Proligue
Vers un duel Créteil - Chartres ?
La saison de Proligue reprend vendredi avec un championnat dont la hiérarchie semble plus établie que par le passé. Créteil et Chartres se détachent pour la course au titre. Derrière, nombreux sont les prétendants aux play-offs.
Les favoris pour le titre
Hormis en 2016 avec la première place surprise de Saran, les favoris annoncés sur la ligne de départ ont toujours tenu leur rôle. Tremblay la saison passée mais aussi Ivry, Créteil, Nîmes ou encore Aix par le passé ont tous su déjouer les pièges de l’antichambre de la Starligue pour remonter à l’étage supérieur. Voilà de quoi mettre du baume au cœur des deux favoris annoncés de la saison : Créteil, tout juste relégué en D2, et Chartres qui avait échoué en finale des play-offs en juin dernier.
Avec le plus gros budget du championnat (3,1 M€, soit plus que Saran et ses 2,1 M€ en D1), Chartres ne peut pas se cacher. Il est le favori numéro un au titre en Proligue. Les considérations financières ne font pas tout puisque le recrutement a été calibré pour évoluer à l’étage supérieur, comme Tremblay il y a un an. Basic, Feutrier et Detrez arrivent de Chambéry avec leur vécu du plus haut niveau alors que les portugais Candeias dans les cages et Magalhaes sur la base arrière apportent encore davantage de qualité à des postes clés. Avec cinq défaites la saison passée à l’extérieur et seulement la cinquième défense du championnat, Chartres connait ses axes de travail pour s’imposer comme le vrai patron en Proligue. Avec une moyenne d’âge de 30 ans, la garantie pour déjouer les pièges n’est pas totale mais sera précieuse dans les temps faibles.
S’il y a bien une équipe qui peut contester cette étiquette de favori, c’est assurément Créteil. De retour en Proligue pour la troisième fois depuis 2010, le club du Val-de-Marne a gardé l’ossature de son collectif de Starligue en la complétant par des références à leur poste : Issam Tej en pivot, Etienne Mocquais sur l’aile gauche ou encore Gustavo Rodrigues sur la base arrière. Deuxième plus gros budget (près de 2,9 M€), l’USC présente un profil séduisant. Reste à savoir si le collectif aura digéré la relégation actée lors de la dernière journée de championnat la saison passée. Créteil a tout pour pousser Chartres dans ses retranchements et jouer la montée.
Objectif play-offs
L’autre relégué de Starligue, Sélestat, se montre plus mesuré dans ses ambitions. Le club, qui a besoin de se reconstruire autour d’un nouveau projet après une saison cauchemardesque, vise le Top 5 sous la houlette de son nouvel entraîneur Christophe Viennet. L’effectif a été modifié dans les grandes largeurs avec neuf départs pour quatre arrivées. Les Cauwenberghs, Herbulot ou Pereira sont des promesses d’un effectif plus solide dans la difficulté, capable de hisser son niveau de jeu dans les matches qui comptent. Il faudra certainement compter sur les alsaciens pour jouer le haut de tableau.
Avec une moyenne d’âge de 24 ans seulement (contre 27 pour l’ensemble du championnat), Pontault devra redoubler d’attention pour déjouer les pièges d’une D2 qui fait la part belle à l’expérience. Les pontellois n’en manquent cependant pas, eux qui ont terminé deuxièmes de Proligue la saison passée. Les départs de leurs deux piliers, Etienne Mocquais (retour de prêt à Créteil) et Ricardo Candeias (à Chartres), font planer un doute sur le potentiel du collectif. La victoire autoritaire en Coupe de la Ligue la semaine passée à Cherbourg (24-31) montre cependant que l’équipe a déjà repris ses bonnes habitudes de la saison passée.
Ambitieux, Nancy affirme haut et fort son ambition de play-offs pour cette nouvelle saison. L’équipe de Stéphane Plantin se projette vers l’avenir en construisant étape après étape les fondations pour viser la Starligue dans quelques années. En attendant, après une dixième place la saison passée, c’est le top 5 qui est attendu par les dirigeants dès cette année. Les arrivées d’Emil Feuchtmann (Thoune), Florent Bonneau (Nîmes), José Costa (Braga), Stephen Ouakil (Istres) et Javier Borrogan (Irun) apportent quelques garanties mais la lutte fera rage pour une place en play-offs. Avec Créteil, Limoges, Chartres et Pontault au programme lors des cinq premières journées, le début de saison sera déterminant pour la suite.
Troisième la saison passée après une décevante septième place en 2016, Istres compte faire au moins aussi bien cette saison. Les joueurs de Gilles Derot, qui avaient la deuxième meilleure défense de Proligue la saison passée, ont vu sept éléments quitter le club à l’intersaison dont le pilier Bastien Cismondo qui a mis un terme à sa carrière. En recrutant notamment Guillaume Crépain, l’un des meilleurs passeurs du championnat, le collectif reste redoutable. Avec trois nuls et quatre défaites à l’extérieur la saison passée, Istres devra apprendre à mieux voyager loin de ses bases s’il veut gagner quelques places dans la hiérarchie. Le déplacement à Dijon vendredi donnera quelques indications sur le potentiel de l’équipe.
