Mondial 2017
Un record, mais pas que...
On en a suffisamment parlé, le championnat du monde a battu son record de spectateurs hier soir en accueillant plus de 28.000 personnes dans le stade Pierre Mauroy pour le huitième de finale entre la France et l'Islande.
On a eu Bercy en 2001. Puis l'Accorhotels Arena il y a dix jours. On aura désormais le stade Pierre-Mauroy comme référence en terme de jauge pour un match de handball. Ses 28.000 spectateurs ont époustouflé, ébahi, et resteront comme un moment mémorable et peut-être le point culminant du championnat du monde 2017. D'ailleurs, Claude Onesta a tenu à s'inviter au point presse des Bleus ce matin. "Un record, c'est une ligne dans un livre, à mon sens hier était plus que ça" a déclaré le manager de l'équipe de France. "Pour moi 28,000, c'est un chemin, c'est une réalisation et hier, j'ai eu une pensée pour tous ces vieux collègues, ces pionniers qui ont, à une époque, oeuvré dans l'ombre la plus totale pour essayer de faire connaître notre sport." Michaël Guigou avait déjà abondé dans ce sens hier après la partie, rendant hommage aux bénévoles et aux champions du monde 1995 pour avoir permis au handball français d'en arriver là.
"Une arène avec des gladiateurs dedans"
Kentin Mahé, lui, a connu le record de tous les temps pour un match de handball, le Tag des Handballs en Allemagne, du temps où il jouait au HSV Hamburg. 44.000 personnes, on se dit que cela devait encore plus être énorme que Lille. Et pourtant... "C'était plus impressionnant hier, surtout sur la fin. Vous avez vu qu'après le match, on a tous voulu profiter de ce moment. Habituellement, on part plus vite de la salle, mais hier on est resté un peu pour partager. Normalement, c'est un truc qu'on ne fait jamais mais c'était tellement fort qu'on a voulu partager. Pour moi, c'était comme une arène avec des gladiateurs dedans qui étaient acclamés" soulignait le demi-centre de Flensburg, qui n'a pourtant foulé le terrain hier soir. "Le Tag des Handballs, c'était différent, les supporters étaient vachement loin et le terrain était au milieu du stade de foot, il y avait plus de lumière." Dans la bouche de tous les acteurs, on sent que le handball s'est donné, en France, les moyens pour franchir un palier. Même Nikola Karabatic, qui en a vu d'autres, semble impressionné. "On mesure l'engouement et la réussite de ce mondial à tous les spectateurs qui sont venus voir nos matchs, mais pas que les nôtres. On a vu les autres matchs à la télé, Danemark-Suède devant 13,000 spectateurs à Paris, aucun autre pays n'avait eu autant de monde dans les salles, ou sinon juste le pays hôte. On est en train de réaliser, au niveau organisation et engouement, un des meilleurs championnats du monde de l'histoire et je suis super fier qu'on montre notre capacité à organiser des grandes compétitions" disait-il ce matin.
La question de l'après
Ils seront sans doute autant qu'hier, mardi soir, pour soutenir l'équipe de France face à la Suède en quarts de finale du championnat du monde. Et on est en droit d'espérer que le handball prenne enfin la place que ses titres devraient lui donner. Même si Kentin Mahé n'est pas particulièrement optimiste..."En France, quand le championnat du monde sera terminé, il y aura une ou deux semaines où les gens vont continuer à parler du hand et rapidement, les autres sports vont reprendre leur place. C'est sur ce point là qu'il faut insister, plus que la médiatisation de l'équipe nationale, sur la médiatisation du championnat." Le championnat du monde a prouvé hier qu'il savait mobiliser autour de l'équipe nationale. Reste maintenant à pérenniser ce succès...
A Lille, Kevin Domas