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Les gros gagnent, gros suspense pour le maintien
Les six premiers de Bundesliga ont remporté leurs matchs cette semaine, on garde donc un statu quo pour le titre et l'Europe. Ça bouge derrière avec deux affrontements directs au programme.
Le match de la semaine : Frisch Auf! Göppingen – THW Kiel
Entre Göppingen et Kiel, on était curieux de voir laquelle équipe serait le moins en confiance. Göppingen, qui, après une mauvaise première partie de saison, peine à faire mieux en 2017 et reste sur trois défaites de rang (des rumeurs font état d'une possible mise à l'écart de Magnus Andersson, le coach, avant la fin de la saison), ou Kiel, qui, malgré une victoire acquise contre Barcelone, en Ligue des champions, reste sur deux matchs sans victoire en Bundesliga contre des équipes de deuxième partie de tableau (Lemgo et Minden), et qui voit Berlin le menacer pour la troisième place ? En début de rencontre, Kiel profite des erreurs offensives de Göppingen malgré la bonne défense des locaux. En contre, Niklas Ekberg creuse le premier écart (2-5, 8'). Mais la défense étagée de Göppingen s'impose et prend en tenailles Patrick Wiencek. Avec moins d'erreurs en attaque, le club souabe refait son retard et passe même devant en ne prenant qu'un but en près de dix minutes (8-6, 16'). Les arrières de Kiel se réveillent, un bon service de Marko Vujin (meilleur buteur de la rencontre avec Ekberg, 7 buts chacun) permet à Nikola Bylik, passé derrière la défense, d'égaliser avant qu'Ekberg ne redonne l'avantage aux Zèbres, en contre (9-10, 22'). Mais c'est également par ses arrières, souverains face à la défense et les gardiens du THW, que Göppingen trouve son salut. Tim Kneule, Adrian Pfahl ou Daniel Fontaine redonnent l'avantage aux Verts qui prennent deux buts d'avance, avantage conservé sur la sirène avec une parade de Bastian Rutschmann sur un sept mètres de Vujin (16-14, 30').
L'écart se creuse au retour des vestiaires. Bien en place en défense, Frisch Auf pousse le vainqueur de la Coupe à la faute et trouve les solutions en attaque. Le capitaine Manuel Späth, bien servi au poste de pivot, donne cinq buts d'avance à Göppingen (20-15, 38'). Le THW, en difficulté, parvient à revenir. S'il garde quatre buts de retard après un nouveau but de Späth (23-19, 44'), il marque ensuite deux fois en infériorité numérique (23-21, 46'). Quelques arrêts d'Andreas Wolff et une défense haute empêchent Göppingen de marquer. Malin, Anton Halén chipe un ballon sur une touche pour maintenir un avantage pour FAG (25-24, 51'), mais les deux attaques suivantes sont gâchées. Andersson pose son temps-mort après un but en contre de Dahmke (25-26, 54'). Göppingen égalise par Pfahl (26-26, 55'), mais paie ses maladresses dans les derniers instants alors que Kiel est efficace, et marque trois buts de rang. Le dernier but, marqué par Wolff dans le but vide, est le plus gros écart du match pour Kiel (27-31). Göppingen a désormais cinq points de retard sur la première partie de tableau, et autant d'avance sur la zone rouge, tandis que les Zèbres retrouvent le goût de la victoire en championnat, non sans mal. Une victoire pas suivie d'une autre à Barcelone, où Kiel a été éliminé de la Ligue des champions ce week-end.
Löwen et Flensburg vainqueurs à l'extérieur
On en reste au même point pour la course au titre, et on se dirige tout droit vers une véritable finale le 28 mai prochain entre le SG Flensburg-Handewitt et les Rhein-Neckar Löwen. Les deux équipes jouaient en même temps ce dimanche. Les Lions de Mannheim étaient à Erlangen, promu déjà sauvé, et ont fait parler leur puissance offensive pour l'emporter. Malmenés en début de rencontre (6-3, 8'), les champions en titre ont clairement pris le dessus ensuite avec leur jeu rapide, pour mener de six buts à la pause (13-19, 30'). Erlangen a bien cherché à revenir, mais n'a pu que stabiliser l'écart (18-23, 40') avant de prendre l'eau (22-32, 53') pour finalement s'incliner de onze buts (26-37). Rhein-Neckar Löwen, emmené par Gudjon Valur Sigurdsson (10/10 dont 5/5 pen.) a été parfait dans cette étape pour le titre.
A Leipzig, Flensburg se savait en danger, et a dû encaisser un coup dur dès le début du match avec la blessure de Holger Glandorf. L'arrière de 34 ans, touché au pouce, sera absent un mois. Face au septième du championnat, le SG a réussi à accélérer en milieu de première période (6-6, 13' ; 9-14, 25'), notamment grâce aux arrêts de Matthias Andersson (7 en première mi-temps, 12 au total). Leipzig a l'occasion de revenir à trois buts, mais Andreas Rojewski se manque en contre (15-19, 36') et Flensburg se met ensuite en sécurité (18-25, 46'). Malgré l'absence de réussite de Kentin Mahé (0/3), Flensburg s'impose logiquement en Saxe (24-30). Il a sans doute manqué un zeste de conviction à Leipzig pour accrocher le deuxième du championnat, comme le pensait le coach Christian Prokop à la fin du match, avant de rejoindre la sélection nationale. Flensburg s'est bien relevé après l'élimination nette en Ligue des champions contre Skopje.
