EHF Cup (M)
Saint-Raphaël avait un plan
En battant Magdeburg d'un petit but en demi-finale, Saint-Raphaël s'est qualifié pour la première finale européenne de son histoire. En suivant à la lettre le plan qu'il s'était fixé.
Ils l'avaient annoncé hier, ils l'ont exécuté aujourd'hui. Les Raphaëlois avaient tout prévu, le scénario, la pression, les dernières minutes au coude à coude, et tout s'est passé exactement comme ils le voulaient. Avec, en bonus, une victoire et une finale accrochée, la première de l'histoire du club en coupe d'Europe. Il a fallu aller la chercher, de haute lutte, mais l'essentiel est là. Demain, la bande à Joël Da Silva affrontera Berlin dans un remake de sa demi-finale ratée de l'année passée. Mais ils ont tellement monté le niveau aujourd'hui, en infligeant à Magdeburg sa première défaite à domicile en coupe d'Europe depuis six ans que rien n'est possible. "On savait que ce serait compliqué, mais on a réussi à rester dans notre match. On a su garder la lucidité dont nous avions besoin dans les instants cruciaux, en deuxième période notamment. On a beaucoup changé de jeu, on est passé à six, à sept, et on a toujours trouvé des solutions" notait le demi-centre Dani Sarmiento. Mieux partis, menant rapidement de quatre buts (4-2), les Varois se sont ensuite fait rattraper, arrivant à la pause à égalité avec leurs hôtes (13-13). Avant un véritable de combat de boxe, dans tous les sens du terme, lors du deuxième acte.
La pression sur Magdeburg
Les deux équipes se sont rendu coup pour coup sans qu'aucune des deux n'arrive vraiment à faire le break. Quand Popescu faisait un arrêt, son alter-ego Quenstedt en faisait autant, quand Bezjak transperçait la défense française d'un coup de poignet, Adrien Dipanda trouvait Lynggaard au pivot. Il n'y avait que Raphaël Caucheteux à faire cavalier seul sur son aile gauche, avec ses douze buts. Insuffisant pour empêcher tout le monde d'aller vers un money-time tendu, exactement comme Joël Da Silva l'avait espéré hier. "Ce n'a pas été le plus beau match de handball, mais ils ont subi un peu la pression de jouer à la maison, comme on le voulait" notait Dipanda. Pas qu'une impression, cette histoire de pression, comme le confirmait d'ailleurs Bennett Wiegert, le coach allemand : "C'est la défaite la plus dure de ma carrière d'entraineur, il y a tellement d'émotions que j'ai du mal à parler. Je veux demander pardon aux fans, d'autant plus que nous n'aurons sans doute pas une nouvelle occasion avant longtemps de jouer ce genre de matchs à la maison." Et c'est sans doute ce manque de sang-froid qui a forcé Magdeburg à rater sa dernière possession, permettant à Popescu un dernier arrêt en angle fermé, après que ses coéquipiers ont parfaitement verrouillé toutes options de tir à six contre sept. Pour une victoire d'ores et déjà historique (28-27).
"Nous avons fait honneur au handball français"
Et une qualification qui sonne, déjà, comme une demi-victoire. Car Saint-Raphaël a, comme face à Berlin plus tôt cette saison, regardé un club qui compte en Europe les yeux dans les yeux. Et prouvé que, malgré un effectif des plus restreints, il arrivait toujours à se débrouiller pour arriver à ses fins. "Cette victoire est une belle récompense pour des joueurs qu'on n'a peut-être pas toujours considéré à leur juste valeur. Ce soir, nous avons fait honneur au handball français et montré que, nous aussi, nous avions notre place en haut de l'affiche" souriait un Joël Da Silva, visiblement marqué par l'émotion. La finale européenne, une nouvelle étape dans l'histoire de Saint-Raphaël, qui montait en première division il y a juste dix ans. Mais maintenant que la porte s'est ouverte, tous les espoirs sont permis. "J'ai dit aux joueurs qu'on n'était pas venu pour battre Magdeburg mais pour aller chercher le titre" terminait Da Silva. Depuis le début du weekend, les prophéties de l'entraineur varois se réalisent. Espérons que celle-ci ne fasse pas exception.
Les statistiques :
SAINT-RAPHAËL VAR HANDBALL - SC MAGDEBURG 28:27 (13:13) Arbitres : Andreu Marin, Ignacio Garcia Serradilla (ESP)Saint Raphaël Var Handball : Popescu (18 arrêts/44 tirs dont 2/4 pén), Demaille (0/2 pén), Krantz (0/0), Barachet (0/0), Abily (0/1), Sarmiento (5/8), Lynggaard (4/6), Popescu (1/1), Jurka (2/3), Caucheteux (12/14 dont 3/3 pén), Vigneron (2/4), Trottet (0/0), Krakowski (0/0), Dipanda (1/2), Karalek (1/3), Hmam (0/0)
SC Magdebourg : Quenstedt (16 arrêts/43 tirs dont 0/2 pén), Green (0/1 pén), Musa (3/4), Chpapkowski (0/0), Musche (8/14 dont 1/2 pén), Kluge (0/0), Pettersson (5/7), Grafenhorst (0/0), Molina (0/0), Christiansen (2/4), O'Sullivan (4/9 dont 1/2 pén), Bezjak (5/7 dont 2/2 p), Weber (0/0), Kalarash (0/0), Damgaard (0/0), Zelenovic (0/0)
A Magdeburg, Kevin Domas