Douzième pour sa première saison en D2 il y a deux ans, Limoges a mis le bleu de chauffe l’année passée avec une belle sixième place. Le collectif de Nenad Stanic ne cache pas son désir d’aller voir plus haut désormais, avec pour objectif de disputer les play-offs pour la première fois de son histoire. Le cinquième budget du championnat ne cesse de grandir et de se structurer. Les arrivées de Baptiste Calandre, Hugo Guérinot et de l’arrière serbe Josic doivent contribuer à franchir un cap. Avec Cherbourg et Vernon au programme des deux premières journées, les limougeauds auront l’opportunité d’affirmer leur statut de candidat aux play-offs.
Ils peuvent jouer les trouble-fêtes
Huitième, quatrième puis septième de Proligue, Dijon peut-il viser plus haut cette saison ? Au vue de la concurrence aux ambitions élevées, le challenge est de taille pour l’équipe de Jackson Richardson. Toujours emmené par son buteur Pierrick Naudin, et renforcé par Reig Guillen et Becirovic en provenance de Chartres ainsi que par l’ailier droit tchèque Jan Sobol, le collectif a misé sur la stabilité cet été. Les oppositions contre Istres, Cherbourg et Créteil lors des trois premières journées permettront de mieux jauger le potentiel réel de l’équipe bourguignonne.
Avec sept départs pour cinq arrivées, Billère entame un nouveau cycle. Les billérois avancent donc prudemment, eux qui n’ont plus disputé les play-offs depuis trois saisons. Sans Crépain, Bolaers, Verdier ou encore Allias, c’est une bonne partie des cadres de l’équipe qu’il a fallu remplacer à l’intersaison. Avec seulement trois succès à l’extérieur la saison passée, le BHB avait lâché trop de points en route pour s’accrocher au wagon de tête. Le collectif version 2017-2018 paraît encore un peu tendre pour viser la première moitié du classement. Mais si la mayonnaise prend, les béarnais pourraient vite se prendre au jeu et troubler la hiérarchie établie.
Cherbourg, qui est le club de Proligue à compter le moins de joueurs professionnels dans ses rangs (10), a vécu une véritable révolution cet été. Chérif Hamani est arrivé sur le banc avec la réputation de miser sur la jeunesse et la formation. Les signatures de Jordy Jacoby (Nice), Ayhan Alexandre (Nîmes), Jérôme Hoarau (Dunkerque), Valentin Tarrico (Créteil), Florian Bouclet (Chaville), Youenn Cardinal (Créteil) et Mathias Créteau (Oissel) ont confirmé le virage pris par le club après une saison dernière mouvementée. Cinquième, huitième puis neuvième de Proligue lors des trois dernières saisons, la JS espère stopper la chute et repartir de l’avant.
Avoir un ancien international tricolore et ex sélectionneur national sur le banc est peu commun en Proligue. C’est pourtant le nouveau défi que s’est lancé Alain Portes à la tête de Besançon. Le nouvel entraîneur bisontin aura pour mission de renforcer la défense après un exercice passé terminé à l’avant dernière place dans ce secteur de jeu. Le GBDH, qui n’a gagné qu’une seule fois à l’extérieur en 2016-2017, n’a pas fait mieux que huitième depuis son retour en D2 en 2010. Alain Portes peut-il faire franchir un cap à son équipe ? Le retour d’Adrien Claire dans l’effectif est en tout cas la promesse d’une efficacité offensive retrouvée. Débuter à Billère avant de recevoir Pontault et de se déplacer à Sélestat constitue une entame musclée.
Le visage de Caen cette saison n’aura pas grand-chose à voir avec celui de l’exercice précédent. Sept joueurs ont quitté le navire, dont le capitaine Florian Dessertenne qui était un joueur cadre de l’effectif. Les dirigeants se sont tournés vers la Serbie, la Pologne, l’Espagne ou encore la Suisse pour dénicher les joueurs qui lui permettront de faire mieux que la douzième place la saison passée. Reste désormais à savoir si les automatismes se mettront vite en place. La réception de Cherbourg puis le déplacement à Nice lors des troisième et quatrième journées seront à bien négocier pour faire le plein de points et de confiance.
Objectif maintien
De retour en D2 après trois saisons en Nationale 1 ponctuées par un titre de champion de France, Vernon fait preuve d’humilité. Il faut dire que le collectif dirigé par Benjamin Pavoni a recruté pas moins de neuf joueurs cet été pour être à la hauteur du défi qui se présente à lui. Le maintien sera tout naturellement l’objectif principal pour cette première année en Proligue, même si une dixième place ferait pencher la balance du côté d’une saison très réussie. L’argentin Garcia dans les buts, Indjic en pivot ou encore Clementia sur l’aile droite constitueront les cadres d’un collectif qui a vu arriver de nombreux jeunes joueurs qui ne demandent qu’à s’affirmer à ce niveau.
Plus petit budget de Proligue (868 K€), le Cavigal Nice arrive avec l’étiquette de promu collé à la peau. La formation d’Eduard Fernadez Roura a cependant misé sur un recrutement malin et compte bien jouer les trouble fêtes toute la saison. Son succès contre Ivry (27-25) la semaine passée en Coupe de la Ligue n’a fait que gonfler le moral des troupes sudistes. Le maintien sera la priorité numéro un des niçois et de ses sept nouveaux joueurs. La tâche ne s’annonce pas simple mais le technicien espagnol a déjà prouvé par le passé qu’il savait tirer le meilleur de son collectif.
Olivier Poignard