Starligue
Un championnat relancé ?
La victoire de Paris face à Montpellier hier soir lui permet de se rapprocher à quatre points au classement. Suffisant pour relancer le championnat ?
Déçus, mais pas abattus. On pouvait globalement résumer ainsi l'état d'esprit des Montpelliérains après leur lourde défaite face à Paris. S'ils ont un temps été distancés de douze longueurs, ils ont finalement rendu une copie plus présentable (19-26). "A 11-7 à la pause, on s'est dit que c'était pas si pourri que ça. S'ils rentrent la moitié de ce qu'ils ratent en première, on est déjà à la rue. On a failli en prendre une grosse, on n'en prend finalement qu'une petite" analysait Vincent Gérard. Paris a largement dominé son sujet, avec une défense intraitable et un Rodrigo Corrales encore une fois dans un grand soir. Si on y ajoute un jeu de transition façon bulldozer, avec Nikola Karabatic dans le rôle du destructeur numéro un, on obtient le PSG version Champions League, celui qui n'a rien laissé aux grands du continent que sont Veszprem, Flensburg et Kielce. "En championnat, c'est certainement le meilleur match qu'on fasse cette saison" notait Luc Abalo, tandis que son entraineur, Noka Serdarusic, nuançait presque son propos d'une pointe de regret : "On n'a peut-être pas montré notre plus beau handball, mais on a été très efficace. Cela montre ce que les joueurs sont capables de faire quand ils mettent toute leur envie."
Canayer : "Notre tour d'avoir des moments difficiles"
Avec quatre points de retard, Montpellier reste toujours confortablement leader de la Starligue. Mais il a perdu le goal-average particulier sur Paris, son principal adversaire, qui va rester tapi dans l'ombre pour profiter de la moindre erreur. "Etre chasseur, cela nous va bien. Etre premier, ce n'est pas facile, même si Montpellier sait faire. On va pouvoir évoluer avec moins de pression, et on est meilleur quand on est libéré. On le voit ce soir, on lâche les ballons, on ne se pose pas de questions. Mais on n'a pas notre sort entre nos mains" continue Luc Abalo. Avoir son destin entre ses mains, c'était bien le seul point positif côté montpelliérain hier soir, mais il n'est pas anodin. Avec dix matchs encore à jouer, comme dirait Vincent Gérard, "c'est pas fini". Il faudra quand même se méfier du derby face à Nîmes et de la dernière ligne droite, dans laquelle l'actuel leader recevra Nantes avant de se déplacer à Saint-Raphaël, la seule équipe à l'avoir tenu en échec en Starligue avant hier soir. Il s'agira de voir également la capacité de cette équipe du MHB à rebondir après une telle claque. "On peut avoir des remords quand on perd d'un but à la dernière seconde sur une erreur d'arbitrage. Ce soir, on a perdu contre meilleur que nous" notait Patrice Canayer, qui sait que les obstacles seront encore nombreux et que le but sera que cette mauvaise passe ne dure pas trop longtemps : "Paris a eu des moments difficiles, Nantes aussi, c'est notre tour. C'est la capacité avec laquelle on va être capable d'enchainer après les moments difficiles qui détermine la force d'un champion. A nous de faire preuve de caractère et de repartir."
Kevin Domas