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Mondial 2017 - Finale

Manon Houette: "La médaille d'or et rien d'autre"

, par Kucerka

Meilleure buteuse française avec 31 buts depuis le début de la compétition, Manon Houette va disputer sa deuxième finale internationale avec l'Equipe de France A (17h30). La joueuse du Metz Handball s'est livrée à nous avant la finale face à la Norvège qui se jouera dans une salle pleine et de rouge vêtue.

N'est-ce pas trop difficile de se replonger, après des émotions fortes, dans une préparation de match ? 

Ca a pu être dur par le passé. Les plus anciennes parlaient de 2009 et de 2011. Elles nous disaient que c'était un aboutissement d'être en finale pour elles, le match arrivait et elles ne le voyaient pas passer. Aux Jeux c'était différent, il y avait la charge émotionnelle de la compétition qui était irréelle. La finale est passée vite mais je pense qu'il nous manquait quelque chose handballistiquement au-delà du fait qu'on était contentes de la joure. Là c'est différent. On a gagné hier et tout le monde s'est regardé en se disant qu'on voulait la médaille d'or et rien d'autre.

"Leur sourire de façade nous galvanise encore plus"

Un gros combat physique vous attend, ce que vous aimez, une salle acquise à la cause de l'adversaire, ce qui galvanise la plupart d'entre-vous, c'est donc un match pour l'équipe de France... 

Oui je pense que les Norvégiennes ne sont pas ravies de tomber contre nous. Je suis contente de les avoir en finale. Je pense que c'est maintenant ou jamais. Elles sont très propres sur le début de la compétition. La salle va être pleine de Norvégiens, elles sont en pleine confiance elles ont mis onze buts aux Russes, neuf aux Hollandaises. C'est à nous de nous servir de ça pour inverser la tendance. Je pense que leur sourire de façade est quelque chose qui nous galvanise encore plus. Quand on les croise dans les couloirs en nous disant "félicitations, ça a été dur" sous entendu que pour elles le parcours a été plus simple, c'est marrant. On est dans un état d'esprit où on leur fait des grands sourires en leur disant "vous verrez demain quand vous viendrez attaquer la défense française". On verra si leur circulation de balle dans les 9 mètres sera possible face à nous, voir si 15 buts en montée de balle ce sera possible. On a envie de leur prouver que ça va être très compliqué.

Pensez-vous que le fait qu'elles n'aient jamais été inquiétées durant les phases finales peut jouer en votre faveur si vous les accrochez ? 

Oui, je pense que le début de match va être décisif et c'est pour ça qu'elles y mettent beaucoup d'intensité. Elles ont envie d'imposer leur rythme et leur style dès le début. Bien sûr, nous aussi on a envie d'imposer le notre, leur montrer que ça ne va pas être facile et qu'elles ne s'installent pas dans le match comme ça a pu être le cas dans les deux derniers.

Pensez-vous que vos rotations effectuées pendant toute la compétition peuvent  jouer en votre faveur en sachant qu'en face il n'y en a pas eu beaucoup ? 

Chacun fait un pari différent. Elles ont fait le pari de garder trois joueuses de la base arrière pendant toute la compétition, même à +10 et à +17. Nous on a décidé de jouer à 16 joueuses compétentes. Je pense qu'elles doivent s'arracher les cheveux en faisant la vidéo contre nous. Tout le monde peut jouer partout, je pense qu'on va leur poser des problèmes là-dessus. Il y a de la fraicheur physique de notre côté c'est une certitude. Du leur, on voit qu'elles sont très solides physiquement mais du fait qu'elles enchaînent les performances physiques comme ça, il y a peut-être moyen de les avoir là-dessus. On verra ce qui paie au final, Olivier est dans une logique et je pense qu'il va aller jusqu'au bout, que tout le monde va jouer demain, ce qui est bien aussi, tout le monde en aura un peu.

"Il va falloir rester stables"

Qu'est-ce que représenterait un titre pour vous ? 

Ca viendrait récompenser deux années de travail avec Olivier, avec le staff et tout ce qu'on a reconstruit. Il faut aussi se remémorer les championnats du monde en 2015, ça ne fait que deux ans. Il y a eu du chemin parcouru. Ce serait l'aboutissement de tout ça et puis aussi ce serait un beau tremplin pour la suite. On parle d'une génération mais tout ça a du sens si on le fait perdurer. Deux médailles c'est beau mais une médaille d'or ce serait vraiment autre chose. Pour annoncer un Euro à la maison ce serait assez sympa aussi.

Si vous deviez résumer cette finale en un point clé... 

Je pense que ça va être notre stabilité, il va falloir rester stables dans n'importe quel scénario. Il faut qu'on soit prêtes à être devant, prêtes à être derrière, être à égalité pendant une bonne partie du match comme ça s'est passé face à la Suède. Il va falloir qu'on trouve des solutions rapidement, dans toutes les situations. Cette stabilité c'est ce qu'on a eu face à la Suède. Dès qu'on a eu des coups de moins bien on s'est regroupées pour avoir de la clarté dans notre jeu et c'est essentiel.

Une clarté qui manquait un peu avant.. 

Oui, c'est aussi ce qu'on a voulu travailler. Quand je repense à la demi-finale de l'année dernière, on est restées très fortes en défense du début à la fin du match. Par contre on bégaye en attaque. On se dit qu'on n'a pas pris beaucoup de buts mais on devient fou à ne pas en marquer. Maintenant on joue les montées de balle quand il faut les jouer et quand on ne les joue pas on sait trouver les solutions en attaque placée. J'ai confiance.

Propos recueillis par Maxime Cohen, à Hambourg.

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