Mondial 2017
L’Espagne a pris date
Eliminée mardi soir en quarts de finale par la Croatie (29-30), l’Espagne a mis un terme à un mondial qui sonnait avant tout comme celui du renouveau. Après la désillusion des Jeux Olympiques, Jordi Ribera et son groupe ont pris date pour l’avenir.
Avec la France, l’Espagne a longtemps fait figure d’exception dans ce mondial. Seule équipe invaincue après les cinq matches de poule puis les huitièmes de finale, son statut d’outsider avait pris davantage d’épaisseur après les éliminations surprises du Danemark (27-25) et de l’Allemagne (20-21) en huitièmes de finale. Mais plus dure fut la chute mardi en quarts de finale à Montpellier, emportée par le bras dévastateur de Mamic et une Croatie toujours fidèle au poste dans le dernier carré. A l’heure du bilan, les voyants sont cependant globalement au vert pour une sélection espagnole dirigée depuis quatre mois seulement par Jordi Ribera.
Trop irrégulière depuis 2013
« C’est le début d’un cycle, reconnaît l’ancien sélectionneur du Brésil dans les colonnes de « Mundo Deportivo ». Cela ne fait que quatre mois que nous travaillons ensemble. Nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour préparer ce Mondial. Nous sommes montés en puissance pendant la phase de groupe, avant que le Brésil nous fasse douter sur le plan défensif en huitièmes. »
Les coéquipiers de Valero Rivera, meilleur buteur espagnol avec 37 buts à son actif, ont donc payé pour apprendre. Il n’empêche, même si l’effectif était rajeuni et privé d’un Raul Entrerrios à son meilleur niveau pour cause de blessure, l’Espagne a confirmé son irrégularité sur la scène internationale. Depuis son titre mondial acquis à la maison en 2013 avec une finale à sens unique contre le Danemark (19-35), les Hispanos sont les rois des montagnes russes. Ils alternent le bon (demi-finale de l’Euro 2014 et du Mondial 2015, finale de l’Euro 2016), le moins bon (quart de finale du Mondial 2017) et le très mauvais (non qualifiés pour les JO de Rio).
Des joueurs d’avenir
Privée de titres depuis près de quatre ans, la Roja ronge son frein à l’ombre de la France, de l’Allemagne et du Danemark. Peut-on s’attendre à un renouveau espagnol lors des prochaines compétitions ? « Nous savions qu’il s’agissait d’un groupe rajeuni, et les joueurs ont été à la hauteur, se félicite Jordi Ribera. Ils se sont entraînés avec beaucoup d’envie. Je n’ai rien à dire sur la dynamique du groupe. On a juste manqué de ressources contre la Croatie. On a eu des difficultés à gérer les dernières minutes. »
Avec une paire de gardiens ayant encore une grande marge de progression (Corrales et Perez de Vargas), des ailiers redoutables (Victor Tomas, Valero Rivera ou encore David Balaguer), un pivot parmi les meilleurs du monde (Aguinagalde) mais aussi des arrières encore jeunes et perfectibles (Alex Dujshebaev, Eduardo Gurbindo), l’Espagne ne manque pas de ressources. Jordi Ribera a réussi en quatre mois à redonner confiance à une équipe traumatisée par les JO. Reste désormais à la replacer en haut de la pyramide du handball mondial. La concurrence s'annonce rude, notamment avec une génération suédoise promise à un bel avenir et des français toujours insatiables.
Olivier Poignard