Mondial 2017
Des Bleus en mode diesel
D’abord inhibés par la grandeur de l’évènement (28.010 spectateurs), les Bleus ont ensuite mis un énorme coup d’accélérateur en début de seconde période. S’ils ont évité le pire contre l’Islande (31-25), il faudra en revanche retenir la leçon pour la suite de la compétition.
Comment allaient réagir les Bleus après un premier tour négocié sans difficultés, presque trop beau et piégeur à l’approche des matches à élimination directe ? La question brûlait les lèvres des observateurs qui savaient qu’une Islande décomplexée, qui plus est dans un stade de 28.010 personnes, pouvait mettre les Bleus sous pression. Le début de match leur a donné raison, avec une équipe de France tendue en attaque et étonnamment passive en défense. Il a fallu attendre 5 minutes et 36 secondes pour que Nikola Karabatic débloque le compteur français, dans un cri de rage qui en disait beaucoup sur la pression qui pesait sur les épaules des Bleus (1-3, 5’). Le temps, aussi, de prendre la mesure d’un stade Pierre-Mauroy forcément impressionnant, inhabituellement grand pour des Experts pourtant habitués aux salles les plus hostiles du globe.
« Le début de match était stressant, concède Didier Dinart. Et on était un peu stressés aussi. On s’est progressivement installés dans la rencontre ensuite. » Pour Nikola Karabatic, en revanche, les Bleus n’avaient pas de pression particulière même si le contexte était peu commun. « On n’était pas stressés, on a juste raté quelques tirs, explique-t-il. Cela peut arriver de rater quelques tirs. On s’est repris ensuite. »
Retenir la leçon pour les quarts
A neuf mètres, la première période a été compliquée pour les Bleus, auteurs d’un 1/5 aux tirs. Seul Nikola Karabatic a réussi à trouver des failles dans la défense islandaise à neuf mètres. « Il y avait une pression particulière, reconnaît Adrien Di Panda. Le début de seconde période a été déterminant. » Avec un seul but d’avance à la pause (14-13), la France restait en effet sous pression. Mais grâce à une entame de seconde période quasi parfaite, marquée par un enchaînement d’arrêts d’Omeyer et un 5-1 inscrit en 5 minutes (19-14, 35’), la suite a forcément été plus simple. De quoi rassurer pour les prochains matches et démontrer la multitude de solutions offensives pour Didier Dinart et Guillaume Gille, qui ont pu compter sur Remili (5/8) ou encore Guigou (6/8) pour faire plier la défense islandaise.
Coup de mou accidentel en début de première période ou vraies failles exploitées par la défense islandaise ? La tendance penche plutôt pour la première option. En parvenant à hausser leur niveau de jeu en attaque, et à resserrer les rangs en défense ensuite, les coéquipiers de l’excellent Ludovic Fabregas (5/6) ont montré qu’ils savaient réagir et qu’ils en avaient encore sous le pied. Face au vainqueur de Suède – Biélorussie mardi en quarts de finale, nul doute que les Bleus auront retenu la leçon. Et voudront montrer que même quand la tempête rôde, le capitaine tient fermement la barre.
Olivier Poignard, à Lille