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Euro 2018

Elle répond au nom de Bella

, par Kucerka

(photo : Bertrand Delhomme)

Ce dimanche, les Françaises retrouvent la Suède pour se rapprocher un peu plus des demi-finales, où elles s'étaient d'ailleurs retrouvées l'an passé lors du mondial. L'occasion de faire connaissance avec Isabelle "Bella" Gullden, métronome suédois, que Camille Ayglon-Saurina, connaît très bien depuis qu'elle est passée par Bucarest.

Maître à jouer de la Suède, trois ans celle de Bucarest avant d’arriver à Brest depuis cette saison. Isabelle Gullden, celle que l’on surnomme Bella, avait fait chavirer les cœurs des supporteurs roumains, qui, voulant éviter son départ n’avaient pas hésité à multiplier les attentions lorsque les bruits ont commencé à circuler. Ils sont allés jusqu’à couvrir sa voiture de post-it pendant l’entraînement, sur lesquels on pouvait lire « You are a queen », « don’t leave us » ou encore « we love you ». « Elle donne énormément. C’est vraiment une fille très gentille, qui donne beaucoup à ses fans, elle a une popularité énorme. C’est une super joueuse doublée d’une super personnalité » explique Camille Ayglon-Saurina, son ancienne coéquipière à Bucarest, là où leurs chemins se sont croisés et sont devenues amies. Des gentilles attentions qui font très vite comprendre à quel point la demi-centre suédoise était devenue un personnage incontournable du CSM, où la gauchère de l’équipe de France nous explique qu’elle y avait un mini sanctuaire dans les tribunes. « Elle avait son cop' à Bucarest avec ses banderoles « Picasso du handball » « Queen Bella » c’était un musée à son effigie! A la fin de chaque match elle passait un quart d’heure avec eux pour faire des photos, ils lui offraient des chocolats. Elle partage beaucoup avec eux. Quand on est une super joueuse et qu’on est accessible comme ça et qu’on rend autant, on ne peut qu’augmenter sa popularité et elle a une super image qu’elle mérite vraiment ».

(photo : Bertrand Delhomme)

Arrivée cet été, elle est devenue le chouchou du public brestois, vite conquis par le talent et la sympathie de la demi-centre, qui n’a pas pu jouer plus de huit matchs de championnat en raison d’une blessure, dont elle revient tout juste. Une pathologie de l’aponévrose qui ne lui a pas permis de reprendre le chemin des parquets avant la préparation à l’Euro. Peut-être pas au meilleur de sa forme, elle pèse toujours énormément dans le jeu suédois. Depuis le début de la compétition, elle a inscrit seize buts (dont la moitié sont sur pénaltys) et a fait dix passes décisives. « Elle sera peut-être moins dangereuse dans certains de ses savoir-faire mais elle sera encore plus prête pour nous faire ses petites choses, difficiles à décoder. La pire chose qu’on puisse faire c’est de se dire qu’elle est amoindrie et qu’elle sera moins dangereuse » reconnaît la patronne de la défense française. Capable de tout, dans n’importe quelle position, elle avait permis à la Suède de se hisser jusqu’en demi-finale avant que la défense française n’ait eu raison d’elle et la fasse totalement déjouer. Une demi-centre hors norme, « pas la plus spectaculaire » selon Camille Ayglon-Saurina qui assure pourtant « (qu’) avec elle c’est toujours chirurgical » et que quand ça part, que ce soit une passe ou un tir, ça va là où elle veut. Même sur les pénaltys, qu’elle tire à merveille depuis le début de la compétition (8/11 depuis le début de la compétition). « C’est du grand art au pénalty, même si on connaît les alternances qu’elle a, les gardiennes l’ont observée et elle de son côté elle a du se contre-informer. Elle a une palette de tir qui est impressionnante » détaille la Nantaise. La relation qu'elle a nouée avec Ana Laguerquist en pivot est terrible pour les défenses adverses, surtout quand on connait la qualité de passe de Bella, en mesure de faire passer des ballons dans les endroits les plus étroits pour qu'ils arrivent à bon port.

Inséparables !

« Queen Bella » est donc un danger, le danger qui pourrait être le plus important sur la base arrière suédoise, que Camille Ayglon-Saurina, qui défendra très certainement en face d’elle, connaît bien, même très bien depuis son passage à Bucarest. Les deux joueuses (re)venues en France l’été dernier ont beaucoup partagé pendant ces deux saisons, devenant très proches dans la vie de tous les jours. Quand la Française ne manque pas de reconnaître le talent et le professionnalisme de son ex-coéquipière, « C’est une fille géniale. Super professionnelle, vraiment. Elle a cette culture scandinave de la préparation physique. Nous quand on avait une journée de libre c’était une grasse mat’, elle allait se faire des exercices à la salle de gym pour son dos, pour son épaule. Elle va tout le temps courir, c’est dans ses traditions. C’est dans sa culture. Les Scandinaves ont rarement deux entraînements de hand par jour, par contre il y a toujours un entraînement physique sur la journée », la suédoise nous montre la bienveillance de celle qu’elle affrontera aujourd’hui.  « On a joué deux ans ensemble, au début on n’était pas trop proches mais à la fin on était toujours ensemble. C’est vraiment une fille géniale, elle est adorable. C’est toujours spécial mais quand je joue contre elle, mais sur le terrain on ne pense pas à ça. C’est vraiment particulier, après le match elle vient toujours me voir pour savoir comment ça va. Donc si je perds, elle est certes très contente pour elle, mais elle peut avoir une pensée pour moi. C’est vraiment le genre de fille très sympa ». Une amitié qu’elles vivent désormais d’un peu plus loin en raison de la distance qui sépare Nantes de Brest, ajoutée à un calendrier très chargé. « On n’a pas trop le temps de se voir, on voyage beaucoup et Brest est quand même loin. Mais quand j’ai eu du temps libre je suis allée la voir un week-end et c’était sympa » regrette Gullden. Si leur complicité n’est plus à prouver depuis qu'elles se sont rencontrées en Roumanie, pas de chambrage avant la rencontre, « pas trop dans sa culture » nous explique Camille. « On ne parle pas du match. Après on s’écrit des choses normales, félicitations mais rien à propos de notre match. Je n’ai pas pu la voir hier et je serai très contente de la voir pour la serrer dans mes bras » admet la Suédoise. Avant d'aller assister à son mariage l'année prochaine, Camille Ayglon-Saurina devra d'abord empêcher son amie de trouver le but d'Amandine Leynaud cet après-midi, pour se rapprocher un peu plus des demi-finales et Paris.

De Nantes, Maxime Cohen.

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