Mondial 2017 (F) - J4
Pas de doute, les Françaises sont bien là !
Pour son quatrième match du mondial allemand, la France a du concéder le nul face à l'Espagne (25-25). Si la déception de s'être fait rejoindre à sept secondes de la fin est présente, sa faculté a élever son niveau de jeu contre son rival est prometteuse. Demain, les Bleues affronteront la Roumanie, assurée de terminer première du groupe.
Il reste sept secondes lorsque Carmen Martin propulse son troisième jet de sept mètres au fond des filets d'Amandine Leynaud. Dans les vapes un quart d'heure plus tôt après un choc avec Estelle Nze Minko, l'ailière espagnole offre quelques minutes plus tard un point précieux à son équipe dans la course à la seconde place. Pour les Bleues, cette fin de match est "frustrante" pour Olivier Krumbholz sans être "triste" pour Nze Minko. "Nous sommes déçues sans avoir le temps de l'être. Il faut d'ailleurs que je me dépêche car dans 21 heures, on a un autre match à jouer dont on va devoir enchaîner (sourires)". Enchaîner pour un nouveau combat face à la Roumanie.
Une attaque au rendez-vous
Pas dans son assiette offensivement depuis le début de la compétition, la France est apparue avec un tout autre visage ce soir. Les satisfactions du début de compétition comme Laurisa Landre ou Manon Houette ont poursuivi sur leur lancée tandis que d'autres ont forcé une serrure encore grippée jusqu'alors. Grace Zaadi a distribué le jeu comme une chef tout en n'oubliant pas de lâcher quelques caramels au dessus de la défense ibérique (13-15, 37'), Estelle Nze Minko a pris la défense adverse de vitesse et Kalidiatou Niakaté, lancée dans le bain à cinq minutes du terme, a planté deux bandrilles importantissimes en fin de match. "On a la satisfaction d'avoir eu une attaque très performance avec des rôles bien répartis, souligne Olivier Krumbholz. Les choses se mettent doucement en place."
Des petites erreurs qui coûtent cher
Après un début de match compliqué (3-6, 14'), l'équipe de France a terminé sa première période sur les chapeaux de roues. Profitant des rotations espagnoles bien moins en réussite que Barbosa, Martin et compagnie, les Bleues ont resserré les rangs en défense et ouvert leur jeu sur les ailières. Mais à trop vouloir bien faire, elles se sont parfois précipitées au risque de balancer des ballons d'attaque. "On a su laisser passer l'orage et s'accrocher pour revenir, note Allison Pineau. Mais on perd trop de ballons en première période et on le paye cher à la fin. Au bout de 10 minutes, on en avait déjà perdu cinq. On finit avec près de quinze ballons perdus, c'est beaucoup trop." Le but au buzzer de Ivet Musons Gimeno avant la mi-temps aurait également pu être évité.
Des imperfections retrouvées en début de seconde période avec deux contre-attaques gâchées alors que l'Espagne accusait le coup. "On paye toutes nos petites erreurs, les ballons balancés en attaque, nos occasions ratées, souffle Estelle Nze Minko. Sur le score final, c'est pas négligeable. Toutes ces approximations nous laissent des micro-regrets. L'Espagne n'a pas perdu de ballons importants, nous si."
Un dernier quart d'heure compliqué en défense
Alors qu'elles menaient de trois buts (19-16, 48'), les Tricolores n'ont pas réussi à gérer le retour du 7 type d'attaque des Espagnoles dans le dernier quart d'heure. La fraicheur d'Alexandrina Cabral Barbosa, Nerea Pena, Mireya Gonzalez et Carmen Martin, laissées sur le banc en fin de première et début de seconde période ont fait mal à la défense française. "On a été pris au piège défensivement, regrette Allison Pineau. On a eu du mal à lire le jeu partagé entre Penea et Barbosa. Et, même si on en parle peu, Gonzalez fait vraiment le boulot sur son côté droit." Trop focalisées sur la demi-centre et l'arrière gauche, les Bleues ont parfois laissé des espaces trop importants pour l'ancienne joueuse de Mios qui ne se fait pas priée pour s'y engouffrer. Une défense "trop fragile" dans les dernières minutes pour l'entraîneur français, coupable de "duels perdus et de montées à contre-temps." Repoussées, les Espagnoles ont fini par revenir sur un dernier pénalty de Carmen Martin.
De belles satisfactions avant la Roumanie
Même si la victoire n'est pas là, rien est perdu pour l'équipe de France. Il faudra gagner demain et espérer un faux-pas de la Slovénie face à l'Espagne pour décrocher la seconde place. En cas de défaite, tout dépendra du résultat de ces mêmes Espagnoles. "Je retiens qu'on a réussi à bien élever notre niveau de jeu, note Estelle NZe Minko. Si on avait joué l'Espagne comme on avait joué le Paraguay, on n'aurait pas fait long feu ! En 48h, on a vraiment su passer à la vitesse supérieure."
Demain, la France affrontera la Roumanie, assurée de terminer première du groupe. Ambros Martin fera-t-il tourner son équipe qui a souffert face à l'Angola? Peut-être. Mais pour ne pas trop cogiter, mieux vaut l'emporter. Et, pour cela, il faudra que les Françaises continuent sur leur lancée.
A Trèves, Clément Domas
France - Espagne 25-25 (11-10)France: Leynaud (8 arrêts/23), Darleux (3/12). Dancette (1 but/2), Ayglon, Pineau (1/3), Landre (4/4), Zaadi (4/6), Houette (5/6), Niakaté (2/2), Dembélé (1/1), Flippes (2/2), Kanor, Edwige, Nze-Minko (3/4), Niombla (1/2), Lacrabère (1/4).
Espagne: Zoqbi-De-Paula (5 arrêts/22), Navarro (0/8). Martin (6 buts/7), Nunez, Arderios (0/1) Chavez, Gutierrez (0/1), Echevarria (1/1) Garcia, Gonzalez (5/6), Pena (1/3), Gonzalez L., Gonzalez M. (2/4), Rodriguez (1/2), Musons (3/6), Barbosa (6/11).