Proligue
Les défis de Pontault-Combault
Promu en Starligue grâce à son match nul contre Sélestat en finale retour des play-offs (25-25), Pontault-Combault va devoir relever très rapidement de nombreux défis pour tenir sa place au plus haut niveau en septembre prochain.
Dix ans. Cela faisait dix ans que Pontault en rêvait, dix ans que le club et ses supporters caressaient le rêve secret de retrouver, un jour, le parfum unique de la première division. Après 11 saisons sur 14 au plus haut niveau entre 1994 et 2008, le club était rentré dans un long tunnel, apercevant rarement le haut du classement de D2 (3ème en 2010) et flirtant trop souvent avec la zone rouge (11ème en 2012 et 2016, 12ème en 2014 et 2015). Pontault avait même sauvé sa peau en deuxième division lors d’un tournoi de play-down à Villemomble en 2015. Mais ça, c’était avant que le duo composé du président Luc Borg et de l’entraîneur Sébastien Quintallet reconstruise progressivement une équipe compétitive. L’enthousiasme et la ferveur sont progressivement revenus à Boisramé, l’esprit combatif a été retrouvé et les résultats ont suivi depuis deux ans : 2ème la saison passée et 4ème cette saison. Le beau jeu a fait son retour, avec un effectif jeune mais très homogène, porté par un jeu offensif et chatoyant. Capable de tenir tête au PSG pendant une mi-temps (13-14) en huitièmes de finale de la Coupe de France en octobre dernier, la meilleure attaque de la saison en Proligue a aussi su ne pas perdre dans la dernière ligne droite vers la Proligue. Après deux nuls en demi-finale des play-offs contre Dijon (25-25 et 26-26) puis en finale contre Sélestat (31-31 et 25-25), le PCHB a été récompensé de son travail dans la ferveur d’un gymnase Boisramé incandescent.
Le budget, chantier prioritaire
Les défis qui attendent le club, à tous niveaux, ne manqueront pas dans les prochains jours. Dès l’euphorie de la montée passée, le club va devoir relever plusieurs challenges en coulisses. Bien avant cette finale retour, le club et la municipalité avaient en effet commencé à travailler sur le budget pour le prochain exercice. Il s’agit du chantier prioritaire pour le club qui, avec un peu plus d’un million de budget cette saison, ne pointe qu’à la 11ème place de la deuxième division. Le défi est similaire à celui qui s’était présenté à Massy la saison passée. La formation essonnienne affichait alors un budget quasi identique à celui de son voisin pontellois (938.250€). Les dirigeants étaient parvenus à réunir un peu plus de 600.000€ en quelques jours pour confirmer leur accession sur le plan financier.
Le maire de Pontault-Combault, Gilles Bord, ancien arbitre international, s’est montré optimiste à ce sujet dans les colonnes du Parisien cette semaine : « La ville ne pourra pas contribuer plus qu’elle ne le fait. Nous avons donc activé tous les réseaux possibles pour trouver de nouveaux et potentiels sponsors. Tous nos historiques repartiront avec nous et certains feront un effort. C’est en bonne voie, sans aucune contribution supplémentaire de la part des administrés. » Aujourd’hui, la ville contribue à hauteur de 700.000€ dans le budget du club, soit près de 70% du budget global. Le conseil départemental limite quant à lui sa contribution à 30.000€ par an, et le club pontellois ne peut pas espérer une rallonge de ce côté-là. « Nous serons captifs pour de nouveaux partenaires le jour où nous pourrons évoluer à l’étage supérieur » analysait Gilles Bord il y a quelques semaines dans Le Parisien. Et d’ajouter : « On a vu des clubs comme Saran ou Massy réussir ce challenge. Nous avons ce potentiel. Pontault a le potentiel pour évoluer plus haut qu’en Starligue. » Une fois le budget réuni, le club devra aussi se pencher sur d’autres sujets tels que la conformité de sa salle, l’accès, …
Un collectif en recherche d’expérience
Le recrutement sera également indispensable pour faire bonne figure à l’étage supérieur. Effectif avec la plus faible moyenne d’âge cette saison en Proligue (24 ans contre 27 ans en moyenne), Pontault va devoir s’entourer de joueurs d’expérience. Le nouvel entraîneur, Chérif Hamani, sait déjà qu’il pourra compter sur deux renforts : le pivot Bastien Khermouche (24 ans) en provenance de Cherbourg et l’ailier droit de Besançon, Théo Avelange Demouge (22 ans). Malin dans son recrutement depuis trois ans, Pontault a toujours su dégoter de jeunes joueurs prometteurs lors des précédents mercatos, se trompant ainsi rarement sur l’identité de ses renforts : Candeias, Cantegrel et Romero Carreras dans les cages, Etienne Mocquais en prêt ou encore Nikola Jukic ou Steve Marie-Joseph. Le club devra compenser le départ de ses deux piliers, Valentin Aman (vers Créteil) et Aurélien Tchitombi (vers Chartres). Le challenge est de taille tant ces deux joueurs étaient décisifs.
Une chose est sûre : sur la ligne de départ de la Starligue en septembre prochain, tout le monde ou presque mettra Pontault dans la charrette pour retrouver la Proligue. Il faut dire que les statistiques ne jouent pas en faveur des pontellois. Depuis l’instauration des play-offs en deuxième division en 2012-2013, aucun club vainqueur de ces play-offs n’a été capable de rester plus d’un an au plus haut niveau : Billère (14ème), Dijon (14ème), Istres (14ème), Chartres (13ème), Sélestat (14ème) et désormais Massy (14ème). Tout à sa joie, et avant de penser à ces affrontements XXL en Starligue, Pontault savoure encore et toujours son retour au plus haut niveau.
Olivier Poignard