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C'est le début des hostilités !
Deux jours après leurs collègues de Starligue, le PSG, Saint-Raphaël, Nantes et Montpellier se retrouvent ce weekend pour se disputer le trophée des champions, le premier de la saison. Avec des ambitions et des objectifs assez variables.
Il y a de cela quelques années, le trophée des champions était un petit ovni dans le monde du handball français, un rendez-vous quelque peu confidentiel en début de saison qu'on délocalisait la plupart du temps histoire de satisfaire des partenaires (Tunisie) ou des régions sevrées de handball de haut niveau (Monaco). Sauf que depuis son retour en France, à Nantes la saison passée, la compétition inaugurée en 2010 a pris une toute autre tournure. Un trophée à part entière, à même de garnir encore un peu plus l'étagère du club vainqueur. "Jusqu'à présent, on prenait le trophée des champions comme une fin de préparation. Aujourd'hui, c'est le vrai début de la saison" confirme Thierry Anti, qui arrivera au Vendéspace plein d'ambition pour son H. "On va essayer d'aller au bout, avec deux gros matchs et un plateau énorme, ce sont quand même les quatre meilleures équipes de la saison dernière. On va essayer de le gagner, tout simplement." Jure Dolenec, lui, n'a pas connu l'époque où Montpellier remportait les premières éditions de la compétition, en 2010 et 2011. Il n'en a même jamais atteint la finale, encore éliminé par Saint-Raphaël la saison passée en demie (25-30) alors forcément, même s'il ne le crie pas haut et fort, il aimerait bien partir de Vendée avec un troisième trophée en 2016 sous le bras : "Ces deux matchs sont plus qu'une fin de préparation. Il y a un trophée au bout et quand on est compétiteur, on ne joue pas ces matchs là comme des matchs amicaux. Ces deux matchs sont vraiment des occasions en plus pour bosser, et si on peut gagner, on ne va pas dire non".
Da Silva : "On est le petit Poucet"
Le seul à ne pas se faire un monde de ce trophée des champions, finalement, c'est Joël Da Silva, le coach de Saint-Raphaël. Il y retrouvera les trois équipes françaises qualifiées en Champions League, une compétition que l'EHF lui a refusée. Alors forcément, il utilise le second degré à l'heure d'affronter Nantes pour la demi-finale de cet après-midi. Ou peut-être le premier, on ne sait pas trop. "Face à Nantes c'est un rapport forcément déséquilibré, c'est une équipe qui joue la Ligue des Champions et nous la Coupe EHF. On est le petit Poucet de cette compétition, on va profiter et vivre cela comme une équipe qui n'a rien à faire là" glisse-t-il malicieusement. "On y va pour voir de près à quoi ressemble une équipe qui joue la Champions League". Thierry Anti, lui, n'est pas forcément mécontent de retrouver les Raphaëllois, après avoir buté sur le PSG la saison passée dans sa salle de la Trocardière. "On a souvent joué le champion de France en demi-finale, cette fois on arrive avec la troisième place de la saison passée et on rencontre le second. Je ne dis pas que la porte est un peu plus ouverte, mais le contexte est différent" annonce-t-il, après une préparation jalonnée de huit victoires. Là où Da Silva n'a recruté que le demi-centre Dani Sarmiento (photo de gauche), le H alignera sept nouveaux joueurs, avec un recrutement estampillé Champions League. Gurbindo, Matulic, Klein, Siffert, autant de noms qu'on a régulièrement vu sur les parquets d'Europe ces dernières saisons. Mais leur arrivée n'a pas tout basculé dans le ciel ligérien selon le technicien maison : "L'équipe a été modifiée, et si on regarde les chiffres elle l'a même été grandement. Mais dans les faits, elle a gardé une ossature solide et on n'a pas cherché à reconstruire une équipe. On a juste cherché à intégrer les nouveaux joueurs."
Montpellier veut bien figurer partout
Nantes a recruté, mais Montpellier aussi. La demi-finale face au PSG de vendredi, c'est une première étape et pas un aboutissement en soi, quand on écoute les joueurs du président Lévy. Mais elle devrait apporter des éléments de réponse quant à la capacité de ce MHB à pérenniser les belles performances, la volonté d'une équipe qu'on a vu étincelante seulement par moments la saison passée. "Cette saison, il faut qu'on passe un cap, c'est une année charnière pour le club. On a les moyens à notre disposition, il faut prouver qu'on est capable de tenir sur la durée. Il va falloir rapidement trouver de la cohésion, même si on est déjà bien à l'entrainement" annonce le Slovène Jure Dolenec, avant, donc, de relativiser l'importance de ce trophée des champions. "Qu'on gagne ou qu'on perde contre le PSG, ça ne changera pas notre objectif, qui est de figurer du mieux possible dans toutes les compétitions. C'est une année très importante pour le MHB. On a tout ce qu'il faut pour continuer à avancer, à gagner les matchs, et je crois qu'on est capables de répondre présent sur la longueur."
Le PSG, pour se rattraper du Super Globe ?
Lui, comme Rock Feliho, échangerait volontiers un échec ce weekend avec une belle prestation dans une autre grande compétition. "Le trophée des champions est une belle compétition, mais même si on l'emporte, je préférerais me qualifier pour un huitième de finale de Champions League. On ne va pas se mentir. Ce sont deux matchs à gagner, et si on peut le faire on ne va pas s'en priver" insiste le capitaine du H. "Ce sont certes des matchs officiels, mais ils vont servir à nous évaluer. Si on l'emportait ce n'est pas pour autant qu'il faudrait croire que c'est arrivé. Et inversement, comme les années précédentes où n'a pas gagné un match, pourtant derrière on a su réagir et enchainer assez bien. On va voir où on en est et ce qu'il reste à bosser pour cette première partie de championnat." Finalement, tout le monde ne va pas à ce trophée des champions avec les mêmes ambitions. Surtout pour se situer à l'aune d'une saison qui s'annonce plus disputée que jamais. Serait-ce là la chance du PSG, qui a déjà laissé échapper son premier trophée de la saison à Doha il y a dix jours ?
Le programme du trophée des champions :
Saint-Raphaël - Nantes, vendredi à 18h15 (en direct sur beIN Sports 2) PSG - Montpellier, vendredi à 20h40 (en direct sur beIN Sports 3)
Petite finale, samedi à 17h00 (en direct sur beIN Sports 3) Finale, samedi à 19h30 (en direct sur beIN Sports 3)
Kevin Domas (avec G. Louis et M. Cohen)