Starligue
Dunkerque s'offre une fin de saison intéressante
Dunkerque a parfaitement négocié son rendez-vous à haut risque, hier soir du côté de Créteil (34-31). Désormais, les Nordistes peuvent voir un peu plus loin que le maintien.
La différence entre les deux entraineurs était frappante hier, dans les couloirs du palais des sports de Créteil. D'un côté, Christophe Mazel ne pouvait que pester contre l'incapacité de ses joueurs à bien gérer la fin de match et la pression inhérente à un match couperet. A quelques exceptions près (Hugo Descat, Mickaël Robin, Mohamed Mokrani et Nuno Pereira), rares sont les joueurs franciliens à ne pas s'être cachés ou à avoir pris leurs responsabilités dans les derniers instants. Rendant furieux leur entraineur. "De l'enjeu il y en a tout le temps, si les mecs ne sont pas capables de jouer quand il y a de l'enjeu, il faut qu'ils aillent faire un sport de patronage. Ca fait un moment qu'on est au fond du seau et qu'on a plus rien à perdre. Les mecs ne sont pas capables de se libérer et quand ils se libèrent ils font n'importe quoi... A ce niveau c'est de l'incompétence..." disait le technicien cristollien, qui sait désormais qu'il faudra un miracle pour que ses hommes se maintiennent en Starligue. Les belles prestations contre les gros en ce début de printemps n'auront pas suffi, il aurait surtout fallu prendre des points face aux concurrents directs. Mais Saran, Dunkerque et Ivry sont tous venus prendre des points à Oubron. Pour Créteil, désormais, le chemin vers le maintien est étroit et surtout, semé d'obstacles hauts comme un déplacement à Chambéry et la réception de Saint-Raphaël.
L'enjeu n'a pas paralysé Dunkerque
Et si Christophe Mazel ne pouvait que constater les dégâts, Patrick Cazal était, lui, tout sourire. Avec trois victoires et un match nul depuis la reprise de février, Dunkerque a quasiment assuré son maintien, et a surtout parfaitement géré les rendez-vous importants. Et a même su créer la surprise, parfois, comme face à Saint-Raphaël la semaine passée. "Cette victoire contre Saint-Raphaël nous permet d'être plus sereins et de ne pas jouer la crotte au cul. Elle a permis au groupe d'avoir un peu plus confiance en soi" disait-il. Et hier, on a vu la différence entre une équipe en confiance et une autre bien plus fébrile, surtout en seconde période. Les Dunkerquois ont renversé la vapeur et fait reposer l'enjeu du match sur leurs adversaires, avant de forcer la décision dans les dix dernières minutes. "Je leur avais dit à la pause que, si on revenait à leur hauteur, l'enjeu serait plus oppressant pour Créteil que pour nous. Forcément, si on était capable de tenir, cette pression pourrait leur faire mal et c'est un petit peu ce qui s'est passé" décrivait-il, avant de souhaiter tout le meilleur à son ancien pivot et capitaine Mohamed Mokrani.
Deux demi-finales de coupe pour finir la saison en beauté
En attendant, c'est bien Cazal et son groupe qui vont avoir une fin de saison bonus à jouer. "On avait peur d'avoir une année compliquée et de finir sans aucun enjeu" raconte-t-il. Mais il n'en sera finalement rien. Avec deux demies-finales de coupe à jouer dans les prochaines semaines, Dunkerque va pouvoir se montrer sous un meilleur jour et, surtout, délesté de la pression liée à l'enjeu du maintien. Et c'est d'ailleurs par la coupe de France que les Dunkerquois ont lancé leur bonne série actuelle. "La deuxième mi-temps à Toulouse a été le déclic, on a du aller chercher cette qualification et depuis, on est monté crescendo. On est plus relâché, on se pose moins de questions et on déroule notre jeu plus facilement" décrit l'arrière droit Pierre Soudry. Avec quelques prestations individuelles de haute volée, à l'image des 19 arrêts de William Annotel la semaine passée, ou des neuf buts sur dix tentatives de Kornel Nagy hier soir, tout est forcément plus simple. Et Dunkerque aimerait bien continuer encore un peu sur cette dynamique, le weekend prochain à Reims.
Kevin Domas (avec M. Cohen)