SEHA
Le Meshkov Brest en favori ?
La SEHA League reprend ses droits demain soir, alors que les deux favoris, les Macédoniens du Vardar Skopje et les Biélorusses du Meshkov Brest, entreront en lice jeudi.
Il y a trois ans, la SEHA League se posait en véritable concurrent régional de la Champions League. Portée par le partenariat avec Gazprom, la ligue des Balkans promettait un super championnat des pays de l'Est européen. Veszprem, le Vardar Skopje, Zagreb ou le Meshkov Brest, tout le gratin ou presque s'y retrouvait. On parlait de l'arrivée des clubs slovènes, de Szeged ou même du mastodonte polonais Kielce. Las, ces belles promesses ne se sont jamais concrétisées. Lassés du calendrier infernal, les Hongrois de Veszprem, vainqueurs en 2015 et 2016, ont fait l'impasse la saison passée et ne seront pas non plus sur la ligne de départ mercredi soir. Celje et Velenje ont également refusé l'invitation. Laissant une vague impression de ligue en perte de vitesse, d'autant plus que le niveau de Zagreb et de Skopje n'est plus ce qu'il était il y a de cela deux ans. Pour remplacer les têtes d'affiche, les organisateurs ont été chercher jusqu'en Roumanie, invitant pour la première fois le Steaua Bucarest, tandis qu'une foultitude de clubs des Balkans se tireront la bourre pour les places d'honneur avec, pour la première fois, une vraie possibilité d'arriver au Final Four.
Le Vardar déplumé
Du côté des favoris, on ne devrait pas avoir de surprises, la victoire se jouera certainement entre Zagreb, le Meshkov Brest et le Vardar Skopje, double tenant du titre. Et, de ce qu'on a pu voir à l'Eurotournoi ce weekend, le Vardar, tenant du titre, va avoir fort à faire. Notamment car son effectif, amputé des nombreuses stars parties à l'intersaison (Cindric, Sterbik, Maqueda, Abutovic), semble un peu juste pour assumer les joutes régionales et continentales. "Nous sommes dans une phase de reconstruction et nous allons passer par des moments plus difficiles que d'autres. Néanmoins, il y a de la qualité dans cette équipe" note le nouvel entraineur José Garcia Parrondo, qui pourra quand même compter sur Timur Dibirov, Stas Skube ou Rodrigo Moraes pour tenir la baraque. "Nous savons qu'avec un effectif complet, nous pouvons tenir tête à beaucoup d'équipes en Europe." Avec un effectif complet et frais physiquement, c'est sûr. Mais quand on sait que le pivot et capitaine Stojanche Stoilov s'est déjà blessé au poignet ce weekend en préparation et qu'il sera out pour plusieurs semaines, on se dit que la route va être longue.
Meshokv Brest a des ambitions
Et si, finalement, ce n'était pas l'heure du Meshkov Brest ? Les Biélorusses n'ont manqué qu'une édition de la SEHA, la première, et depuis se sont toujours montrés dignes de leur participation. Une qualification systématique pour le Final Four, quelques places d'honneur (finaliste en 2014 et 2015), voilà pour les chiffres. Et, comme la saison passée, le président et principal bailleur de fonds a mis la barre haute. Très haute. "On vise les quarts de finale de la Champions League, c'est un objectif très ambitieux" dévoile l'arrière gauche tchèque Pavel Horak, arrivé l'été dernier (photo de tête). Le club s'est donné, en tout cas, les moyens pour réussir. L'Espagnol Manolo Cadenas a pris place sur le banc, tandis les que anciennes gloires sont petit à petit remplacées par des jeunes venus des meilleurs clubs d'Europe. Que ce soit Sime Ivic (Plock) ou Darko Djukic (Kielce), il y a de la qualité dans le recrutement et, sur ce qu'on a vu à Strasbourg, la mayonnaise semble prendre. "C'est complètement différent de notre ancien entraineur. On essaie de jouer plus vite et plus agressivement avec un système de jeu très différent. Ce n'est pas facile, c'est très intensif et nous avons beaucoup travaillé. Nous sommes un peu fatigués dans la tête, nous avons beaucoup de nouvelles informations à assimiler. Et ça ne va pas aller en se réduisant..." souriait Horak.
Nis surprise, Zagreb pas au mieux
La surprise du chef viendra peut-être du club serbe de Nis, qui sera pour la première fois sur la grille de départ. Inconnu au bataillon ou presque jusqu'alors, le club de la côte a mis les petits plats dans les grands avec l'arrivée de Veselin Vujovic sur le banc de touche, ainsi que de deux ou trois noms, dont l'ancien pivot du Paris Saint-Germain Jovo Damjanovic ou Strahinja Milic, le gardien de but serbe licencié du Vardar Skopje au milieu de l'été. Avec douze recrues, c'est une équipe entière que l'ancien meilleur joueur du monde est en train de bâtir, mais quand on connait le talent du bonhomme, on se dit que tout est possible. Enfin, il sera intéressant de voir l'évolution de Zagreb, vainqueur en 2013 mais qui, à l'image du Vardar, semble également sur la pente descendante. La dernière star locale, Domagoj Pavlovic, a choisi de rejoindre la Bundesliga, laissant le club de la capitale croate devant une feuille blanche ou presque. Beaucoup de jeunes joueurs, même très jeunes, un capitaine indéboulonnable (Zlatko Horvat, photo), quelques anciennes gloires de retour au pays (Damir Bicanic, Senjamin Buric), le tout sous la houlette de l'inusable Lino Cervar, on est bien loin de l'équipe qui prétendait au Final Four de Cologne il y a trois ans. Là aussi, les ambitions ont été revues à la baisse. Mais cela n'empêchera pas la SEHA League, avec un plateau très homogène, de continuer à intéresser les passionnés.
Kevin Domas