dire que le championnat est tellement serré cette saison qu’une défaite ou une victoire peut vite changer les rapports de force. Le suspense a été de courte durée, le temps que Cherbourg règle la mire (4-3, 10’). Vital est dans un grand soir. Il réussit tout ce qu’il entreprend et finira avec un quasi sans faute à la finition (10/11). Nancy craque petit à petit en défense, lâchant du terrain au tableau d’affichage (11-6, 20’). L’attaque nancéenne ne parvient pas à compenser les erreurs défensives. Le score est déjà lourd à la mi-temps (18-10). Cherbourg peut alors débuter la seconde période plus libéré, avec un Vital toujours aussi remuant en attaque (20-11, 32’). L’addition est salée pour Nancy, qui doit emprunter un long chemin de croix (25-18, 43’). Le collectif de Sébastien Leriche régale son public et lui offre un succès de dix buts (36-26), prometteur pour la dernière partie du championnat.

Olivier Poignard