EdF (M)
Nédim Rémili, le détonateur
Avec ses six buts hier, Nédim Rémili a été un des artisans principaux de la victoire de l'équipe de France face à la Suède (33-30). Une habitude qu'il a pris depuis maintenant cinq matchs.
Il est devenu, depuis quelques temps, l'option favorite de Didier Dinart et Guillaume Gille pour finir les matchs sur le poste d'arrière droit. Luc Abalo le plus souvent sorti au bout de vingt minutes, Valentin Porte en profite pour glisser à l'aile, Nédim Rémili s'accapare le poste d'arrière droit. Avec un certain succès. Après un début de Mondial timide, le gaucher de 21 ans a compilé cinq buts contre la Norvège et la Russie et quatre contre la Pologne au tour principal avant d'en ajouter cinq contre l'Islande en huitième et six, hier, contre la Suède. En un mot, le Parisien croque à pleine dents dans ce championnat du monde. « Je vis un de mes objectifs, jouer en équipe de France, la plus belle équipe du monde dans les plus grandes salles. J'ai la chance de vivre tout ça et je ne vais pas me priver, une carrière c'est assez court et j'ai 21 ans. J'ai la chance de pouvoir vivre ça très tôt et je ne vais pas me brider pour regretter après. Je profite énormément » disait-il tout sourire. Hier, entre la cinquantième et la cinquante-cinquième minute, quand le match tanguait sans trop savoir de quel côté basculer, il a planté deux buts coup sur coup et intercepté une tentative de passe au pivot adverse. De quoi engager la partie dans le bon sens et aider le match à basculer.
Une confiance en lui à toute épreuve
Au côté de ses coéquipiers du Paris Saint-Germain sur la base arrière, Nikola Karabatic et Daniel Narcisse, Nédim Rémili a ses automatismes et ça se voit. Surtout, ses partenaires n'hésitent pas à lui faire confiance, même si lui avait raté ses deux premiers shoots du match. Il y est retourné, lançant sagaie sur sagaie sur un Mikael Appelgren pourtant dans un grand soir. Après en avoir envoyé cinq au fond des filets, il a laissé ses acolytes finir le travail avant d'apporter le point final avec son dernier but. « J'ai la confiance de mes partenaires. On perd tous des ballons mais je sais qu'ils me font confiance, je sais que si je suis encore sur le terrain il ne va pas falloir que j'arrête de mettre la pression à l'adversaire car sinon ils vont se concentrer sur Niko et Daniel et là, ça va être un danger » explique-t-il. Apporter du danger, quoi qu'il arrive, peu importe la perte de balle précédente. Mais avoir l'intelligence de laisser les cadres décider de l'utilisation du ballon dans les minutes fatidiques. "A la fin, quand il fallait mettre les buts, c'est Daniel ou Nikola qui les ont mis et qui ont mis la tête dans le guidon pour qu'on soit en bonne position. On a un rôle à jouer aujourd'hui mais, le jour où il faudra prendre les ballons, les cadres seront encore là et s'ils nous les donnent, il faudra en faire bon usage." Avec Ludovic Fabregas, il est le symbole de cette relève bleue qui n'a peur de rien et qui, mise en confiance par les anciens, apporte sa pierre à l’édifice. Nédim Rémili pourrait tirer la couverture à lui, mais continue à mettre le collectif en avant dès qu'il ouvre la bouche. Ce grand a encore une belle route devant lui...
A Lille, Kevin Domas