Sans faute pour Berlin et Magdebourg
Ils seront cependant trois allemands au Final Four de Coupe EHF, les 20 et 21 mai prochains. Parmi eux, Berlin et Magdebourg, impeccables cette semaine tant en championnat qu'en quart de finale européen. Les Füchse recevaient Hanovre, toujours à la recherche d'une victoire en 2017. Si le début de rencontre donne lieu à un joli duel de défenses (6-6, 15'), Hanovre est la première équipe à perdre en coordination (13-7, 28'). Remontés au score à cheval sur les deux mi-temps (13-11, 33'), les Preux chevaliers ont pris un nouvel éclat (17-11, 38') et ne s'en sont pas remis. La défense craque totalement et Berlin, emmené par un Steffen Fäth enfin à la hauteur des attentes placées en lui (6 buts), en profite pour s'imposer clairement 34-27. Les Füchse gardent un point de retard sur Kiel, avant l'affrontement entre les deux équipes juste après la trêve. C'est la dixième défaite de rang pour Hanovre.
https://youtu.be/HOuz32T7XZA?t=2m35sMagdebourg, de son côté, conserve ses bonnes habitudes. A Lemgo, les Magdebourgeois ont montré qui étaient les patrons avec une victoire nette et sans bavure, en montrant beaucoup d'envie et en continu sur la rencontre. Toujours devant au score, le SCM l'emporte 25-34, avec un gros match de Michael Damgaard (9 buts). « Magdebourg joue actuellement dans un autre championnat que nous », constatait Florian Kehrmann, le coach du TBV, après la rencontre. Avec treize matchs sans défaite en Bundesliga, Magdebourg bat son record de la saison 2000-2001 où la série était de douze matchs invaincus. Si on inclut les matchs en Coupe d'Europe, le SCM en est à 21 matchs d'invincibilité après son succès du week-end contre Ainatasuna.
L'autre engagé en Coupe EHF, le MT Melsungen, s'est aussi imposé dans la semaine à Minden (21-28). L'écart a été fait en fin de première période (10-15, 30') et consolidé ensuite. Le MT a réalisé une belle performance d'équipe pour atteindre enfin l'équilibre des points, un indicateur important pour les Allemands (autant de points pris que de points perdus, soit 28). Melsungen n'est plus qu'à deux points de la septième place. Sa victoire n'a pas été suivie d'une performance à domicile pour renverser Saint-Raphaël, qui prive Melsungen du Final Four de Coupe EHF à Göppingen. Malgré les six buts de Christoffer Rambo, Minden n'a pas pu enchaîner après le bon point pris à Kiel, mais reste confortablement installé en milieu de tableau.
Maintien : Bergischer gagne sur le buzzer, Stuttgart sort de la zone rouge
Ça reste toujours aussi serré derrière, où cinq équipes se tiennent en deux points. Cette semaine avaient lieu deux affrontements directs. Stuttgart, relégable, recevait Gummersbach vendredi. Bittenfeld a pu compter sur son meilleur joueur, Michael Kraus (7 buts), excellent dès le début de la rencontre. Le champion du monde 2007 conclut un 4-0 qui permet aux siens de prendre largement les devants dès l'entame (9-3, 14'). Stuttgart ne fait néanmoins pas fructifier cette avance. Kevynn Nyokas (1 but) et les siens marquent sept buts d'affilée et passent devant (9-10, 26') et relancent le match. Après son passage à vide, Stuttgart parvient à se remobiliser et à reprendre le match en mains pour réaliser une deuxième période très solide. En dix minutes, les Souabes reprennent quatre buts d'avance (14-14, 40' ; 20-16, 50') et maîtrisent bien la fin de la rencontre pour s'imposer 23-21. Les Wild Boys sortent de la zone rouge et reviennent à un point de Gummersbach.
Samedi, c'était au tour de l'affrontement entre Bergischer et Balingen. A Solingen, la capitale allemande du couteau, le duel ne manquait pas de tranchant. Balingen, longtemps devant en première période (4-7, 22'), se fait rejoindre avant la pause (10-10, 30') mais parvient à reprendre trois buts d'avance en deuxième période (14-17, 44' ; 16-19, 49'). L'avance n'est pas suffisante, et Bergischer, porté par sa salle, égalise (20-20, 56'). A une minute de la fin, le score est toujours de parité (22-22, 59'). Sur sa dernière action, Kristian Nippes obtient un sept mètres qu'Arnor Thor Gunnarsson, impeccable dans l'exercice, transforme (23-22). Les Lions de Bergischer obtiennent un succès extrêmement précieux qui leur permet de prendre deux points d'avance sur leur adversaire. Désormais 17e, Balingen peut nourrir de gros regrets vu le déroulé de la rencontre. Le HBW passera la trêve internationale dans la zone rouge, avec Lemgo.
Pour Coburg, dernier, la situation s'éclaircit un peu plus chaque semaine. Les Bavarois, neuf points, sont lâchés dans la course au maintien. A domicile contre Wetzlar, le sixième du championnat, Coburg a couru derrière le score durant toute la partie. Porté par les neuf buts de son ailier Kristian Björnsen, Wetzlar compte cinq buts d'avance dans le money-time (23-28, 57'), avant de tout gaspiller ou presque dans les dernières secondes. Coburg ne parvient néanmoins pas à marquer le but égalisateur et échoue à une longueur (27-28). Alors que douze points restent à prendre, le HSC en compte sept de retard sur Stuttgart, premier non-relégable. Il faudrait un sans-faute à Coburg pour se sauver, mais parmi ses six derniers matchs, on compte deux déplacements à Magdebourg et Kiel...
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Mickaël Georgeault