EdF (M)
Celui là, ils l'ont gagné à seize
L'équipe de France l'a emporté face à la Suède ce soir (23-17), notamment grâce à sa profondeur de banc, qui lui a permis de se sortir d'un bien mauvais pas.
On pourra chipoter et se dire que oui, Cyril Dumoulin n'ayant pas mis un pied sur le terrain, les Bleus ont plutôt battu la Suède à quinze qu'à seize. Mais ce serait injuste, tant chaque joueur de cette équipe bleue a participé à la victoire. Ils ne l'ont peut-être pas tous fait dans les mêmes largeurs, mais chacun à sa hauteur, ils ont apporté leur pierre à l'édifice. Parmi ceux qu'on mettra tout en haut, on retiendra évidemment Vincent Gérard, dont les treize arrêts en première période ont lancé la machine et qui en a rajouté six de plus dans son escarcelle après la pause. "Stratosphérique" dira même Didier Dinart de la prestation de son gardien, pas loin d'égaler son record personnel avec dix arrêts consécutifs en début de partie. "Avoir un gardien qui fait un tel match, ça rassure forcément. Cela nous a permis de nous rassurer quand on était moins bien dans le jeu et, surtout, de les faire douter" notait Michaël Guigou. Derrière, on pourra citer Valentin Porte, qui n'a pas tremblé au moment d'enfoncer le clou à dix minutes de la fin ou Cédric Sorhaindo, impeccable dans sa relation offensive avec Nikola Karabatic, surtout en première période.
Nicolas Claire, décisif en fin de match
Mais c'est aussi du côté de ceux qu'on voit moins souvent qu'il faut regarder à l'heure d'analyser cette victoire. Romain Lagarde, pour son entrée dans la compétition, n'a peut-être pas scoré mais il a été chercher un important deux minutes à l'entrée du dernier quart d'heure. Nicolas Claire, surtout, a débloqué les Bleus quand ils peinaient à enfoncer définitivement leurs adversaires. Et pourtant, tout avait mal commencé, avec une perte de balle puis une deuxième attaque avortée par une faute technique de son coéquipier en club Nicolas Tournat. Et pourtant, le Nantais s'est remis dans le sens de la marche, pour inscrire trois buts dans le dernier quart d'heure. "Tout le monde a continué à pousser, à me dire que c'était pas grave et qu'il fallait continuer à pousser. Si je rentre à dix minutes de la fin et que je n'ai pas le même rendement que les autres, cela n'a aucun intérêt" commentait le demi-centre, dont la première course folle, ponctuée d'un but a lancé le 5-0 fatal aux Suédois. Un Nicolas Claire à ce niveau, personne ne l'avait vu venir après une première phase où il a très peu joué, mais lui préfère y voir un avantage : "J'ai pas beaucoup joué sur ce tournoi, le coach me fait confiance à l'entrainement et j'essaye de rendre ça."
La défense, illustration de la force collective bleue
Et si Didier Dinart ne cesse de mettre en exergue sa proximité et la confiance qu'il met en ses joueurs, ce soir, sans exception ils lui ont tous rendu. "Le coach le dit tout le temps, il n'y a pas de remplaçants et de titulaires mais seize joueurs. Quand on voit ce que tout le monde a fait aujourd'hui, c'est la preuve qu'il y a beaucoup de qualité et j'espère qu'on va tenir longtemps à ce niveau-là" implore Cédric Sorhaindo, le capitaine. Et à ce rythme, les Français peuvent voir venir, surtout s'ils reproduisent les mêmes prestations défensives. Dix-sept buts encaissés face à une équipe qui pointait dans le top trois des attaques à la fin du premier tour, la prouesse de la soirée, elle est là. "Je préfère en prendre dix-sept, en marquer dix-huit et finir champion d'Europe" assène Valentin Porte, avant de laisser la conclusion à son coach : "Ce soir, on a vu un collectif avant tout. Je dis toujours aux joueurs que je n'hésiterais pas à les solliciter à un moment du match. Aujourd'hui, ils ont été présents, c'est le plus important, c'est beau de voir un collectif avancer." C'est sûr qu'à seize, il va falloir aller chercher, les Français.
Les statistiques :
SUEDE - FRANCE 17:23 (8:10) Arbitres : Oscar Raluy Lopez, Angel Sabroso Ramirez (ESP)
Suède : Palicka, Appelgren (11 arrêts / 34 tirs dont 0/3 pén); Henningsson (0/1), Jeppsson (4/6), Darj (0/1), Tollbring (1/2), Ekberg (2/3), Wanne (1/3), Pettersson, Jakobsson (1/3), Lagergren (2/7), Gottfridsson (2/7), Arnesson, Zachrisson (1/2), Nielsen (1/4), Nilsson (1/3)
Exclusions : Gottfridsson (11'), Nielsen (24'), Lagergren (36'), Jakobsson (44')
France : Dumoulin, Gérard (19 arrêts / 36 tirs); Rémili (1/3), Lagarde, Mem (1/3), N. Karabatic (2/6), Mahé (4/7 dont 3/3 pén), Abalo (0/1), Sorhaindo (5/5), Guigou (3/5), L. Karabatic, Claire (3/3), Dipanda, Porte (3/5), Tournat (1/1), Caucheteux
Exclusions : Mahé (12'), Porte (21') Carton rouge : L. Karabatic (23')
A Zagreb, Kevin Domas