Istres sacré champion

En s’imposant d’un but (23-22) vendredi soir à domicile contre Dijon, Istres a remporté le titre de champion de France de Proligue. Les istréens joueront en Starligue la saison prochaine.

Si la saveur d’un titre national se mesure à la peur de tout perdre dans la dernière ligne droite de la saison, alors Istres va fêter pendant longtemps son deuxième titre de champion de France de D2 de son histoire après celui de 1995. Auteurs d’une saison remarquable, avec 21 rencontres de suite sans défaite, les istréens ont semblé soudain paralysé par l’enjeu et ce titre de champion que tous les observateurs lui promettaient. Les joueurs de Gilles Derot, si souverains pendant toute l'année au point de confisquer rapidement les commandes du championnat, ne s’étaient plus imposés en Proligue depuis le 14 mars contre Nancy (18-23). Une éternité pour une équipe à la régularité de métronome, qui a dû lutter pour sortir d’un long tunnel de cinq matches de rang sans victoire.

Tout cela sera évidemment vite oublié dans quelques semaines et encore plus dans quelques années lorsque les provençaux se retourneront sur leur saison. S’ils n’ont pas été les champions de France les plus implacables de deuxième division de ces dernières années, la faute à cette dernière ligne droite de la peur, les istréens laisseront la marque d’une équipe redoutable à manœuvrer. Après trois saisons en Pro D2, devenue entre temps la Proligue, Istres a su réaliser l’amalgame entre des joueurs d’expérience (Cappelle, Grosas) et des jeunes éléments plein de fougue et d’audace (Boschi, Tricaud, …).

Une vraie remise en cause après 2 journées

Cinquième la saison passée et septième il y a deux ans, Istres n’était pourtant pas le grand favori sur la ligne de départ. Quatrième budget du championnat (1,6M€) derrière Chartres (3,1M€), Créteil (2,9M€) et Sélestat (1,9M€), le club provençal s’est appuyé sur une défense de fer toute la saison. Meilleure défense de Proligue avec une moyenne de 24,6 buts encaissés par match, Istres a souvent vu ses adversaires se casser les dents sur son arrière garde. Robin Cappelle n’est pas étranger à cette saison réussie, lui qui est le deuxième meilleur gardien du championnat au nombre d’arrêts (260) à 32,8% de moyenne. Preuve de l’homogénéité de son effectif, son meilleur buteur, Nicolas Boschi, n’est que le 15^ème meilleur scoreur du championnat.

Ce collectif bien rôdé a pourtant rapidement connu le doute dès le début du championnat. Avec deux défaites de rang pour lancer sa saison, contre Dijon (35-23) et Caen (22-23), l’heure était grave en Provence. Les joueurs et le staff étaient alors bien loin de s’imaginer en champion en puissance quelques mois plus tard. « Nous ne sommes pour l’instant tout simplement pas au niveau de nos ambitions, regrettait Robin Cappelle sur le site istréen après la deuxième journée de championnat. Il va vite falloir se reprendre. » On connaît la suite : 21 matches sans défaite, un titre de champion et un billet direct pour la Starligue. Après avoir savouré son sacre, Istres va rapidement se tourner vers la prochaine saison pour éviter de faire l’ascenseur en Proligue, une situation qu’il avait connu dès sa remontée en D1 en 2015.

Les 10 derniers champions de France de D2 :

2009 : Cesson 2010 : Paris 2011 : Créteil 2012 : Aix 2013 : Nîmes 2014 : Créteil 2015 : Ivry 2016 : Saran 2017 : Tremblay 2018 : Istres

Olivier Poignard