Euro 2018
Orlane Kanor, la pépite bleue
Entrée face à la Russie à un moment où les Bleues peinaient à trouver des solutions, Orlane Kanor a impressionné tout le monde. De la sérénité, de la précision et de la fraicheur, c'est ce qu'elle a apporté à ses coéquipières du haut de ses 21 ans.
Sortie du banc après un quart d’heure de jeu par Olivier Krumbholz face à la Russie, Orlane Kanor a relancé l’équipe de France quand elle commençait à patiner. Elle est arrivée, avec sa fraicheur et son punch, pour apporter des solutions qui manquaient sur la base arrière. Son tir de loin a fait mal à Seydokina qui dans son but ne pouvait que constater les dégâts des boulets, envoyés par-dessus le contre du bras droit de la jeune Messine. Une réussite due en partie, selon Olivier Krumbholz, a ses bons entrainements et sa capacité à vite intégrer les choses. « Elle a fait un match extraordinaire. Elle est bonne à l’entraînement en ce moment, elle avance vite, elle fait des progrès presque tous les jours, presque dans tous les entrainements » indique-t-il. Une capacité à emmagasiner et appliquer les conseils qui lui sont prodigués, que ce soit par lui, ou par ses coéquipières qui la connaissent parfaitement. « On a eu pas mal de discussions avant ce match, je connais son potentiel. Il n’y a qu’elle qui ne connaît pas toutes ses qualités et quand elle se met à trop réfléchir et à essayer de jouer comme les autres ça ne fonctionne pas » raconte Grâce Zaadi avant de continuer « Elle a abordé ce match avec une légèreté… Je lui ai dit que j’allais faire une situation pour elle. Je lui ai dit de tirer, qu’elle avait juste à bien viser. C’est ce qu’elle a fait, elle y est allée la tête la première et je suis heureuse qu’elle ait fait un match comme ça parce qu’elle a été très précieuse, c’est elle qui nous maintient hors de l’eau ».
Un calme et une sérénité qui la caractérisent, comme quand elle nous parle de son changement de routine, toujours avec le sourire, avant de se poser tranquillement avec Jannéla Blonbou pour se détendre sur une partie de Mario Kart. « Pendant la Golden League c’était un mauvais état d’esprit, clairement, je n’ai pas fait de bon match. Plusieurs filles de Metz m’ont dit de me faire plaisir, je me suis fait plaisir et ça a marché. J’ai essayé une nouvelle routine avant le match, pour l’instant elle a porté ses fruits j’ai fait un bon match donc je vais réessayer » confie-t-elle.
Un potentiel exploité tardivement
Si elle a été indispensable aux Françaises contre la Russie, elle n’était pas forcément vouée à évoluer à un tel niveau rappelle Olivier Krumbholz. « Orlane Kanor n’a pas fait France junior, elle vient de Guadeloupe, il y a 3-4 ans elle n’était pas considérée comme une joueuse qui avait un gros potentiel. Elle avait des capacités athlétiques et beaucoup pensaient qu’elle avait trop de retard sur le plan technique pour pouvoir s’en sortir. Une grande joueuse c’est quelqu’un qui avance et elle avance ». Arrivée à Metz en 2015, elle a su progresser techniquement et mettre ses qualités physiques hors normes en avant pour franchir les étapes à grande vitesse, l'année dernière elle découvrait l'équipe de France A (première sélection en juin 2017) et décrochait un titre de championne du monde au mois de décembre. Malgré son jeune âge, elle montre, comme elle l’avait fait en Allemagne, notamment lors de la finale, que ses coéquipières peuvent compter sur elle dans les moments difficiles, même si l'effet de surprise va forcément s'atténuer avec le temps. « Je pense que tout le monde regarde le match et comme j’ai fait une bonne performance ça va être un peu plus difficile mais je ne m’inquiète pas trop. Si je mets les mêmes ingrédients il n’y a pas de raisons pour que ça ne passe pas » sourit-elle. Encore une fois, pas de stress, juste de la concentration et de l’adaptation, ce qui lui permettra peut-être cette fois, de voir son bon travail se concrétiser par une victoire.
De Nancy, Maxime Cohen.
France - Slovénie (15 heures) beIn Sports 2