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L'US Ivry change de président !
Un peu moins de cinq ans après avoir pris la présidence de l'US Ivry Handball, Marc-Olivier Albertini a laissé son fauteuil hier soir, à l'issue du comité directeur. Pour le remplacer, François Lequeux, 42 ans, déjà membre de ce comité mais qui va connaitre son premier poste à responsabilité à la tête de l'actuel dixième de Starligue. En exclusivité pour handnews, il livre sa première interview.
Le grand public ne vous connaissant certainement pas, pourriez-vous vous présenter ?
- Effectivement, je ne viens pas du milieu du handball, même si j'ai beaucoup fréquenté les gymnases dans ma jeunesse, ma mère étant professeur d'EPS. J'ai grandi dans le Nord mais je suis Ivryen depuis plus de quinze ans. Et quand on vit à Ivry, compliqué de passer à côté du handball. J'ai rapidement attrapé le virus, d'autant plus que ma fille y joue. De parent accompagnateur, j'ai rapidement pris part au bureau directeur.
Pourquoi ce changement de président, alors que Marc-Olivier Albertini n'était en place que depuis quatre ans ?
- Marc-Olivier avait la volonté d'arrêter, et nous pensons qu'il est important de renouveler les hommes, tout en gardant les valeurs. Un club doit pouvoir survivre aux gens. Le projet ivryen m'a séduit pas sa cohérence mais aussi par son attachement à certaines valeurs. J'ai toujours été engagé, j'ai beaucoup travaillé dans le sport, par exemple dans le tennis, et ces valeurs je ne les y ai pas toujours vues. Il y a une vraie notion de partage, de générosité au club d'Ivry, et je veux être dans cette continuité. Il n'y aura pas de rupture par rapport à la politique menée par Marc-Olivier. Nous voulons continuer à donner l'accès au plus grand nombre. Nous allons fêter nos 70 ans d'existence, nos 60 saisons en D1, nous sommes un club de banlieue fort et nous voulons faire perdurer tout cela.
Ouvrir le handball au plus grand nombre, tout en restant dans le professionnalisme, le grand-écart n'est-il pas compliqué à faire ?
- Evidemment que si, mais on ne peut le réussir qu'en restant cohérents. Quand on est professionnel, on gagne quelques milliers d'euros, mais à Ivry, les joueurs sont imbriqués dans la vie de la ville. Ils y vivent, leurs enfants y sont scolarisés, on les voit tous les jours...Nous voulons que nos joueurs professionnels donnent l'exemple dans la vie de tous les jours.
Qu'est-ce que votre regard extérieur au microcosme du handball peut vous permettre d'apporter au club ?
- Depuis dix ans, je travaille dans l'aide sociale à l'enfance, j'ai beaucoup travaillé dans la construction de projets et c'est évidemment quelque chose que je vais pouvoir apporter à l'US Ivry. Nous sommes bien évidemment heureux de la situation dans laquelle se trouve le club actuellement, mais il faut aussi penser à demain. Le centre de formation, par exemple, travaille bien, mais il peut faire encore mieux. Nous avons de bons résultats en jeunes, nous formons quelques-uns des grands espoirs de demain mais nous devons continuer à avancer. Il faut garder cette volonté de se baser sur la jeunesse pour faire grandir le club.
Depuis des années, on parle d'une nouvelle salle à Ivry. Quel est votre opinion à ce sujet ?
- Je ne veux pas arriver en faisant de promesses. Il faut être en lien avec les réalités et faire chaque chose en son temps. La question va se poser, évidemment. Delaune est un monument historique du handball français, mais il fait encore vibrer et nous avons encore sans doute un avenir en commun pour quelques années.
Quel regard portez-vous sur la saison qui va bientôt se finir ?
- Je crois qu'on peut être satisfait, nous avons fait une belle deuxième moitié de saison et nous avons une chance de finir huitième avec le onzième budget de Starligue. L'équipe a montré une certaine maturité. Mais il ne faut pas non plus oublier d'où l'on vient et savoir apprécier ce que nous avons. Bien sûr qu'avec des si, on pourrait viser plus haut, mais il n'y a pas si longtemps nous sommes descendus en deuxième division.
La pérennité de l'US Ivry passera également par une augmentation de budget...
- Tout le monde sait quelles sont les problématiques aujourd'hui. Les dotations de l'état baissent, et les politiques publiques ne sont pas forcément autant tournées vers le sport qu'à une certaine époque. Notre réflexion, qui est celle de tous les clubs je pense, doit nous faire aller vers le mécénat, vers les partenariats avec les entreprises privées. Nous allons avoir, dans le futur, besoin d'un budget si possible à la hausse et nous allons voir ce qui est possible de réaliser.
Propos recueillis par Kevin Domas