Metz repart au charbon

Après presque deux mois de coupure, la Ligue des Champions féminine reprend ses droits ce week-end. Côté français, tous les regards seront forcément tournés vers le Metz Handball qui, après une phase de poule séduisante, s'attaquera au tour principal avec appétit. Un appétit d'ogre puisque sur leur route, les Dragonnes défieront le Vardar Skopje, troisième de cette compétition la saison passée, le FTC-Rail Cargo Hungaria, quart de finaliste de l'édition précédente et actuel deuxième du championnat hongrois, et Astrakhanochka, l'équipe la plus abordable de sa poule qui partira d'ailleurs avec zéro point au compteur. Le premier plat sera servi aujourd'hui, aux Arènes (18h30), face au FTC.

Un bon bilan en phase de poule

Avant le début des hostilités européennes en septembre, Manu Mayonnade et Thierry Weizmann, le président messin, avaient fixé un objectif clair à atteindre en Ligue des Champions : les quarts de finale. A l'époque, le technicien de 33 ans nous détaillait : "A Metz, on préfère être optimiste et se tromper plutôt que d’être pessimiste et dire « je vous l’avais dit ». Cet objectif est à prendre avec un très grand sérieux car il sera difficile à aller chercher. Il faudra être bien très vite car les points glanés au premier tour pourront nous servir au second." Quatre mois plus tard, force est de constater que le message est très bien passé auprès de ses joueuses : avec quatre victoires en six matchs en phase de poule, Metz a été des plus sérieux et aurait même pu espérer mieux sans cette dernière défaite à Thüringer (25-28). Non pas qu'il soit facile d'aller défier les Allemandes chez elles mais, après leur excellente performance à l'aller (25-18) et au vu de leur performance moyenne chez Manon Houette et ses coéquipières, échouer à trois buts peut tout de même paraître un peu frustrant car on savait les Messines capables de l'emporter.

A la trêve, Thierry Weizmann, le président lorrain, tirait lui-même le bilan de cette première phase : "en Ligue des Champions, c’est un tout petit peu mieux que ce que je pensais. J’imaginais battre Glassverket (25-19) et Thüringer (25-18) à domicile. Et puis battre les Norvégiennes peut-être chez elles (24-22) tout en sachant que ce résultat ne compterait pas forcément pour la suite. Je savais en tout cas qu’il serait très compliqué de gagner à Thüringer. Nous avions pris dix buts contre elles en match de préparation et, même si nous avions su les faire déjouer chez nous, elles possèdent des bras que nous n’avons pas sur la base arrière. Le bonus c’est évidemment cette victoire contre Podgorica (28-25)." Une victoire qui prouve que Metz "peut battre des gros et lui permet d’aborder le match face au Vardar sans complexe", souligne le président.

Être prêtes à domicile d'entrée

Dans ce tour principal, Metz devra, là aussi, répondre présent tout de suite pour pouvoir envisager sereinement la suite de son aventure européenne, d'autant plus qu'il évoluera à deux reprises dans ses Arènes lors des trois premiers matchs. "Nous devons être capables de gagner des matchs dans nos Arènes, explique Thierry Weizmann. Pour la seconde phase, il faut qu’on batte Astrakhan et Budapest à domicile. Qu’on fasse des matchs comme contre Podgorica pour que ça se passe bien."

Première étape donc, le FTC-Rail Cargo Hungaria. "Ce sera un match compliqué, annonce Tamara Horacek, arrière messine. On a laissé un peu de forces à Nantes (22-22) cette semaine mais l'un des atouts de notre équipe est de pouvoir se remobiliser très vite pour pouvoir enchaîner les matchs. Le FTC est une équipe qui joue tactiquement très juste en attaque et qui sait varier son jeu. Nerea Pena est capable de beaucoup de choses mais, de notre côté, il ne faudra pas focaliser toute notre attention défensive sur elle. Même si on sait que si on arrive à la mettre en échec, cela peut vite déstabiliser leur jeu." Meilleure défense de Ligue des Champions avec seulement 92 buts encaissés - Buducnost est également à 92, Györ, dans le groupe B, en est à 95 - Metz sait de toute façon que la clé du succès passera forcément par sa solide défense. Pas une mince affaire car les Hongroises font partie des meilleures attaques de la compétition.

L'an dernier, Fleury avait déjà affronté cette formation hongroise en Ligue des Champions. Sur le papier, l'équipe a très peu changé si ce n'est que Marija Jovanovic, l'ancienne parisienne, a rejoint les rangs des gros bras de la base arrière. Szandra Zacsik, autre grosse artilleuse des vertes, est, quant à elle, sur le retour depuis peu après une grosse blessure à l'épaule puisqu'elle a disputé son premier match de la saison cette semaine en championnat face au MTK Budapest (38-21). Pas encore à 100%, cette convalescence reste une bonne nouvelle pour Metz puisqu'elle avait tout de même planté 50 pions en Ligue des Champions la saison dernière. Mais Zita Szucsanski, Viktoria Lukacs, Nerea Pena, évidemment, et d'autres sont toujours là.

Aujourd'hui Metz évoluera sans Laura Flippes, absente pour deux mois, et pourrait se voir priver de Sladjana Pop-Lazic, gênée à la cuisse. "Malgré les blessées que nous avons eu, nous avons bien travaillé depuis la reprise, note Tamara Horacek. Les filles qui étaient à l'infirmerie (Xenia Smits, Camille Aoustin) reviennent bien ce qui est une bonne nouvelle pour nous." De toute façon, après leur phase de poule réussie, les Messines n'ont qu'une hâte : repasser à table pour la suite. "J'espère qu'on va rester sur la même dynamique qui nous a accompagné en première partie de saison, explique l'arrière tricolore. Si on continue à bosser comme on le fait, avec les coachs qu'on a, je crois qu'on ira loin. J'ai hâte que la Ligue des Champions reprenne." Et ça, ça tombe plutôt bien car nous aussi.

Metz - FTC-Rail Cargo Hungaria, Groupe A, le 28 janvier à 18h30 aux Arènes

Classement : 1. Vardar 7 points / 2. Buducnost 6 pts / 3. FTC-Rail Cargo Hungaria 5 pts / 4. Metz Handball 4 pts / 5. Thüringer 2 pts / 6. Astrakhanochka 0 pt

Déjà joué dans le Groupe B : CSM Bucarest - Larvik 26-26

Clément Domas avec Maxime Cohen